Psaume dans la Ville - Méditations https://psaume.retraitedanslaville.org S'arrêter, goûter une parole ©2024 Retraite dans la Ville fr-FR https://staticpsaume.retraitedanslaville.org/images/default/logo_flux.png Psaume dans la Ville - Méditations https://psaume.retraitedanslaville.org Tue, 19 Mar 2024 06:10:56 +0100 <![CDATA[chante louange au Seigneur - Psaume 150]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-150-chante-louange-au-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-150-chante-louange-au-seigneur Mon, 27 Jan 2014 00:00:00 +0100
Quand un chœur grégorien ou une flûte traversière élève leurs arpèges sous la voûte romane d’une belle église, la paix de Dieu vient dans les cœurs, et l’harmonie l’emporte quels instants sur les rivalités et les méfiances. Nous sommes alors en communion avec la musique du ciel et la musique des anges. Chacun de nous a éprouvé ces moments de grâce.
« Chanter, c’est prier deux fois » disait, paraît-il, saint Augustin. Libérons la louange de notre corps, embouchons nos cors, nos trompes, nos clairons, nos hautbois, nos clarinettes et nos trombones. Et si nous ne savons pas jouer d’un instrument, chantons à perdre voix : Dieu a fait pour nous des merveilles (***).
]]>
<![CDATA[Aux humbles, l'éclat - Psaume 149]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-149-aux-humbles-leclat https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-149-aux-humbles-leclat Sat, 25 Jan 2014 00:00:00 +0100 A force de marcher prisonnier des entraves, j’en étais venu à justifier ma peine me condamnant moi-même, je me contentais d’un espoir en papier.
Mon monde était vieilli et revenait sans cesse l’étrange sentiment de ne pas mériter, ni l’amour, ni la joie, ni l’affranchissement.
Dieu, juste un mirage, assez joli tout de même, une idée bien gentille, un rêve pour enfants.
J’y croyais sans y croire ; juste par habitude.
Mais qu’Il vienne charnellement, au tranchant de l’épée, qu’il prenne à bras le corps et brise les barreaux, qu’il arrache de son zèle au son de sa fureur les mille liens subtils qui me clouaient au sol.

Comment l’aurais-je cru ? j’avais juste oublié que quelque part, au Livre, il avait été dit : « L’amour de ta maison, j’en ferai mon tourment » et qu’un jour ,,dans le Temple, Jésus pris de colère renversa de son fouet les idoles fragiles, les livres de piété, les images bien mièvres, les idées ridicules que trop souvent, hélas ! des tièdes, ces faux sages, nous ont appris de Lui.
Pauvres hommes ! Mon Dieu, celui qui hier comme par effraction a forcé dans ma vie le chemin d’esclavage.
Mon Dieu est un voleur, un jaloux, un furieux.
Son Temple, c’est ma vie, il ne l’a veut qu’à Lui.
A Lui, à personne d’autre. Me voilà consumé. Ma danse, aujourd’hui n’est que feu, n’est que flamme.
Des cendres Il me relève. Je brûlerai en lui.
]]>
<![CDATA[Sous une loi - Psaume 148]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-148-sous-une-loi https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-148-sous-une-loi Fri, 24 Jan 2014 00:00:00 +0100
Mais comment loi peut-il être unie à louange ? L’autre face de la loi n’est-elle pas obéissance ? La désobéissance étant ce qui défait la création. La réduit au chaos. Que la réponse à la loi soit louange, voilà qui manifeste l’essence de la loi, quand Dieu en est l’auteur. Si la loi est louange, elle est aussi liberté. La louange est un cri qui jaillit spontanément du cœur de toutes celles et ceux qui aiment Dieu et sont aimés de Lui. Louange unanime de tous ses fidèles (**). Alléluia !

Jésus, Fils de Dieu, ta vie n’a pas été oui et non à ton Père et Notre Père. Mais elle n’a été que « oui ». Tu nous apprends à résister aux forces du refus. Tu nous inities au mystère de la louange.
]]>
<![CDATA[Dégel de printemps - Psaume 147]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-147-degel-de-printemps https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-147-degel-de-printemps Thu, 23 Jan 2014 00:00:00 +0100
Or, la description est celle de Jérusalem, à qui il est demandé de « glorifier », de « célébrer son Dieu » (versets 12 et 13).

Mais entre deux mentions où « Dieu envoie sa Parole », que viennent faire les glaçons, la poussière de givre, la toison de neige au cœur de ce psaume ? (versets 16 et 17).

On imagine le Proche-Orient plutôt avec des palmiers et du sable au soleil. C’est vrai, mais à Jérusalem, les hivers peuvent être rudes.


Alors, pour donner une image forte de la bienveillance de Dieu envers sa ville sainte un peu endormie, pour donner une image de ce que peut réaliser sa parole, voici l’expérience du dégel. C’est le moment de délivrance de la prison du froid, quand tout ce qui était pris dans les glaces, paralysé, à nouveau retrouve le mouvement, la vie. Quand l’eau nécessaire à cette vie se remet à couler en abondance sous l’effet du souffle !
C’est comme une sorte de nouveau baptême pour Jacob, pour Israël, pour le peuple à qui sa parole est révélée. Comme un nouveau printemps.
Alors, si nous tentions à notre tour l’expérience du dégel de tout ce qui dans nos vies est encore prisonnier des glaces de l’hiver ? Oui, accueillons la parole de Dieu et laissons son souffle libérer en nous son feu et sa lumière.
]]>
<![CDATA[L'action de grâce - Psaume 146]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-146-laction-de-grace https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-146-laction-de-grace Wed, 22 Jan 2014 00:00:00 +0100 Bénir et rendre grâce pour ces semaines et ces mois passés en compagnie de chacun de vous, lecteurs et écoutants d’un jour ou de tous les jours. Méditants au long court ou passants d’un moment, découvrant une phrase, un mot, une voix. C’est grâce à vous que je trouve le courage d’écrire, c’est en pensant à vous, en priant avec vous, pour vous, que j’éprouve cette joie imprenable, promise par le Christ à ses amis. Joie de n’avoir rien à omettre de la vie. La recueillir tout entière pour la tourner vers ce Dieu que j’aime et désire. Vous êtes un peuple de priants et vous portez ce monde, empêchant qu’il soit plus sombre encore. Communauté éphémère, mais pourtant ô combien vraie.

Bénir et rendre grâce pour les voix qui nous ont accompagnés et que j’ai aimées. Celle de chaque « auteur-lecteur », avec son timbre de voix si singulier, avec son art de placer ses intonations sur un verset, un mot, unique à chacun. Vous êtes des musiciens des mots, vous nous avez offert chaque psaume comme une maison hospitalière. Un immense merci pour ces retrouvailles.
Enfin rendre grâce à mon Dieu de toute tendresse. Rien n’est ridicule pour lui de la vie de l’homme. Rien n’est négligeable. Il recueille avec bienveillance toute prière, toute plainte, toute colère, toute attente. Il ne demande qu’une seule chose : que nous nous tournions vers lui. Que nous espérions en son amour, malgré la vie difficile. L’aimer, envers et contre tout.

Bon vent à chacune et chacun, je vous garde en mon âme, ]]>
<![CDATA[Espoir dans le Seigneur - Psaume 145]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-145-espoir-dans-le-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-145-espoir-dans-le-seigneur Tue, 21 Jan 2014 00:00:00 +0100
Ce n’est pas pour plus tard, ni pour demain,
Car si c’est bien vrai, il faut que cela soit vrai dès maintenant.

Les enchaînés, les vrais, ceux qui ont peur de tout et ne s’aiment pas eux-mêmes, bien souvent font malgré eux subir aux autres le même sort, sans s’en apercevoir. Autour d’eux ils lient, paralysent, arraisonnent la vie, au risque de faire le vide autour d’eux et de redoubler le malheur.

Si nous sommes du Ressuscité, il n’y a pas d’histoire : il faut avec lui aimer les enchaînés, être près d’eux une présence dont ils n’ont rien à craindre ; supporter leurs colères et leurs chaînes sans pourtant s’y complaire, et desserrer un tout petit chouïa l’étau qui les enserre.

Et pour cela ne pas attendre d’être soi-même délivré de ses propres chaînes, de ses aveuglements, de ses accablements.

Non, mais si par notre douceur et par notre patience, nous contribuons à délier les autres, nos propres chaînes (qui sait ?), peut-être tomberont.
C’est en donnant l’amour que l’on apprend l’amour. Le changement, c’est maintenant.

Seigneur des vivants, tu n’as pas compté sur les puissants, mais au contraire sur les bras cassés que nous sommes, pour en faire rien de moins que tes messagers.
Ce sont les petits, les invisibles, les très ordinaires, les étrangers que tu as choisis pour déposer dans leurs mots ta voix, ta parole de feu, cette voix qui délivre et relève.

Que mon chant t’enveloppe de gratitude et de reconnaissance.
]]>
<![CDATA[la bonté pour tous - Psaume 144]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-144-la-bonte-pour-tous https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-144-la-bonte-pour-tous Mon, 20 Jan 2014 00:00:00 +0100 Car tous ces livres chantent l'amour et la tendresse de Dieu. L’Ancien Testament, même lui, multiplie à l’envi les descriptions de Dieu qui dégorge de tendresse. Petit florilège, rien que dans le livre d’Isaïe, Dieu dit : « Tu comptes beaucoup à mes yeux et je t’aime ! Une femme peut-elle oublier son petit enfant ? Même si les femmes oubliaient, moi je ne t’oublierai pas (*). Dans un amour éternel, j’ai pitié de toi, mon amour ne s’écartera plus jamais de toi mon peuple. »

Le Seigneur trouve en toi son plaisir : c’est la joie de l’époux pour son épouse que ton Dieu éprouve à ton sujet. Tel un berger le Seigneur fait paître son troupeau, il porte ses agneaux sur son cœur . Le Seigneur essuiera les pleurs sur tous les visages (**). »
Est-ce là le portrait d’un Dieu qui suscite la peur ? Souvent nous projetons nos propres fantasmes sur Dieu et il a bon dos. Regardons- le en vérité, adorons-le enfin tel qu’il se révèle, tel qu’il s’approche de nous. Le Seigneur est « tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. » Cet amour-là s’éprouve par les actes : Dieu est venu vivre avec nous et il a donné sa vie pour nous montrer jusqu’où va son amour. Tu sais tout, Seigneur : tu sais bien que je t’aime ! (***) Moi je ne sais pas grand chose, Seigneur, mais je suis sûr que tu m’aimes.
]]>
<![CDATA[Une ombre qui passe - Psaume 143]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-143-une-ombre-qui-passe https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-143-une-ombre-qui-passe Sat, 18 Jan 2014 00:00:00 +0100 Je fatigue déjà à l’idée si pénible de m’essouffler en vain suant sous le soleil… Je préfère tenter le moindre des efforts : juste tendre la main, et attendre l’instant où l’entraîneur divin viendra m’encourager.
J’exagère, croyez-vous, à réclamer ainsi une leçon privée du Maître, du Seigneur ? Il est trop occupé, voilà tout l’argument que me lancent, vexés, ceux qui n’ont jamais cru au professeur de sport le plus extraordinaire.

Ce que nul ici-bas n’a réussi pour moi, lui certainement pourra y arriver. Il a cette patience que n’ont pas les sportifs désolés de me voir si malhabile. Il n’abandonnera pas où d’autres ont échoué, persévérant toujours dans l’encouragement. Il sait exactement mes faiblesses et mes craintes, mais il sait tout autant mes qualités secrètes. Il sait, lui, comment faire car bien mieux que moi-même, il me connaît.
J’entends déjà le rire des cyniques : mais tu n’as pas un sou ! Comment payeras-tu ? Ils ignorent que pour Dieu, la récompense, c’est nous. C’est le prix de l’effort qu’avec Lui nous ferons, c’est de pouvoir un jour, tout au bout de ma course, m’offrir de tout cœur la couronne de gloire.
C’est sûr, avec mon Dieu, je finirai sportif !
]]>
<![CDATA[Au matin ton amour ! - Psaume 142]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-142-au-matin-ton-amour https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-142-au-matin-ton-amour Fri, 17 Jan 2014 00:00:00 +0100
Sa détresse, il en fait un appel, il la confie peu à peu à la mémoire et à l’attente du Seigneur. La mémoire de ce qu’Il a fait pour lui, l’attente de ce qu’Il va faire encore pour lui. Et voilà petit à petit le souffle qui revient : « Ton souffle est bienfaisant. » (**)
Et l’âme à terre, plus bas que terre, déjà dans la fosse, s’élève : « Vers toi, j’élève mon âme. » L’horizon s’éclaircit : « Ton souffle me guide en un pays de plaines. » Il n’est plus seul, souffle court, enfermé dans l’échec. Toute proche, une Présence. Elle est vivante, elle aime, elle est fidèle, elle protège. S’ouvre pour lui à nouveau un chemin ; un désir ; son cœur, une « terre assoiffée » ! Après des nuits au bord et dans la fosse, oui, il vivra de la Présence : « Fais que j’entende au matin ton amour ! » (***)
]]>
<![CDATA[Piège tendu - Psaume 141]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-141-piege-tendu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-141-piege-tendu Thu, 16 Jan 2014 00:00:00 +0100 Dieu Saint ! Dieu Fort ! Viens à notre aide ! Vite, au secours.
Cette violence, c'était hier en Algérie, c'est aujourd'hui en Syrie et qui sait où ce sera demain ?

