Vraiment, vous bâillonnez la justice, vous qui jugez !
Est-ce le droit que vous suivez, fils des hommes ?
Mais non, dans vos coeurs vous commettez le crime ;
sur la terre vos mains font régner la violence.
Les méchants sont dévoyés dès le sein maternel,
menteurs, égarés depuis leur naissance ;
ils ont du venin, un venin de vipère,
ils se bouchent les oreilles, comme des serpents
qui refusent d'écouter la voix de l'enchanteur,
du charmeur le plus habile aux charmes.
Dieu, brise leurs dents et leur mâchoire,
Seigneur, casse les crocs de ces lions :
Qu'ils s'en aillent comme les eaux qui se perdent !
Que Dieu les transperce, et qu'ils en périssent,
comme la limace qui glisse en fondant,
ou l'avorton qui ne voit pas le soleil !
Plus vite qu'un feu de ronces ne lèche la marmite,
que le feu de ta colère les emporte !
Joie pour le juste de voir la vengeance,
de laver ses pieds dans le sang de l'impie !
Et l'homme dira : « Oui, le juste porte du
fruit ;
oui, il existe un Dieu pour juger sur la terre. »