Jésus s'est fait des ennemis, ils lui ont tendu des pièges pour pouvoir l'accuser (verset 4) et il n'a pas voulu mobiliser la puissance de Dieu pour échapper à cette violence si largement partagée par tant de millions d'hommes dans l'histoire : Il a voulu partager cette expérience de la haine.
Sa seule ressource est de chercher en Dieu son abri (verset 6), son refuge, sa forteresse : « Entre tes mains, je remets mon esprit. » D'où le témoignage des disciples dans les Actes des Apôtres : « Ce Jésus, que vous avez assassiné, Dieu l'a ressuscité. » Tous les discours des Actes des Apôtres utilisent ce même schéma de contraste, ils ne disent pas « Il est ressuscité », mais « Dieu l'a ressuscité » car c'est de lui qu'ils attendent le salut pour le partager dans la communauté des frères. « Autour de moi, les Justes feront cercle » (verset 8).

]]>
<![CDATA[Garde-moi du filet - Psaume 140]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-140-garde-moi-du-filet https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-140-garde-moi-du-filet Wed, 15 Jan 2014 00:00:00 +0100 Le priant répond : ce n’est pas possible seul. Pas sans en appeler à mon Dieu qui écoute mon appel quand je fais monter vers lui ma supplication.
Pour espérer ne pas céder au mal, il me faut pouvoir être sûre de la parole qui fait vivre, l’avoir goûtée dans ma chair. Elle qui dit la vérité de mon être et ne peut tricher.
Goûter en sa chair la parole qui construit du sens pour ma vie, qui lui offre un orient. Le contraire de ce que fait le serpent (*) qui sème le trouble sur qui est Dieu. Il veut faire croire à un dieu jaloux de sa place. Un dieu sadique qui donne du pouvoir à l’homme mais lui refuserait de l’exercer.

Ne pas céder au tentateur, qui est aussi une part de nous-même, demande d’éduquer et d’entraîner notre oreille. Car l’ouïe est un sens fragile. Nous pouvons douter de ce que nous avons entendu. Voir paraît plus rassurant : on croit toucher. C’est pourtant par l’écoute que nous devenons des humains. Celle qui nous rend attentifs à l’autre : l’enfant qui pleure, la femme apeurée, l’homme inquiet. L’écoute de ce qui ne trouve pas le chemin des mots pour se dire, mais est bien là et se pressent dans le soin de la relation. Écoute silencieuse et priante du cri du monde.
En ce temps de Noël qui s’achève, où le Verbe s’est fait chair, venons écouter une naissance radicalement neuve. Elle nous propose de ne pas repartir - à l’instar des mages - par le même chemin. Mais d’ouvrir un nouveau passage, arrimés les uns avec les autres à sa parole de vie.
]]>
<![CDATA[Contre l'homme violent - Psaume 139]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-139-contre-lhomme-violent https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-139-contre-lhomme-violent Tue, 14 Jan 2014 00:00:00 +0100 C’est comme une puissance qui prémédite le mal, et me raconte des histoires de vengeances quand un mot m’a blessé.
Elle entretient la guerre, et charge ma langue de venin.

Il est en moi comme un homme violent, un impie, un arrogant qui se croit tout permis.
Il tend des pièges, pose des embûches et des filets à ceux de mes compagnons qu’il appelle mes « adversaires ».

Délivre-moi mon Dieu de cette puissance de violence qui m’habite,
de cette part de moi qui ne veut pas la paix,
délivre-moi de ce cachot non visité par ta lumière, où mes angoisses et mes péchés nourrissent grassement cet homme violent.

Cette puissance aime ce qui brille.
Elle aime exister au soleil et user de stratagèmes pour obtenir une place de choix.
Elle aime influencer les autres par l’éclat de ses raisonnements.
Elle aime l’argent et le pouvoir qu’il donne.
Elle aime plus que tout avoir raison, et imposer son point de vue.
Elle méprise les « médiocres ».
Elle est en moi la part de ma vie qui n’a pas entendu ta parole, ou ne l’a pas reçue.

Ne cède pas Seigneur, aux désirs de cet impie !
Ne permets pas que ses intrigues réussissent !
Délivre-moi mon Dieu de cette violence qui m’habite !
Qu’elle soit traquée à mort, jetée à la fosse,
Que jamais elle ne se relève, elle qui n’est que poussière et étouffe ma voix…

Délivre-moi, mon Dieu, de ce qui n’est pas toi
Afin que je devienne pleinement qui je suis.


]]>
<![CDATA[Tu me scrutes - Psaume 138]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-138-tu-me-scrutes https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-138-tu-me-scrutes Mon, 13 Jan 2014 00:00:00 +0100 « Dieu, plus intime à moi-même que moi-même » dit saint Augustin. Et c’est vrai. Mais pas pour nous téléguider. II nous connaît jusqu’au plus profond de nos abysses parce qu’il nous aime tellement qu’il devine nos pensées. C’est comme le fiancé avec sa fiancée. Les deux amoureux sont tellement en communion que le fiancé sait ce qui fera à coup sûr plaisir à Sidonie, et Sidonie peut parier que tel geste ou telle réflexion va agacer ou attendrir Arthur.
« Ta main me conduit, ta main droite me saisit » (*). Tout dépend de l’image qu’on se fait de Dieu. Soit un père sévère qui tire le bras de son fiston dans la rue pour l’arracher à la contemplation de la vitrine du magasin de jouets, soit un Père attentif et plein d’amour qui anticipe nos trébuchements et nos égarements. Il nous tient la main pour nous éviter de tomber. Par ce contact de la main qui nous guide et nous bénit, il nous transmet sa force et sa confiance. Nous ne serons jamais des orphelins.
]]>
<![CDATA[En présence des anges - Psaume 137]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-137-en-presence-des-anges https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-137-en-presence-des-anges Sat, 11 Jan 2014 00:00:00 +0100 Aussi fus-je surpris quand l’autre jour au chœur, je crus que ma prière s’envolait droit au ciel. J’avais quelque souci, une peine intérieure, la journée alourdie par beaucoup de misères. Comment venir en aide à ceux qui se confiaient à mon humble prière, moi qui ne sais prier ? Je balbutiais donc comme à l’accoutumée les paroles du psaume sans même y prendre garde, quand je fus élevé comme par l’intérieur. Et c’était avec moi tous ces visages tristes que ma voix transportait bien au-dessus du toit récemment restauré de notre belle église.
Mon ange, allez comprendre, m’avait pris au mot. Convoqué par le psaume, il était descendu, remontant aussitôt présenter ma requête à celui qui là-haut commande à ces puissances. Puis tout heureux sans doute d’enfin avoir à faire il fila sans attendre aux quatre coins du monde, pour prodiguer le bien dont j’étais incapable à ces hommes et ces femmes, sujets de mon angoisse.
J’ai réveillé mon ange, et j’en suis assez fier. Je lui confie depuis diverses commissions : il porte où je ne puis le nom de mon Seigneur, il remporte pour moi les combats les plus durs.
]]>
<![CDATA[Au sommet de ma joie ! - Psaume 136]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-136-au-sommet-de-ma-joie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-136-au-sommet-de-ma-joie Fri, 10 Jan 2014 00:00:00 +0100
Mais le pardon est à l’œuvre, qui fait tomber peu à peu le ressentiment dans l’oubli, car au centre du souvenir, ce n’est pas la haine qui revient, c’est Jérusalem, au sommet de la joie. Et s’il lui faut retourner là-bas en mémoire, c’est bien d’abord pour retrouver cette force qu’il y a à placer en une Jérusalem spirituelle, le sommet de sa joie.

Il est arrivé aussi à Jésus de tressaillir de joie sous l’action du Saint-Esprit. Mais ce n’est pas en Jérusalem, la ville qui tue ses prophètes, qu’il a exulté alors, c’est dans son Père céleste. Par le Saint-Esprit, il nous arrive à nous aussi d’exulter d’une joie sainte. Elle nous fait entrer dans la louange du Dieu saint.

]]>
<![CDATA[Car éternel est son amour - Psaume 135]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-135-car-eternel-est-son-amour https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-135-car-eternel-est-son-amour Thu, 09 Jan 2014 00:00:00 +0100 Comprenons : Nous ne situons notre place de manière juste que dans la mémoire de notre origine divine. Et nous ne pouvons appréhender notre histoire qu’en référence à la libération du peuple hébreu. Notre foi est en un tel Dieu pour hier, aujourd’hui et demain.
Il y a cependant des « dégâts collatéraux » à cette intervention divine : les Egyptiens sont « frappés dans leurs aînés » (*), et Dieu fait « périr des rois redoutables » (**). Nous répugnons peut-être aujourd’hui à associer notre louange au Seigneur à cette violence. Mais ceux qui ont vécu le débarquement en Normandie, en juin 1944, devaient être dans cet état d’esprit. La joie de rendre grâce pour une Libération qui mettait fin à de trop longues années d’asservissement.
En libérant son peuple, Dieu ouvre à une triple promesse : celle d’une terre, celle de relever l’humilié, celle enfin de donner du pain « à toute chair » (***). La portée du message de Dieu devient universel. Il ne s’agit plus de louer le Dieu d’une tribu, mais un Dieu unique pour l’humanité. Depuis sa création jusqu’à l’accomplissement de son histoire .
]]>
<![CDATA[Souffle(s) - Psaume 134]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-134-souffles https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-134-souffles Wed, 08 Jan 2014 00:00:00 +0100 L’idole, juste une image, une forme. Même composée d’or. Pas d’âme, pas d’esprit, pas de chair non plus. Bref pas de vie.
Faite de mains d’hommes, elle demeure un objet inerte, qui ne fait que nous renvoyer notre image. Celle que nous voulons voir de nous-mêmes. Réussite, certitude, jeunesse, force… Du veau d’or du petit peuple fatigué de sa marche dans le désert à nos idoles modernes de hautes technologies, comme à celles de tous les temps que sont les idéologies dès que nous nous durcissons, dès que que nous les prenons pour la vérité tout entière, c’est toujours la même chose : une œuvre morte.
Alors il faut choisir. Rester tranquilles, sans surprise, mais esclaves, en adorant nos images, ou prendre le risque de la liberté, mais sans pouvoir être assuré de ne pas se tromper, de ne pas errer.
Un roc nous est pourtant alors offert : Le Christ, vrai Dieu, homme vrai. Le Christ, homme de chair et de sang, fils vivant du souffle de son Père. Un roc non pour rester figé, mais pour nous élancer, qui que nous soyons. Construire un monde commun, habitable par tous. Pour tous. Telle est la donation du Dieu unique et vivant à ses enfants : l’icône du vrai amour qui ne prend rien mais ne nous abandonne jamais.

]]>
<![CDATA[Au long des nuits - Psaume 133]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-133-au-long-des-nuits https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-133-au-long-des-nuits Tue, 07 Jan 2014 00:00:00 +0100
Vous qui cherchez Dieu dans le froid et la nuit,
Vous qui le cherchez assis dans vos maisons, le soir,
Effondrés de fatigue dans un lit solitaire,
Ou entourés d’amis, en refaisant le monde,
Bénissez le Seigneur, au long des nuits !

Et vous qui veillez dans la nuit, parce que c’est là votre travail,
Vous qui aimez la nuit, cette couverture qui protège votre amour,
Vous qui ne dormez pas, parce que les nuits noires des autres sont vos nuits blanches,
Et vous qui marchez la nuit, pour échapper à vos bourreaux,
Bénissez le Seigneur, au long des nuits !

Vous tous, les terrorisés de la nuit, les trafiquants et les paumés,
Vous tous, qui êtes seuls dans ces nuits toutes noires qui n’en finissent pas de passer,


Et vous, les moines qui veillez dans la nuit,
Vous tous, qui doutez et tremblez, dont je suis,
Bénissez le Seigneur, au long des nuits !

Car c’est la nuit, quand on s’y attend le moins, que tout arrive.
C’est de nuit que Jacob s’est battu avec l’inconnu du Yabboq,
Et c’est de nuit que le peuple Hébreu a quitté la terre d’esclavage.
C’est de nuit que dans le feu Dieu accompagnait son peuple en exode
Et c’est de nuit que la Bien aimée du Cantique cherchait son Bien aimé…
C’est dans un courant d’air nocturne que le Verbe de Dieu est né,
Et c’est dans la nuit que le tombeau plein s’est retrouvé vide…

Béni sois-tu, Seigneur, d’être de toutes nos nuits, afin qu’aucun ne soit oublié à l’heure bénie où tu en fermeras la porte à double tour pour nous offrir à ta lumière.
]]>
<![CDATA[Comme un parfum sur la tête - Psaume 132]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-132-comme-un-parfum-sur-la-tete https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-132-comme-un-parfum-sur-la-tete Mon, 06 Jan 2014 00:00:00 +0100 Cela dit, Il est parfois plus facile de vivre quelques jours avec des frères et sœurs du bout du monde que supporter chaque semaine les frères et sœurs de notre paroisse ici. La fraternité est exaltante dans la théorie mais éprouvante dans le quotidien.

Je dois supporter l’animatrice de chant à la paroisse qui entonne des chants ringards avec sa voix aigrelette. Je dois supporter la dame qui fait les bouquets avec ses manies de vieille fille. Je dois supporter le responsable du groupe de prière qui se prend pour un évêque…
Mais il s’agit pour moi d’une conversion radicale du cœur et du regard. Voir mon frère et ma sœur avec les yeux de Dieu. Accorder plus d’importance à la générosité des uns et au talent des autres plutôt qu’aux médiocrités trop flagrantes. Alors les frères et les sœurs seront ma joie et ma consolation, mon soutien et mon espérance. Qui sait ? Mes frères et sœurs chrétiens deviendront peut-être même mes amis ?
]]>
<![CDATA[Le repos de Dieu - Psaume 131]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-131-le-repos-de-dieu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-131-le-repos-de-dieu Sat, 30 Nov 2013 00:00:00 +0100 Mais toi, Jésus, tu as pu partager le sommeil des hommes. Endormi sur la barque, tandis que tous ramaient tu n’as pu cependant prolonger ton répit. Il fallait sauver ceux qui cernés par les vagues criaient vers toi leur peur. « Silence ! » et les eaux en furies se reposent soudain lorsque Dieu en un mot réveilla sa puissance. Tu ne dormais donc pas, car ton cœur veillait. Et puis ce fut ce soir : tes disciples apeurés et pétris de fatigue s’endorment l’un après l’autre à l’Heure décisive. Mais tu veilles, toi seul, attendant ta Passion.

Car Dieu ne s’endort pas quand il Lui faut combattre. Son repos attendra la victoire finale.
Sur ton trône superbe, plus tard, tu t’endormis. Il fallait que tu montes à ce lieu de repos, pour goûter une seule fois à cet arrêt soudain, pour nous si naturel, pour toi si étranger. A Sion ton palais est un poteau de bois. Suspendu au gibet tu parais y dormir.
Pourtant, vêtu de notre honte, et couronné de gloire tu ne dors pas : tu entres en ton Sabbat, tu reviens à ton Père, et offres en ton repos tous les biens de la terre que la croix fait germer. Tu bénis les récoltes : les hommes qui veillent et ceux qui s’éveilleront quand tu viendras glorieux partager ton Sabbat avec la terre entière délivrée de la nuit.
]]>
<![CDATA[Comme un enfant - Psaume 130]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-130-comme-un-enfant https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-130-comme-un-enfant Fri, 29 Nov 2013 00:00:00 +0100
Car son lieu, c’est le présent. Oublier le temps des ambitions, des grands desseins, des merveilles, pour libérer un autre temps. Non pas celui du projet, mais le temps de l’attente : « Attends le Seigneur, maintenant et à jamais. » Comme le petit enfant tout contre sa mère, l’âme repose, égale et silencieuse, dans la confiance. Elle ne court plus essoufflée vers une vie qui n’est pas la sienne. Mais elle se recrée au présent en respirant d’un souffle d’Esprit Saint.

Jésus, tu nous invites à accueillir aujourd’hui le Royaume de Dieu comme un petit enfant (*). Tu es pour nous la porte du Royaume. Ne nous laisse pas errer dans le futur en t’espérant demain. Tu es présent ici aujourd’hui parmi nous.
]]>
<![CDATA[Des profondeurs, je crie - Psaume 129]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-129-des-profondeurs-je-crie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-129-des-profondeurs-je-crie Thu, 28 Nov 2013 00:00:00 +0100
C'est sans doute le psaume le plus connu de tous les chrétiens, c'est aussi l'un des sept psaumes de la pénitence, la prière de ceux qui se sentent coupables. Ceux-là se sentent en-dessous de tout, au bas de l'échelle, en situation d'infériorité dans les 'profondeurs', conséquence de leur 'chute'.
De même que les lépreux, les pécheurs, tous ces gens de rien que Jésus croise sur les routes de Galilée, toute cette 'racaille' que méprisent les grands prêtres et les pharisiens, tous ont le droit de l'appeler au secours, de 'crier vers Dieu' . Même si la foule leur donne l'ordre de se taire. Conscients de leur fautes, ils savent en même temps que Dieu pardonne.

Dieu ne 'fait pas payer', mais se laisse au contraire toucher par la détresse, parce que son alliance avec son peuple est placé sous le signe de l'amour. Ce mot hébreu 'hesed' , désigne un lien que rien ne peut remettre en cause 'car l'éternel est son amour' comme répète 26 fois le psaume 135.
D'où cette confiance qui est celle du veilleur qui attend l'aurore avec la certitude du retour de la lumière. Cette lumière sur le visage du Christ est capable d'aller briller au fond des cœurs même les plus obscurs, les plus enfoncés dans le malheur. Et ce sera le salut de tout un peuple, 'Il rachètera Israël de toutes ses fautes ».
Pas seulement moi, mais moi avec tous les autres : il sera 'Dieu avec nous' ; en Hébreu 'Emmanuel'.
]]>
<![CDATA[Sur mon dos, des laboureurs - Psaume 128]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-128-sur-mon-dos-des-laboureurs https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-128-sur-mon-dos-des-laboureurs Wed, 27 Nov 2013 00:00:00 +0100 En tout temps ces hommes existent. Des croyants bardés de certitudes et de représentations d’eux-mêmes : ils sont les gardiens du vrai. Et rien ne saurait les détourner de cette obligation. Ni Jean Baptiste qui annonce le véritable envoyé, ni les foules qui suivent Jésus, ni même la voix qui affirme que celui-ci est « mon fils bien-aimé, écoutez-le »(*).
Mais ces « ultraorthodoxes » ne sont pas qu’aux alentours. Ils sont une part de nous-mêmes.

Celle de la propension à affirmer que notre façon de croire et de dire Dieu est la seule authentique. Celle qui nous flatte et nous donne bonne conscience.
Comment croire, Seigneur, avec humilité ? Comment croire de telle manière que nous puissions affirmer nos convictions, ne pas les brader, et en même temps garder au creux de l’âme une question ? Te garder toi comme une question toujours ouverte ? Car si tu es bien le Dieu de mon amour, celui dont je confesse que tu es le Vivant, comment ne pas reconnaître que je te connais si mal ?
La conversation, en nous-même, comme entre nous, est alors l’indépassable nécessité pour confesser ton nom. Le nom qui ne peut se posséder. Toi le Fils qui conversais en secret avec ton Père, l’ami et le maître qui ne t’es pas lassé de converser avec des disciples, pourtant sourds à la vérité.
Converser, pour mieux goûter ta vie. Et l’offrir en partage. Converser pour te chercher.
]]>
<![CDATA[Tu verras le bonheur - Psaume 127]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-127-tu-verras-le-bonheur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-127-tu-verras-le-bonheur Tue, 26 Nov 2013 00:00:00 +0100
Il marchait
Les violettes et les jasmins se serraient les uns contre les autres pour mieux le voir
Foule dans les jardins,
Foule dans les champs,
Foule sur les chemins,
Il glanait, avec ses amis, il glanait.
En rangs serrés les épis le guettaient,
cherchaient à l’apercevoir,
ou simplement le sentir,
le deviner,
l’attendre,
l’espérer,
Il passait,
C’était son métier de passer,
C’était sa nature, sa force, sa raison d’être, sa puissance,
C’était son œuvre, son labeur, sa fatigue, son épuisement,
C’était son bonheur, son chant,
C’était sa joie,
Sa vie.

Sa mort aussi.

Ce matin,
Les violettes et les jasmins se serrent les uns contre les autres pour mieux voir,
En rangs serrés les épis se bousculent…



Le jardinier de l’aube,
L’homme du matin, de l’unique matin, du grand printemps.
Le créateur de l’aurore, le premier éveillé, le premier levé
Celui qui va chercher le soleil par la main.
Lui qui borde la lune et les étoiles pour qu’enfin elles se reposent,
L’homme qui marche nous emmène avec lui dans son aventure.

Heureux l’homme qui marche à tes côtés, mon Dieu !

Les fleurs s’inclinent sur ton passage, les parfums t’ouvrent un chemin de joie, le soleil s’apprête à te oindre de son sang jaune feu, les oiseaux lissent leurs plumes et se chauffent le cœur, les chevaux se préparent à partir aux quatre coins du monde rapatrier les rescapés, le ciel ferme ses bouteilles d’encre de chine devenue inutile, les serpents enlacent les arbres en signe de paix, les poissons font une ronde dans la mer.

C’est le premier matin du monde. C’est aujourd’hui. Paix sur Israël !
]]>
<![CDATA[Quand tu dors. - Psaume 126]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-126-quand-tu-dors. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-126-quand-tu-dors. Mon, 25 Nov 2013 00:00:00 +0100 Vous me direz : c’est bien beau de faire l’éloge du sommeil, mais précisément lorsqu’on a raté son concours, lorsqu’on a été plaqué par sa fiancée, lorsqu’on s’est fait voler son scooter, lorsqu’on a été humilié à la cafétéria par le rire gras d’un collègue, et bien c’est difficile de plonger dans le sommeil. La colère, la rancœur, la brûlure de l’insulte nous tiennent en éveil.

Nous calculons sans fin notre revanche, nous revivons la scène pénible, nous sommes furieux contre nous-mêmes. La nuit est, pour des milliers de personnes, l’heure de la solitude et de l’angoisse. Le crépuscule est l’heure où se réveillent les mauvais démons.
Alors, c’est le moment de se confier à Marie. Elle a bercé le bébé-Dieu. Elle a consolé l’enfant-Jésus lorsqu’il s’était écorché le genou ou qu’il avait perdu aux billes. Elle a recueilli le corps meurtri de son fils mort. Elle est la mère du sommeil. Elle apporte la douce paix maternelle. Il faut commencer la récitation d’un chapelet. C’est bien plus efficace que de compter les moutons, parce que la prière avec la Vierge Marie dilate notre cœur. Elle élargit nos soucis aux enjeux du salut du monde. Elle nous tourne vers Dieu, qui nous comblera demain.
]]>
<![CDATA[Le Seigneur ramène les captifs - Psaume 125]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-125-le-seigneur-ramene-les-captifs https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-125-le-seigneur-ramene-les-captifs Sat, 23 Nov 2013 00:00:00 +0100 « Oh oui, me direz-vous, mais je suis bien trop vieux. Mes pieds n’iront pas loin, ma force m’a quitté. » Je crois que l’on ne marche vraiment qu’avec son cœur. Il suffit de vouloir sans cesse se déplacer ne s’attacher jamais à aucune demeure, car tout est vanité pour qui se met à croire que l’œuvre de nos mains pourrait tenir toujours.
La graine doit mourir pour laisser place au grain, le cycle des moissons, la ronde des saisons, la suite presque infinie des naissances et des morts, tout doit nous rappeler l’existence éphémère.


Une force cachée travaille l’univers, c’est l’Esprit du Puissant qui façonna la terre ; elle est pour nous torrent traversant le désert, elle est le vent fougueux qui disperse les graines, c’est elle qui poussa Abraham et nos Pères à prendre le chemin sans savoir où aller.
C’est à l’ombre des ailes de cet aigle superbe de ce souffle enflammé qui traverse le monde que je veux me cacher.
Ma marche dépendra de ce refuge paisible qu’en Dieu je trouverai y faisant ma demeure. Mon repos : son mouvement qui me berce et m’emporte là où seul et si faible je n’aurais pu aller. Là, tout est joie, paix, et rire.
Dieu m’emmène en voyage, il va m’émerveiller.
]]>
<![CDATA[Pour l’homme au cœur droit - Psaume 124]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-124-pour-lhomme-au-cur-droit https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-124-pour-lhomme-au-cur-droit Fri, 22 Nov 2013 00:00:00 +0100
C’est un peuple persécuté, soumis au joug politique de ceux qui ne craignent pas Dieu, qui risque de se tourner vers l’idole : « Jamais le sceptre de l’impie ne pèsera sur la part des justes, de peur que sa main ne se tende vers l’idole. » Mais non, il s’égare. Ni l’impie, ni personne, ni Dieu surtout, ne peut être tenu pour responsable d’une main qui se tend vers l’idole. « Ceux qui rusent et qui trahissent que le Seigneur les rejette avec les méchants ! » Le juste qui a trahi en allant vers l’idole s’est laissé pervertir. Qu’il se reprenne et qu’il revienne vers le Seigneur qui est riche en pardon : « Sois bon pour qui est bon, Seigneur, pour l’homme au cœur droit. »

« Vous ne pouvez pas servir deux maîtres, Dieu et l’idole », dira ainsi Jésus, en digne fils d’Israël, à propos de l’Argent (*).
]]>
<![CDATA[Filet rompu - Psaume 123]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-123-filet-rompu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-123-filet-rompu Thu, 21 Nov 2013 00:00:00 +0100 Il y a la maladie et son cortège de souffrance et d’angoisse. Tant physique que morale, la souffrance est comme un torrent qui submerge, comme un filet dans lequel on est prisonnier sans possibilité de s’échapper. Elle submerge et paralyse la personne concernée comme tous ceux qui lui sont proches.
Il y a aussi toutes les détresses, celles dont la Bible rend si souvent compte et qui se retrouvent à toutes les époques. Le combat d’un peuple réduit en esclavage contre son oppresseur, c’est avec Moïse contre Pharaon, avec David affrontant Goliath, mais aussi avec le faible contre le fort.

Et, c’est surtout avec le Juste persécuté, dont Jésus sera la figure accomplie. Autant de situations où les hommes sont prêts « à [nous] avaler tout vivants dans le feu de leur colère. » (*).
Face au déchainement de telles forces du mal, dont on a le sentiment que l’auteur du psaume les a connues de près, l’issue est au verset 8 : « Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». En effet, notre Dieu, Créateur du monde, « n’a pas fait la mort » (**). Cette affirmation, nous avons à nous « retourner », à nous « convertir » pour la faire nôtre.
C’est ainsi que notre Dieu nous fera « échapper au filet du chasseur ; et le filet s’est rompu » (***). Alors nous pourrons retrouver la grâce, la légèreté de l’oiseau qui reprend son envol.
]]>
<![CDATA[Les yeux levés vers Toi - Psaume 122]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-122-les-yeux-leves-vers-toi https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-122-les-yeux-leves-vers-toi Wed, 20 Nov 2013 00:00:00 +0100 Une supplication qui prend avec elle les milliers de Philippins victimes du typhon, meurtrier de masse. Un champ de ruine. Comme après une guerre totale. La guerre des éléments, combat insensé, perdu d’avance.
Supplier encore. Dire mon incompréhension. Je sais bien que mon Dieu n’y est pour rien. La force de la nature n’a pas de rapport avec la sienne. Mon Dieu n’est pas dans l’ouragan (*). Mon Dieu a les yeux de chaque victime, car c’est la condition de l’homme bafoué en son humanité qu’il prend. Car tous ces enfants de Dieu philippins souffrent et meurent aussi de par la faute des forts et des corrompus. Leurs maisons n’étaient pas de vrais abris pour la vie, pour établir une demeure en sécurité pour les siens. Juste des tôles ondulées qui ne protégeaient de rien.

Au nom de l’aveuglement volontaire de ceux qui décident que pour préserver leur tranquillité et leur luxe indécent, la plus grande part des humains doit vivre dans des conditions d’infra-humanité. Si nous pleurons devant le déchaînement de la nature, nous sommes en colère devant les conditions de vie qui exposent des peuples entiers à se trouver nus devant la violence folle des éléments.
L’adresse des prophètes : « qu’as-tu fait du pauvre, de la veuve, de l’orphelin et de l’étranger qui vivent sur ta terre ? » (**), cette adresse est toujours là. Elle se heurte au même désarroi de nos cœurs impuissants devant le malheur absolu. Alors, au moins ne pas oublier. Supplier et supplier sans relâche. Pour ceux qui n’en n’ont plus la force, ou ont perdu tout espoir qu’un jour une réponse leur soit adressée. Supplier et agir, chacun selon son possible.
La Croix du Christ est l’abri de notre détresse.
]]>
<![CDATA[Paix sur toi - Psaume 121]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-121-paix-sur-toi https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-121-paix-sur-toi Tue, 19 Nov 2013 00:00:00 +0100
Chaque matin, se lever, repartir.
Marcher de nouveau.
Chaque matin, ce sentiment d’exil quand la paix n’est pas là.
Pèlerins et étrangers nous sommes,
Jamais vraiment chez nous,
Jamais vraiment arrivés,
Soupirant, encore, et encore devant les micro-efforts quotidiens à fournir.

Chaque matin, supporter les insupportables,
Et le plus insupportable de tous, soi-même, sur qui l’on peut si peu…

Et pourtant,
Ne pas oublier ces heures de lumière et de légèreté,
quand ta paix, Seigneur, ta paix toujours donnée, nous l’avons reçue.
Plus d’exil, mais à la place, l’absolue certitude d’être exactement au bon endroit, exactement chez soi, fût-ce au bout du monde.

Cette paix que tu donnes en héritage,
c’est la certitude de la défaite de l’accusateur.
C’est la fin des paroles qui condamnent.


C’est entendre pour de vrai que tu n’es pas venu pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé.
Alors, l’avenir est ouvert.
Et cette paix ne s’étiole que si on ne la partage pas.

Paix aux hommes qui tremblent de peur !
Paix aux hommes qui n’ont pas de demeure !

Paix à chacun de ceux qui mettent leurs mots dans tes mots pour te parler !
Paix aux hommes qui écoutent ou lisent les mots des psaumes, et les entendent, tout neufs !
Paix à tous nos compagnons de lecture, dans cette aventure psaumedanslaville…

Ta paix, c’est déjà être aux pieds des remparts de la Cité de Dieu,
ne plus craindre l’exil, être partout chez toi, puisque partout, tu es avec nous.

C’est recevoir tout homme comme un don,
(oui, toi qui me lis, tu es un don de Dieu au monde)
C’est se recevoir soi-même comme un don.
]]>
<![CDATA[Le Seigneur, ton ombrage - Psaume 120]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-120-le-seigneur-ton-ombrage https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-120-le-seigneur-ton-ombrage Mon, 18 Nov 2013 00:00:00 +0100 Et puis le Seigneur nous garde à chaque instant. Il a même donné ordre à ses anges de dégager les cailloux sur le chemin, tous ces silex coupants qui peuvent nous faire trébucher. À chaque instant il veille sur nous. On a parfois l’impression d’être accablés par les soucis, d’être débordés par les ennuis. Mais Dieu est là, qui nous tient par la main et qui nous porte dans les moments les plus difficiles.

C’est dans la foi que nous pouvons croire que ce serait encore pire s’il n’était pas là. Nous ne sommes pas seuls. Dieu envoie des secours inattendus. Dieu met sur notre route des alliés improbables. Ces gens dont on se méfie et qui pourtant nous indiquent la solution qu’on n’avait pas envisagée.
Contre l’adversité, contre la maladie, contre les dettes, contre les ennemis acharnés, on sort du combat exténués mais libres et vainqueurs. Comme Jacob on peut dire : « Ainsi donc, Dieu était là et je ne le savais pas ! » (**). Savoir reconnaître la main discrète mais efficace de Dieu, c’est un don précieux. Le Christ nous l’a promis : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » (***). Oui le Seigneur veille.
]]>
<![CDATA[Vivre en exil - Psaume 119]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-119-vivre-en-exil https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-119-vivre-en-exil Sat, 16 Nov 2013 00:00:00 +0100
Ces voix font de ma vie comme un camp retranché, exilé de moi-même, je campe loin de mon cœur, perdu dans les déserts insensés de ma peur. Trop longtemps j’ai vécu dans un pays sauvage où la violence aveugle avait raison de tout. J’en ai construit de murs. Et je me suis bâti, sans savoir, une prison. Le mal était en moi, je le croyais ailleurs.
L’issue sera le ciel. Je n’ai pas d’autre choix. L’issue sera là-haut j’y tirerai la flèche. L’issue sera le cri jailli de cette cage dont nulle main humaine ne me sortira plus. Je suis au pied du mur, enfermé en moi-même. Mon Dieu, libère-moi. Ma flèche est pour ton cœur, je le veux transpercer pour qu’il m’ouvre à l’amour. Je me veux prisonnier de ta vie pour toujours.
]]>
<![CDATA[Que mon âme te loue ! - Psaume 118 taw]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-que-mon-ame-te-loue https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-que-mon-ame-te-loue Fri, 15 Nov 2013 00:00:00 +0100
La vie éternelle n’est-elle pas perpétuelle contemplation et louange de la splendeur divine ? Mais la prière qui s’élève ici monte de la terre des hommes. Le psalmiste, qui veut vivre de la louange, sait aussi sa fragilité et qu’il ne peut tenir dans cette voie sans que son âme ne soit soutenue par Celui qu’elle adore. Il a besoin d’être éclairé par la parole. Il lui faut être secouru lorsqu’il s’égare, et recherché lorsqu’il se perd : « Je m’égare, brebis perdue, viens chercher ton serviteur. »

« La vie éternelle, c’est de connaître Dieu », dira Jésus en saint Jean (**). Et Le connaître, puisqu’il est l’amour, c’est l’aimer en se sachant aimé de lui. La louange le sait.
]]>
<![CDATA[Un grand butin - Psaume 118 shin]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-un-grand-butin https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-un-grand-butin Thu, 14 Nov 2013 00:00:00 +0100 « Shîn » est l’ avant dernière de ces lettres. Le psaume de ce jour souligne la paix de celui qui aime la loi de Dieu ,« Ta loi, je l’aime » (*) ; et de celui qui loue ses justes décisions « sept fois par jour » (**). Dieu, que nous pouvons mesurer la distance qui nous sépare du psalmiste !
Mais une forte impression d’accomplissement émane de ces paroles ; pareil à un bateau qui, après avoir bourlingué sur la grande houle du large, rentre dans les eaux calmes du port, la mission accomplie.


On dirait un bateau comme chargé de promesses,  « tel celui qui trouve un grand butin » (***). Le trésor est la Parole comme une boussole pour le voyage en haute mer ; comme un phare pour indiquer la route ; comme le trésor caché dont parle l’évangile de Matthieu au Chapitre 13, versets 44-45. « Le royaume des cieux ressemble à un trésor caché dans un champ. Celui qui le trouve est si heureux qu’il va vendre tout ce qu’il possède et revient acheter le champ. »
« Toute mes voies sont devant toi » (****). Pour me laisser conduire par l’Esprit de Celui qui est la Parole même de Dieu, pour goûter cette présence au plus intime de moi-même et entrer dans son royaume et vivre de cette Bonne Nouvelle :« Grande est la paix de qui aime ta loi ».
]]>
<![CDATA[Soutiens notre cause ! - Psaume 118 resh]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-soutiens-notre-cause https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-soutiens-notre-cause Wed, 13 Nov 2013 00:00:00 +0100 Soutiens ma cause. Défends-moi ! En ta promesse fais-moi vivre. Soutiens notre cause, défends-nous, en ta promesse fais nous vivre. Enfin. C’est toi qui nous as dit que l’humain pour devenir humain devait se décider pour la parole, contre la violence. C’est cette décision qui le fait sortir de la brutalité.
Comment est-ce possible, mon Dieu, que nous ayons oublié que ta force s’est affirmée au septième jour du monde : dans la douceur du repos et de la contemplation du monde fait pour l’humain, pour la femme comme pour l’homme, à égale condition de dignité. Oui, ta force n’est pas dans la brutalité qui massacre des vies, des espérances, des avenirs, mais elle se niche dans ce retrait bienveillant où tu te tiens, nous confiant ton nom et le monde que tu fis. Mon Dieu, tu es un Dieu désarmé.

Est-ce pour cela que tu ne te montres pas ? Toi qui es pourtant notre seul secours dans la détresse, notre seul défenseur face à l’ennemi et à l’agresseur.
Je t’en supplie, au nom de tes enfants, pourrais-tu cesser de te taire, pourrais-tu dire ta colère face à qui fracasse l’humanité, devant qui détruit des corps, des cœurs, des histoires, des familles et les condamne à la misère.
Seigneur, réveille-toi ! Ne nous laisse pas.
Et comme nos cœurs saignent devant notre impuissance, relève-nous, que nous travaillions pour la justice, que nous pratiquions ta miséricorde et que nous t’aimions humblement.*
Soutiens notre cause, défends-nous, fais nous vivre, selon ta promesse.
]]>
<![CDATA[Tu es proche - Psaume 118 qoph]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-tu-es-proche https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-tu-es-proche Tue, 12 Nov 2013 00:00:00 +0100
Toi Seigneur, tu es proche.

Au moment même où je me tourne vers toi, tu es mon élan.
Au moment même où je crie vers toi, tu portes mes mots.
Lorsque je dors, tu veilles pour que la nuit je ne sois pas seule.

Mes yeux devancent la fin de la nuit et toi déjà tu es là, tu as entrebâillé les volets pour que la lumière rentre, mis une buche au feu pour que le froid s’en aille, et fait chauffer le pain.

Je t’implore et déjà tu m’as entendue.
Je t’appelle, et déjà tu m’as sauvée.
Je crie vers toi et déjà tu m’as répondu.

Toi Seigneur tu es le plus proche de mes prochains,
le plus intime de mes amis, mon plus que frère.
Plus que jumeau.
Tu es mon frère du dedans.
Celui qui tisse en mon sein l’image de toi que je reflète.


Unique.
Toujours unique.
Toujours reprise et retissée du dedans par tes mains, ô mon Seigneur.
Oui, tu es proche.

Tu es proche lorsque moi je suis loin.
Tu es proche, lorsque je suis perdue.
Tu es proche lorsque je dors d’ennui ou de fatigue, par désinvolture, inconstance ou simplement écrasée de ce pauvre désespoir ordinaire, cet « à quoi bon » qui est le contraire de la foi.
Tu es proche tout spécialement, de ceux qui ne croient pas qu’il soit possible seulement en rêve de te parler. Tu es proche des prisonniers, des prisonnières que je côtoie. Tu es proche de leurs misères, parce que tu l’as connue et qu’ils le savent, rien qu’à te voir : ils savent bien que tu es des leurs.

Viens me chercher dès le matin, avant l’aurore,
avant le café chaud et la tartine de confiture…
Et apprends-moi, Seigneur mon Dieu, à me faire proche…


]]>
<![CDATA[Justice éternelle. - Psaume 118 çade]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-justice-eternelle. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-justice-eternelle. Mon, 11 Nov 2013 00:00:00 +0100 Dieu est juste, bien sûr, puisqu’il est le seul saint, puisqu’il est le vrai saint. Mais Dieu fait aussi justice au sens où il juge. Mais il ne juge pas comme le juge d’application des peines. Lui, notre Seigneur, il connaît la vérité de nos actes mais aussi la capacité de notre cœur. Il juge comme un père. Pas comme un père fouettard mais comme le père de la parabole du fils prodigue : celui qui accueille dans la joie et le festin le sale gosse qui rentre penaud et crotté à la maison (*).
Mieux encore, Dieu juge avec sa justice à lui, qui n’est pas la justice des hommes. Sa justice s’appelle miséricorde.

Sa justice pardonne, réconforte, console, guérit et répare.
Dieu est juste. Il connaît nos épreuves, nos fatigues, nos désespoirs. Il parie toujours sur la réhabilitation du coupable. Il regarde le moindre geste généreux que nous faisons. Dans sa balance, notre gentillesse provisoire pèse plus que toutes nos saloperies. Le panier de fruits frais qu’on porte à la voisine impotente du sixième étage. La visite qu’on rend à notre vieille cousine Alzheimer qui ne nous reconnaît même plus. Les cours de rattrapage qu’on donne à Kévin et Fatima. Le collègue de bureau qu’on réconforte lors de son divorce. Le collaborateur qu’on ne dénonce pas quand il est arrivé en retard au rendez-vous important pour la boîte et qu’on remplace sans râler…
Apprends-moi cette justice là Seigneur.

]]>
<![CDATA[Pour qui aime ton nom - Psaume 118 phé]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-pour-qui-aime-ton-nom https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-pour-qui-aime-ton-nom Sat, 09 Nov 2013 00:00:00 +0100
Ma vue baisse en effet, à force de voir sans vraiment regarder, à force de surfer à la surface du monde, et glaner ça et là quelques images futiles. Mon regard paresseux finit par s’obscurcir et tout devient opaque. Je pleure, et n’y vois plus de n’avoir pu ouvrir mes yeux chaque fois comme il fallait. Regarde, bon Seigneur, toi seul sais regarder. Regarde ton aveugle qui n’a pas voulu lire dans le Livre du monde, dans le Livre du cœur, et dans ton Livre Saint ce que tu as écrit.
Au diable les lunettes, je dois rapprendre à lire. Tu seras Dieu mon maître, pour déchiffrer ta Loi inscrite au cœur des êtres, gardée au fond de moi. Ce soir, j’ouvre le Livre. Ce soir, enseigne-moi.
]]>
<![CDATA[Apprends-moi - Psaume 118 ain]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-apprends-moi https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-apprends-moi Fri, 08 Nov 2013 00:00:00 +0100
Mais est-ce pour sauver sa vie que le psalmiste crie vers Dieu : « Seigneur, il est temps que tu agisses » ? Est-ce qu’il ne désire pas plutôt sauver sa foi ? ne pas être atteint par l’orgueil des impies ? ne pas être contaminé par leur violence ? ne pas devenir orgueilleux avec les orgueilleux, violent parmi les violents ? Aussi la décision qui conclut le psaume, « haïr tout chemin de mensonge », est moins une déclaration de guerre faite aux impies que, pour le psalmiste, la décision de rester fidèle à l’amour, de garder les préceptes du Seigneur : « J’aime tes volontés, je me règle sur chacun de tes préceptes. »

Jésus, tu nous apprends l’amour des ennemis. Donne-nous cette intelligence du cœur et soutiens notre foi.
]]>
<![CDATA[Ne déçois pas mon attente - Psaume 118 samech]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-ne-decois-pas-mon-attente https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-ne-decois-pas-mon-attente Thu, 07 Nov 2013 00:00:00 +0100
Lui donner la priorité, “sans partage” (**), se sentir soutenu par Dieu dans un monde qui a de tout autres soucis que les commandements et la logique d’un amour sans limites, c’est prendre du recul. Du recul par rapport à un entourage où la méchanceté ne se reconnait aucune limite : “écartez-vous de moi, méchants” (***).

Cet amour de la loi comporte cependant un risque : rejeter hors du salut ceux qui rejettent Dieu, et entretenir des représentations de Dieu qui suscitent la crainte plutôt que l’amour. Or, “le parfait amour bannit la crainte” (****).
]]>
<![CDATA[Exposer ma vie - Psaume 118 nun]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-exposer-ma-vie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-exposer-ma-vie Wed, 06 Nov 2013 00:00:00 +0100
Être soi, non pour soi-même, mais pour se tenir devant un autre. Sûr de sa bonne présence et de son appel à vivre avec liberté. Le Dieu auquel j’expose ma vie n’attend pas que je lui raconte tous mes secrets, plus ou moins avouables, ou mes doutes sans fond devant ce monde malade. Tout cela il le connaît. Non, exposer sa vie c’est juste la remettre. Mon cœur et mon esprit confessent que mon Dieu transforme le temps et ses circonstances en histoire sensée, habitée, inspirée. Oui, je peux exposer mes jours, dire ma fatigue, mes inquiétudes, mon désir. Croire que le Dieu de ma vie les reçoit, avec gravité et légèreté, sans se préoccuper de lui-même et de son image car c’est bénir qu’il veut. Ne pas menacer ma vie mais en croire le meilleur. L’envelopper de son courage à lui quand elle affronte la forte houle et le vent contraire.






]]>
<![CDATA[Tout le jour , je médite - Psaume 118 men]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-tout-le-jour-je-medite https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-tout-le-jour-je-medite Tue, 05 Nov 2013 00:00:00 +0100
Ta parole Seigneur est la digue de ma vie.
Elle me garde, elle empêche les vagues de me noyer.
Ta parole, c’est la cordée qui me tient quand la montagne est rude et que le sol se dérobe.
Ta parole est une réalité, elle dit vrai, tranche, appelle un chat un chat.
Ta parole est une boussole pour les temps incertains,
Une petite marque blanche et rouge qui montre le chemin.

Moi, Seigneur, j’aimerais bien penser à toi tout le jour, mais voilà que je pense à ce robinet qui fuit, aux courses à faire demain, à cette parole qui m’a meurtrie la semaine dernière, et aux prochaines vacances de printemps…
Tandis que toi, tout le jour, tu penses à moi, tu penses à nous.
Tout le jour, tu aimes la parole du Père et tu la gardes.

Tout le jour, tu surpasses en habileté tes ennemis.

Tout le jour, tu surpasses en intelligence tous les anciens.
Tout le jour Seigneur, tu tiens nos vies
comme on garde un trésor.
Tu tiens nos vies comme des perles fines recueillies une à une dans les huitres fermées que parfois nous sommes.
A chaque heure du jour tu veilles et tous les jours du monde tu veilles et cette loi que nous oublions tout le jour, elle est dans ton cœur, elle est gravée dans ta chair, inscrite dans les paumes de tes mains, et marquée dans la plaie de ton côté.

Tout le jour, Seigneur, tu détournes tes pas pour aller rejoindre ceux qui se sont détournés, et tout le jour, tu es là.
Qu’elle est douce à mon palais ta promesse : jusqu’à la fin du monde, oui, je suis avec vous.
Qu’elle est douce, plus que le miel…
]]>
<![CDATA[Pour toujours. - Psaume 118 lamed]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-pour-toujours. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-pour-toujours. Mon, 04 Nov 2013 00:00:00 +0100
Et l’amour fou, l’amour absolu a un visage. C’est celui du Christ. Nous le devinons parfois dans le regard rayonnant d’une fiancée ou dans le regard humble d’un homme qui demande pardon à sa femme pour une trahison. Cela ne s’oublie pas. L’amour fou a un visage que nous cherchons inconsciemment dans tous les gens que nous approchons. C’est le visage du Christ. Lorsque nous aurons franchi le dernier passage, nous le verrons enfin tel qu’il est, resplendissant et irradiant, et nous le reconnaîtrons.
« Pour toujours, Seigneur, ta parole. » Et c’est avec les mots même de Dieu, les mots éternels que le Christ nous a enseignés que nous dirons à Dieu : « Pardonne-nous nos offenses. Souviens-toi de ton amour qui est de toujours à toujours. Souviens-toi des moments de ma vie terrestre où ton amour m’a métamorphosé. Seigneur oublie mes trahisons et mes bêtises. Seigneur accueille-moi dans ton amour éternel. »
]]>
<![CDATA[Comme une outre durcie - Psaume 118 caph]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-comme-une-outre-durcie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-comme-une-outre-durcie Sat, 02 Nov 2013 00:00:00 +0100 Donne-moi Seigneur la peau fatiguée de la mère fidèle ayant bercé cent fois ses enfants dans ses bras, infatigable femme veillant sur son foyer. La peau ridée de ceux que l’âge a oublié, penchés sur de vieux livres,

ils veulent apprendre encore, se rassasier de mots, embrasser tous les arts, étreindre la sagesse à force de scruter dans l’univers entier les traces de ta gloire. La peau des bienheureux, intacts aux tombeaux, qui attendent dans la mort qu’un matin tu reviennes pour relever les corps de tous ceux qui dormaient.
Seigneur, donne-moi de ta chair lacérée par les coups, usée par tes voyages, la force et puis la grâce de me tenir debout. Donne-moi par ton corps usé pour le Salut, crucifié sur le bois, élevé dans la gloire, de traverser sans crainte l’épreuve qu’est la vie. C’est ta peau, ô Jésus, que je veux revêtir, pour protéger au fond de mon être fragile ce cœur si vulnérable que tu y as placé. Un cœur tendre, Seigneur, sous cette peau revêche.
]]>
<![CDATA[Pour consolation, ton amour ! - Psaume 118 yod]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-pour-consolation-ton-amour https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-pour-consolation-ton-amour Fri, 01 Nov 2013 00:00:00 +0100
un amour qui le soutient dans sa traversée de l’épreuve : « Que j’ai pour consolation ton amour. » Les dons du Seigneur à son serviteur sont immenses. Ils lui permettent de tenir ferme en son chemin et d’y avancer. Ils lui procurent la force de résister aux orgueilleux, qui veulent l’humilier. Par tout ce qu’il reçoit de force, d’espérance, de joie, il participe à l’œuvre du Salut. Sa fidélité est missionnaire. Elle réjouit et conforte les cœurs qui cherchent Dieu : « À me voir, ils se réjouissent, car j’espère en ta parole. »

Jésus, ta Résurrection t’as fait Témoin fidèle de ton Père céleste et Notre Père. Ta fidélité nous réjouit. Elle nous donne la force de marcher dans ta voie en méditant tes préceptes.
]]>
<![CDATA[Plus qu'un monceau d'or - Psaume 118 thet]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-plus-quun-monceau-dor https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-plus-quun-monceau-dor Thu, 31 Oct 2013 00:00:00 +0100 Pour « prendre plaisir à sa loi », « à bien saisir, à bien juger » (***), il y a comme un maître.

Curieux maître en apparence puisque c’est la souffrance : « Avant d’avoir souffert, je m’égarais » (****). Mais attention ! Cette souffrance ne saurait d’aucune manière se trouver en contradiction avec la tendresse de Dieu, son pardon et son amour sans condition. Cette qualité de souffrance est le prix à payer, elle est ce que vous coûte à certaines heures l’observance d’une fidélité. C’est une souffrance qui nous rend frère et sœur des souffrances autour de nous. Elle est une exigence enfin dont on prend la mesure en vivant de l’amour sans mesure de notre Dieu. « Plus qu’un monceau d’or et d’argent », nous devenons riches de cette bonté qui va jusqu’à totalement se livrer.
]]>
<![CDATA[Au milieu de la nuit - Psaume 118 heth]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-au-milieu-de-la-nuit https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-au-milieu-de-la-nuit Wed, 30 Oct 2013 00:00:00 +0100
Pourtant, au milieu de la nuit, un cri s’est fait entendre. Car tout commence aussi. Car alors que tout semblait fini pour les amis de cet homme juste et bon, une autre enfance survient : la mort va être vaincue non par les armes, non par des légions d’anges, juste par l’amour fou du Père pour son fils comme pour nous. Un goût de vivre inédit s’offre, au cœur du réel. Au milieu de la nuit, un passage s’est ouvert - une Pâque - il ne se refermera pas. Il est là, une fois pour toutes. Chacun peut l’emprunter, à son pas. Pas d’impératif, mais une pressante invitation : se lever, se risquer dans la nuit. Car déjà le jour vient et il fait reculer les ombres de nos existences. C’est notre tombeau qui est brisé, notre nuit qui est visitée.

]]>
<![CDATA[Ma consolation - Psaume 118 zain]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-ma-consolation https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-ma-consolation Tue, 29 Oct 2013 00:00:00 +0100
Ta parole, mon Seigneur, m’a saisie par les cheveux un beau matin, m’a retenue, accrochée au ciel. Il faisait beau, le soleil de septembre réchauffait le jardin. Les fruits murs attendaient sur la table d’être réduits en confiture.
Il faisait bon. J’avais seize ans.
Ta parole, Jésus mon frère, m’a saisie au dedans du dedans,
« Gardez courage, moi j’ai vaincu le monde »
J’en fis ma route, mon étoile, mon phare.

La nuit, quand mon courage s’émiette en poudre fine que le vent disperse, je me rappelle cette nourriture solide que tu as déposée au fond de mes entrailles, dans ce jardin de commencement du monde: « Gardez courage ! »

Et monte alors la certitude que même si ma vie s’en va en poussière, dispersée par mon inconstance, même si ma mémoire oublie ce printemps de septembre, tu recueilles tout.

Tu sauves tout ce qui un tant soit peu a tenu bon, car ta mémoire à toi est plus grande que le monde et retient tout ce qui a été vivant dans nos vies.

Oui, j’ai vu de mes yeux tes merveilles. J’ai vu des hommes à terre, se relever par ta parole. J’ai vu des femmes en prison prosternées devant ta croix, sûres de trouver en toi un ami.

Ma consolation, Seigneur, cette sortie de la solitude, c’est de savoir que chaque souffle de notre haleine, chaque instant de notre oubli, tout est recueilli en tes mains ; chacune de nos larmes, et même ces larmes du dedans que nul ne voit, sont recueillies une après une dans tes outres, pour en faire un vin de fête. Rien n’est perdu.

« Courage, Gardez courage, moi j’ai vaincu le monde. »
]]>
<![CDATA[Librement. - Psaume 118 waw]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-librement. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-librement. Mon, 28 Oct 2013 00:00:00 +0100
La loi de Dieu est un guide pour grandir. Elle nous oriente vers le développement intégral de tous nos moyens. Sans loi, c’est la barbarie. Sans loi, c’est la loi du plus fort. Sans loi, on vit et on pense comme des porcs. Sans la loi, c’est la mort qui triomphe, y compris en nous. La loi nouvelle de Jésus-Christ proclame : « Choisis la vie plutôt que la loi. » C’est pourquoi Jésus guérit les paralysés le jour du Sabbat (*).
La loi de Dieu est libération. La loi de Dieu n’est pas la morale étriquée d’une vieille institutrice sévère et aigrie. C’est le vade-mecum pour une vie pleine et comblée.
Guide-moi, Seigneur, dans ta vérité. Elle me rendra libre. Montre-moi, Seigneur, ton visage, qui est le sceau de la loi d’amour.
]]>
<![CDATA[Incline mon coeur - Psaume 118 hé]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-incline-mon-coeur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-incline-mon-coeur Sat, 26 Oct 2013 00:00:00 +0100 Mais je n’ai plus dix ans. Et je ne peux aimer à coup de récompenses, ni suivre le chemin par peur du châtiment.

Car aimerais-je vraiment un Dieu que je craindrais ? Me laisserait-il seul affronter le défi de qui veut sans tarder marcher en sa présence ? Cruel serait un Dieu qui se délecterait de voir ses créatures peiner la peur au ventre, sans jamais se soucier de leur venir en aide. Mais il n’est pas ainsi, car Dieu veut que je l’aime et il peut par lui-même me donner de l’aimer. Car aimer le Seigneur, c’est vouloir bien qu’il m’aime, et lui prêter mon cœur, qu’il vienne l’habiter. Le chemin, c’est le Christ, qui en moi peut aimer. Le désir, c’est l’Esprit qui me fait adorer. La vie, celle que j’espère, c’est le Père qui la tient, et la garde pour moi, au terme du chemin. Que ta volonté soit faite, par toi, en moi.
]]>
<![CDATA[Au large, mon cœur ! - Psaume 118 daleth]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-au-large-mon-cur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-au-large-mon-cur Fri, 25 Oct 2013 00:00:00 +0100
Et voilà qu’il décide ! Il choisit la voie de la fidélité à la loi du Seigneur : « J’ai choisi la voie de la fidélité, je m’ajuste à tes décisions. » Il ne vivra plus désormais « collé à la poussière », mais « collé à Ses exigences ». Et sitôt décidé, déjà il court dans la voie des volontés du Seigneur, le « cœur au large » !

Jésus, par ta parole et par ta vie, tu as mis en lumière ce que c’est que vivre à aimer vraiment, et dans cette lumière, nous pressentons comment nous ne savons pas aimer. Notre péché nous accable, mais par toi nous avons accès au Père de miséricorde, Source du pardon. C’est toi qui inspires ton apôtre saint Paul lorsqu’il nous supplie en ton nom de nous laisser réconcilier avec Dieu (*).
]]>
<![CDATA[Brûlé de Désir - Psaume 118 Ghimel]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-brule-de-desir https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-brule-de-desir Thu, 24 Oct 2013 00:00:00 +0100 Comment sortir de tous mes aveuglements, volontaires ou non ? Quand Jésus guérit un aveugle dans l’évangile, il lui demande d’abord quel est son désir. Sage précaution. Car toutes nos bonnes résolutions, nos nobles aspirations, si elles ne sont pas motivées par une nécessité intérieure profonde, ne tiennent pas et ne nous font pas vraiment bouger.
Il faut, pour guérir, « trouver mon plaisir en tes exigences ». Car comme nous le demande le Christ : « vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Rien d’une morale rigide, mais la révélation d’un visage, celui de Dieu notre Père, dont l’image est inscrite en nous et que nous avons à restaurer.

Comment ? Au début de ma vie religieuse, un frère allait faire la vaisselle en jubilant. Cela me plongeait dans des abîmes de perplexité, moi qui y allais comme à la corvée. J’ai compris, grâce à lui, que la perfection ne réside pas forcément en de grandes choses, mais plutôt faire ce qu’on a à faire avec cœur, générosité, excès même. Y être présent entièrement, sans arrières pensées, dans cet élan tiré d’une force intérieure, celle de l’Esprit en nous.
« Ouvre mes yeux, que je contemple les merveilles de ta loi » . Que je découvre cette merveille de la loi d’amour que Jésus a vécue jusqu’à sa perfection, jusqu’à son accomplissement sur la Croix, en demandant à son Père de pardonner à ses bourreaux. Aimer. Aimer jusqu’à l’excès.]]>
<![CDATA[En tes commandements, mon plaisir - Psaume 118 beth]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-en-tes-commandements-mon-plaisir https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-en-tes-commandements-mon-plaisir Wed, 23 Oct 2013 00:00:00 +0100 Vient à mes lèvres cette prière du roi Salomon à propos de la sagesse :

« Je l'aimai et la recherchai dès ma jeunesse ; je cherchai à l'avoir pour épouse, et j'étais épris de sa beauté. (…) Aussi ai-je résolu de la prendre pour compagne de ma vie, sachant qu'elle serait pour moi une conseillère de tout bien, et une consolation dans mes soucis et mes peines. »*
Pour les chrétiens, le Christ est La sagesse. Aussi j’ose dire : « Je l’aimai et recherchai le Christ Jésus dès ma jeunesse, je cherchai à l’avoir pour compagnon de toute ma vie et j’étais épris de sa beauté. Aussi ai-je résolu de le prendre pour ami de toute ma vie, sachant qu’il serait pour moi le conseiller de tout bien et de toute vérité d’aimer, et une consolation dans la détresse et la peine. »
]]>
<![CDATA[Observer entièrement - Psaume 118 aleph]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-observer-entierement https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-118-observer-entierement Tue, 22 Oct 2013 00:00:00 +0100
Rien ne doit se faire à moitié.
Tes préceptes, à observer entièrement.

Heureux sont-ils, ceux qui se lèvent à leur écho !

Tu dis « Aimez ! », et voilà qu’ils aiment.
Tu dis « Pardonnez ! », et voilà qu’ils renouent les liens défaits.
Tu dis « Debout ! », et voilà qu’ils se lèvent.
Tu dis « Croyez ! », et ils arrachent des petits bouts de nuit, en grattant le coin de son voile, et la lumière jaillit !

Heureux sont-ils, ceux qui marchent à l’ombre de ta voix !

Ils se reposent de leurs fatigues.
Ils n’ont pas besoin le matin, de se demander s’ils ont envie ou non de te prier, ils s’agenouillent… Ils n’ont pas besoin le matin de se demander s’ils croient ou non, ils se redressent.

Heureux les hommes qui ne font rien à moitié, mais entièrement te cherchent.


Il en est d’autres qui te suivent à cloche-pied, par pointillés…
Croyante à temps partiel, espérant en CDD, j’observe tes commandements comme je peux, par petits bouts… Ne m’abandonne pas entièrement, moi qui ne t’aime pas entièrement…

Mais il n’y a plus rien à craindre.

Jésus le Christ, entièrement abandonné, pour nous t’aima entièrement.
Et du tombeau où il fut mis, il ramassa miette après miette, petit bout par petit bout, nos vies éparses, éparpillées par négligence. Entièrement recueillies dans son amour offert.

Il faut alors tout renverser.
Si nous aimons par pointillé, à cloche-pied, ou à temps partiel, tu es le pied qui manque, le trou du pointillé et le temps plein de l’amour offert.

Juste nous reste de te tenir la main, entièrement.

]]>
<![CDATA[La Pierre rejetée - Psaume 117 19-29]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-117-la-pierre-rejetee https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-117-la-pierre-rejetee Mon, 21 Oct 2013 00:00:00 +0100 La pierre, c'est Saint Pierre. La pierre qu'on rejeté les bâtisseurs, c'est aussi le Christ, traité comme un malfaiteur, torturé comme un prisonnier de droit commun, abandonné à la foule vociférante et aux chiens, c’est lui le roi de l’univers sur qui reposent l’équilibre et la vie du monde.

Mais la pierre qu'on rejeté les bâtisseurs et qui est devenue la pierre d'angle, cette pierre, c'est aussi chacun de nous. Nous sommes les pierres vivantes de l’Église, dit dans une formule géniale la lettre de Pierre (***). C’est sur nous que l’Église compte pour supporter les plus faibles de la communauté. C’est sur nous que le monde compte, pour témoigner de la solide vérité du Salut.
La pierre d’angle que je suis ne trouve son assise que sur le roc des fondations. Ce roc, c’est le Christ. La pierre d’angle ne trouve son sens que dans le mur réalisé grâce aux autres pierres. Renouvelle, Seigneur, la force de ma confirmation pour que, cimenté à mes frères et accroché à Jésus, je porte le poids de l’édifice que tu construis chaque jour pour héberger tes amis.
]]>
<![CDATA[Voici le jour - Psaume 117 1-18]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-117-voici-le-jour https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-117-voici-le-jour Sat, 19 Oct 2013 00:00:00 +0100 Et vous, mon ami le banquier : Eternel est son amour ! 
Et le chauffeur de bus ; et le Maître à l’école ; je me plais à rêver que tous voient l’évidence : il faut tout rendre à Dieu, qui nous a tout donné. Mais en attendant qu’un jour mon rêve se réalise, que la ville toute entière se mette à louer Dieu, j’ai résolu en tout de lui faire la place, de me redire sans fin qu’il est à mes côtés.
Avant toute parole, tout acte, toute pensée, me redire, à voix basse : Eternel et son amour !
Pour revivre à chaque heure cette heure décisive où par pure bonté il me donna la vie. Pour déjouer mes peurs et avancer tranquille : il est à mes côté, je suis donc invincible.

Car plus j’aime, comme lui, plus je m’enfoncerai dans l’éternité même où il a sa demeure. Qu’il se fasse pour moi, un Dieu irrésistible, qu’il déverse ses flots et enflamme mon cœur pour y réduire en cendre l’ennemi qui m’enchaîne, pour y noyer la haine dans ses fleuves d’eau vive. Que j’aime, que j’aime encore, qu’il me sauve en entier et me fasse en tout dépendre de lui-même. Je veux tout lui devoir, me remettre à sa vie, lui remettre la mienne.
Au large, je voguerai, emporté par le fleuve.
Et quand de toute ma vie il n’aura fait qu’amour alors uni à lui je serai éternel. Et mon chant de louange gagnera tous les cœurs à l’amour contagieux de mon divin Sauveur.

]]>
<![CDATA[Tous les peuples ! - Psaume 116]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-116-tous-les-peuples https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-116-tous-les-peuples Fri, 18 Oct 2013 00:00:00 +0100
Dans le contexte des quelques mots du plus bref des psaumes, ce « nous » se trouve associé à « tous les peuples » et « tous les pays ». Merveille alors que cette prière ! À une époque où chaque peuple, chaque pays possède son dieu ou ses dieux nationaux, voilà un homme qui porte la pensée rare que Celui dont la fidélité les a sauvés de la mort veille aussi sur tous les pays et les peuples. « Son amour envers nous s’est montré le plus fort. » Mais quelle est cette force, si elle n’a pu éviter la mort à ceux qui n’ont pas survécu ? Cette force éclate dans la prière du psalmiste. Ni haine, ni accusation, ni amertume, ni esprit partisan dans son âme. Seul un immense merci, un esprit de fête qui accueille tous les peuples. Prodige de l’amour de Dieu !
]]>
<![CDATA[Je crois et je parlerai - Psaume 115]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-115-je-crois-et-je-parlerai https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-115-je-crois-et-je-parlerai Thu, 17 Oct 2013 00:00:00 +0100
Ce psaume exprime la reconnaissance d'un homme dont Dieu a « brisé les chaînes » (*).
On ne sait rien de cette expérience, sinon qu'elle s'inscrit dans la suite d'interventions de Dieu semblables à la sortie d'Egypte : c'était un peuple tout entier qui avait été réduit en esclavage et Dieu « avait rompu ses chaînes » en le faisant sortir de la « maison de servitude ».

Cette délivrance avait été demandée dans la prière et elle était assortie de promesses au Seigneur, conformément à un schéma que se résume en une seule phrase : « invoque-moi au jour de détresse, je te délivrerai et tu me rendras gloire» (**)


On aurait pu attendre le mot « remerciement» « tu me remercieras », mais l'hébreu n'a pas de verbe « remercier » : on ne remercie pas mais on rend gloire à Dieu, On chante la louange de son nom , On invoque son nom en accompagnant souvent cette louange d'un sacrifice rituel, ici en élevant seulement une coupe en son honneur.

Quelle différence entre le remerciement et la louange du nom ? Le remerciement porte sur une chose : un cadeau, un acte et on est quitte une fois qu'on a dit « merci ». La louange porte sur la personne , sur le 'Nom' de celui qui nous a fait du bien.
Nous avons en français deux mots qui rendent compte de cette expérience de Dieu : la gratitude et la reconnaissance. Avec le temps, ce sont les sentiments qui ne passent pas : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres » (***). Elle « remplit le coeur » et le croyant a plaisir à se souvenir du Nom de celui qui lui a fait du bien.
]]>
<![CDATA[Sur la terre des vivants - Psaume 114]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-114-sur-la-terre-des-vivants https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-114-sur-la-terre-des-vivants Wed, 16 Oct 2013 00:00:00 +0100 Marcher en ta présence
J’aimerais tant que cela puisse dire ma vie.

Marcher, mon Dieu, c’est consentir à la lenteur, à la modestie. L’envers de la réussite, de l’efficacité ou de l’immédiateté, ces nouveaux dieux de nos sociétés.
Marcher est une respiration. Comme celle qui me fait murmurer, jusqu’au bout de la nuit : « Jésus, mon Seigneur et mon ami, prends pitié de moi, sauve-moi, moi qui te cherche et essaie de t’aimer. »

De la patience, toujours. Du courage, parfois. De l’effort, souvent. Marcher ne se fait pas tout seul. Pas sans le corps, avec ses fragilités, ses grincements au fil des ans, sa fatigue. Mais aussi avec la joie d’être là, d’habiter sa peau pour espérer t’approcher.

Marcher en ta présence sur la terre des vivants, c’est être peuplé par les visages des femmes et des hommes rencontrés, aimés ; par l’histoire des vivants. Car tu habites ce temps, avec nous. En faveur de nous.

Marcher en ta présence, c’est accueillir, recueillir la solitude nécessaire au labeur des pas, à celui de l’écoute du murmure de ta Parole. Une solitude qui offre de se défaire alors des masques, des rôles imposés, car ils n’ont d’utilité ici. Revenir au plaisir des choses premières, au ras de l’existence : le repos, le repas partagé, la rencontre, la lecture, la passion de chercher…

Marcher en ta présence, c’est retrouver le goût de l’horizon quand parfois, dans nos vies, tout paraît sans relief. L’horizon c’est alors désirer te ressembler – devenir vivant – à travers ton fils, lui, le Vivant qui a tant marché.
]]>
<![CDATA[Il bénira - Psaume 113 b]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-113-il-benira https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-113-il-benira Tue, 15 Oct 2013 00:00:00 +0100
Il n’y a qu’une alternative :
Ou bien nous servons des dieux muets, sourds, aphones et anosmiques, immobiles et anesthésiés.
Ou bien nous servons le vrai Dieu, qui parle, qui entend, qui sent, qui marche avec nous, et nous prend la main.

Comment savoir qui nous servons ? C’est assez simple : le serviteur finit par ressembler à son maître. Si nous devenons muets, sourds, aphones et anosmiques, anesthésiés et immobiles, c’est que nous avons oublié le vrai Dieu.
Et que nous sommes morts.
Car les morts ne louent pas le Seigneur.

Mais si nous bénissons le ciel, la terre, et ses habitants, et si nous disons du bien de ceux-là qui pourtant disent du mal de nous, oui, nous sommes vivants !
Il n’y a que toi Seigneur, qui nous apprennes ce langage, entendre, sentir, marcher avec toi, sans faiblir.


Ton langage, ô Dieu, qui crée en parlant, qui fait ce qu’il dit :
« Lève toi »,
« Va en paix »,
« Que la lumière soit »,
« Gardez courage, moi j’ai vaincu le monde »,
ce langage est le bouclier des vivants, le sol du monde, notre maison.

Oui, ton langage, ta parole, ton verbe, est notre maison, notre terre nourricière, notre potager.
Et nos mots peuvent devenir pour qui te cherche, le goût, le toucher, le nectar de nos fêtes et le parfum du petit matin.

Seigneur, apprends-nous à parler !
Apprends-nous à bénir !
Apprends-nous la présence, cette qualité d’être qui rehausse toute pâleur, et nous aide à renoncer aux idoles toutes mortes déjà avant même d’être nées.
Apprends-nous à te ressembler, toi qui es le Dieu des vivants !


]]>
<![CDATA[Comme des béliers bondissants - Psaume 113 a]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-113-comme-des-beliers-bondissants https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-113-comme-des-beliers-bondissants Mon, 14 Oct 2013 00:00:00 +0100
La joie est un don de l’Esprit Saint. Il y a une joie grave, celle du Jeudi Saint et du dernier repas des moines de Tibhirine et il y a la joie un peu folle des Apôtres au soir de la Pentecôte. C’est la joie des naufragés qui voient enfin la chaloupe des secours souquer vers eux. C’est la joie des chrétiens sur le radeau du monde qui voient venir vers eux la voile de plein vent avec le Christ dans la barque. C’est la joie de Pierre au bord du lac qui se jette à l’eau quand il reconnaît Jésus sur le rivage (**). La messe devrait réserver un moment de joie partagée, entre le sérieux du sacrifice et la concentration à l’écoute des textes.
Que l’Esprit Saint nous offre dès maintenant la joie des bienheureux, ces saints qui dansent et bondissent au paradis dans les tableaux de Fra Angelico.
]]>
<![CDATA[Du levant au couchant du soleil - Psaume 112]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-112-du-levant-au-couchant-du-soleil https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-112-du-levant-au-couchant-du-soleil Sat, 12 Oct 2013 00:00:00 +0100 Il voudrait partager son ciel, et ses merveilles, avec tous ceux d’en bas, ou les plus bas d’entre eux. Alors il descend, en dessous des nuages, plus bas que nos palais, pâles répliques humaines de son ciel étoilé, plus bas que les maisons et les tours sublimes, ou s’entasse tout l’or des puissants de ce monde. Il tombe tout en bas, au raz de notre terre là où rampent et où traînent les hommes miséreux.

Leur ciel : la poussière, leur regard courbé n’a pas d’autre horizon que ce terrain aride.
Et c’est là, sous les yeux de ceux qui fixement ne regardent que la terre dont ils furent tirés, que le maître céleste un jour s’est incarné. « Poussière tu deviendras, poussière, je me suis fait. Et plus bas que la terre j’irai aussi chercher ceux qui dans les enfers sont avant toi tombés. » Son regard s’abaisse, sa main s’est élevée, et dans les bras ouverts là-haut sur le calvaire, c’est le raz de la terre que Dieu emporte au ciel, c’est le fond des enfers qu’il vient aussi chercher.
Je veux choisir la cendre, si d’elle l’on renaît, je veux être le faible, que tu viens élever. Je veux avoir pour Mère celle qui t’a conçu, pour apprendre avec elle ta douce humilité.
]]>
<![CDATA[Lumière des coeurs droits - Psaume 111]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-111-lumiere-des-coeurs-droits https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-111-lumiere-des-coeurs-droits Fri, 11 Oct 2013 00:00:00 +0100
« Heureux qui craint le Seigneur », car « il ne craint pas l’annonce d’un malheur. » Autant dire que le psalmiste donne une direction à sa prière. Cap sur la crainte du Seigneur, elle seule saura le délivrer de la crainte qui paralyse sa vie, la crainte des malheurs qui pourraient lui arriver. Il sait, de plus, comment diriger sa vie dans cette direction, comment grandir dans la crainte du Seigneur et se libérer des craintes qui l’empêchent de vivre au présent. Car celui qui craint le Seigneur est un « homme de justice, de tendresse et de pitié. »

Le propos de vie parfaite que le psalmiste voit s’ouvrir à sa prière, Jésus l’a accompli pour nous, pour que nous en vivions.
]]>
<![CDATA[Mémoire de son alliance - Psaume 110]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-110-memoire-de-son-alliance https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-110-memoire-de-son-alliance Thu, 10 Oct 2013 00:00:00 +0100 Celle de la Création, « ouvrage de ses mains » ou, dit autrement, la « justesse et la sûreté » (*) d’un monde à habiter.
Le don de « Sa loi », celle donnée à Moïse au Sinaï ou dit autrement, le mode d’emploi pour une vie un peu plus humaine.
Enfin, « la délivrance à son peuple », ou dit autrement la grande aventure de la libération.
De tout cela, notre cœur fait mémoire pour s’en émerveiller, pour s’en nourrir. Mieux encore, il se tourne vers Celui dont le psaume affirme :  « Qui accomplit sa volonté en est éclairé » (**). La route de la vie est encore longue à parcourir. Il y a en permanence un exercice de discernement pour choisir le bon chemin. Cela s’appelle « accomplir sa volonté ». Cette volonté, pour la connaitre, Dieu nous a envoyé son Esprit. Nous ne marchons plus dans les ténèbres en aveugle, mais à la lumière de cette sagesse qui nous maintient dans la louange. Viens, Esprit Saint, rassasier nos cœurs !
]]>
<![CDATA[Prince éblouissant - Psaume 109]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-109-prince-eblouissant https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-109-prince-eblouissant Wed, 09 Oct 2013 00:00:00 +0100 Oui, mon Dieu est un prince. Un prince comme aucun des princes de sang et de fortune ne lui ressemble. La rosée de l’aurore du Dieu vivant, l’a engendré.
Le Roi l’a fait prince de la paix, de la force d’aimer en vérité, de la justice ardemment poursuivie pour les oubliés. Un prince à la beauté incomparable : celle du visage tourné vers une brebis perdue pour tendrement la porter sur ses épaules et lui rendre la vie.
Il est un prince qui risque tout pour la royauté de son Père : le monde des hommes. De tous les hommes, quels qu’ils soient, quoi qu’ils aient fait et vécu, et de tous les temps.

Il n’a pas cherché à posséder le royaume promis par son Père, lui, assis pourtant à sa droite. Il délaisse les honneurs. Il est fou ou dangereux pour les sages et les puissants qui croient posséder le monde et ses richesses. Son univers à lui, ce sont toutes les périphéries de ce temps, ces lieux délaissés et meurtris par notre violence, notre barbarie, notre indifférence.
Jésus, tu caches ton visage de prince pour épouser la vie de celles et ceux qui tentent d’y survivre, d’aimer et d’espérer qu’un jour enfin la vie soit moins cruelle. C’est en habit d’humilité, de justice, d’amour infini que tu révèles ta véritable identité à leurs cœurs : tu es leur prince. Tout ton bien de prince, ta vie, ton intimité avec le Père, tu le dilapides, car tu le partages avec tous ceux qui désirent le recevoir en vérité.


]]>
<![CDATA[Mes accusateurs - Psaume 108 16-31]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-108-mes-accusateurs https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-108-mes-accusateurs Tue, 08 Oct 2013 00:00:00 +0100
Seigneur, ma force et mon secours,
il est autour de moi des personnes qui me veulent du mal,
qui me font du mal,
et qui m’accusent.

Toi mon Dieu, qui m’a tiré mille fois du caniveau où régulièrement je glisse,
tu connais ma pauvreté,
mais jamais tu ne m’accuses, et jamais tu ne m’accables.
Qu’importe ma faute, je suis comme le larron, cloué à ton côté
et je n’attends que toi, que ta voix, pour me tirer de là.

Ils se trompent, ceux qui accusent les fautifs au lieu de les relever.
Ils se trompent, ceux qui les écrasent au lieu de les retenir de tomber.
Ils se trompent, quand du surplomb de leur assurance, ils disent du mal des absents, sans jamais penser que nous sommes liés les uns aux autres, jamais complètement innocents des péchés de notre voisin de palier.


Mais voilà, j’ai glissé ce matin sur un mot de verglas.
Et je suis pauvre et malheureux.
Au fond de moi, mon cœur est blessé.
J’ai froid.

Le grand serpent de la Genèse, le gros dragon menteur et accusateur, le Satan bouge encore chaque fois qu’une accusation franchit nos lèvres.
Et qui sait si ce venin ne retarde pas d’autant l’accomplissement des jours du monde, le retour de l’agneau princier qui n’ouvre pas la bouche, si ce n’est pour bénir, et bénir encore, même ceux-là qui l’ont immolé ?

Délivre-nous Seigneur, des mots brûlants de venin.
Ne me laisse pas tomber entre les mains de mes accusateurs, car je pourrais devenir comme eux.
Prends-moi près de toi mon Seigneur, toi qui te tiens à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le condamnent.
]]>
<![CDATA[Propos haineux - Psaume 108 1-15]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-108-propos-haineux https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-108-propos-haineux Mon, 07 Oct 2013 00:00:00 +0100

La Bible, la liturgie, la prière nous servent de catharsis pour faire sortir de notre cœur nos colères, nos plaintes, notre soif de vengeance. La liturgie, la prière nous purgent de notre haine, à condition qu’elle soit exprimée. Et l’oreille de Dieu reçoit notre cri, notre rage. Elle accueille tout pour nous guérir, pour transformer notre cœur dur en cœur de chair.
Si la Bible est le réceptacle de la violence des hommes, ce n’est pas pour la légitimer, mais pour la transformer. N’ayons pas peur de confier à Dieu, comme le psalmiste et avec ses mots, notre ressentiment et notre rancœur. La grâce de Dieu vient alors nous apaiser et nous convertir. C’est le miracle de la présence de Dieu qui nous rend meilleurs.
]]>
<![CDATA[Ton amour plus grand que les cieux - Psaume 107]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-107-ton-amour-plus-grand-que-les-cieux https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-107-ton-amour-plus-grand-que-les-cieux Sat, 05 Oct 2013 00:00:00 +0100 Si au moins hier au soir j’étais allé danser. Si j’avais fait la fête toute la nuit durant ! Mon sommeil au matin pourrait bien s’expliquer. Mais je ne danse plus depuis fort longtemps. Ma vie s’est affadie dans un rythme banal.
Et qui parle de chants, d’instruments, et d’orchestre ? C’est Dieu ? Soyons honnête… ce n’est pas bien sérieux. C’est bien mieux : c’est tentant !
Il faut tendre l’oreille, pour entendre ce chant.

Les harpes les cithares, cachées au sanctuaire. Où est-il ce temple, où se joue le concert ? Où est-elle cette ville, d’où l’on chante victoire ? Y a-t-il encore des places pour le divin spectacle ? La musique viendra, tout droit de mon cœur même, ou encore d’un rire, ou d’un regard d’enfant. Elle viendra, cette danse, lorsque je chanterai, n’importe quelle victoire, fut-elle bien modeste : le pardon que j’ai eu la force de donner, l’amitié ou l’amour, et la fidélité. Et puis l’action de grâce, un chant pour remercier, car vivre est une chance. Transformer en musique tous les sons de ma vie ; transfigurer en danse tous mes pas vagabonds ; et faire du chaos où seul je m’endormais un concert incroyable, dissonant, bigarré. Le monde s’est endormi ? J’irai le réveiller !
]]>
<![CDATA[Chaos sans chemin - Psaume 106 1-3;23-43]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-106-chaos-sans-chemin https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-106-chaos-sans-chemin Fri, 04 Oct 2013 00:00:00 +0100
Jésus, Parole de Dieu venue dans notre chair, tu nous as révélé la vraie nature de la Parole créatrice. Elle est amour. Dieu est Amour (*), en lui point de ténèbres. « Qui veut être sage retiendra ces choses : il y reconnaîtra l’amour du Seigneur », nous dit le psalmiste. Seigneur, ouvre nos yeux d’aveugles, donne-nous de voir l’amour créateur à l’œuvre aujourd’hui parmi nous.
]]>
<![CDATA[Sur des chemins perdus - Psaume 106 1-22]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-106-sur-des-chemins-perdus https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-106-sur-des-chemins-perdus Thu, 03 Oct 2013 00:00:00 +0100 « Certains erraient dans le désert, sur des chemins perdus » (**). Seul celui qui a déjà fait l’expérience d’être égaré dans un désert, dans une forêt ou en mer, peut témoigner de ce sentiment de profonde angoisse et de radicale impuissance. Vers quel guide sûr se tourner ?
Certains souffraient la faim et la soif et ils ont crié vers le Seigneur ! Comment ne pas évoquer les ravages de la famine sur des populations entières de notre terre commune ? Dieu entend le cri des pauvres, mais si nous faisons la sourde oreille et que nous ne changeons pas notre comportement, comment va-t-il leur rendre justice, étancher leur soif et combler de biens les affamés ?
Marie reprend ce verset dans son chant de joie, son Magnificat, car elle a compris que l’accomplissement de toute justice en ce monde passe désormais par Jésus, son enfant, et par la mission qu’il va confier à ses disciples et à tous les hommes de bonne volonté : « combler de biens les affamés ».
A cette humanité déboussolée et affamée, Dieu annonce sa bonne nouvelle à tous : « Il envoie sa Parole, il les guérit, il arrache leur vie à la fosse » (***).

]]>
<![CDATA[S'enfoncer dans sa faute - Psaume 105 24-48]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-105-senfoncer-dans-sa-faute https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-105-senfoncer-dans-sa-faute Wed, 02 Oct 2013 00:00:00 +0100 Dieu est fatigué de cette attitude et laisse les siens au milieu de leurs idoles, de leurs Baals, qui ne parlent pas, ne sauvent, ne désaltèrent pas. « Vous ne m’avez pas cru », dit-il, plein de tristesse sans doute (**).
Mais voilà. Il est le Dieu vivant, lui. Son cœur ne s’était-il pas déchiré en entendant les cris de ce petit peuple qui pliait sous le joug des Égyptiens. À bras fort, il l’avait fait sortir.
Alors aujourd’hui, il ne peut oublier son amour. Aucune faute ne l’arrête, ni ne fait taire son cœur de père et de mère.
Il se rétracte, quitte sa colère et toute amertume. C’est Dieu qui revient pour sauver ces hommes qui rechignent à l’aimer. Il ne peut les laisser errer davantage. Il est leur Seigneur.
Il est notre Dieu et ne peut cesser d’aimer.
Nous aimons un Dieu qui se ravise. Non un dieu impassible qui regarderait méprisant nos fautes ou nos embardées. Mais un Dieu qui se retourne et laisse là le mal.
Il ouvre le chemin pour que revenir nous soit plus facile. Il est là à la porte.
Un Dieu au cœur d’homme. Jésus, qui sur la Croix se retourne vers le larron pour lui annoncer le salut : aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis (***).
Rien n’est jamais perdu pour Dieu. Laissons le revenir vers nous.
]]>
<![CDATA[Comme nos Pères - Psaume 105 1-23]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-105-comme-nos-peres https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-105-comme-nos-peres Tue, 01 Oct 2013 00:00:00 +0100
« Rien de nouveau sous le soleil ».
Décidément, nous ne faisons pas vraiment mieux que nos pères.
Il semblerait même que l’expérience de ceux qui nous précèdent ne serve à rien.

Ils avaient leurs chaînes et nous avons les nôtres. Ils n’aimaient guère la liberté toute neuve que Moïse leur avait ouverte en passant à travers l’eau de la mer, et le feu du désert. Ils regrettaient les oignons d’Égypte, et le petit gratin d’olives préparé par Myriam, arrosé de ce vin du Nil, vous savez bien, celui que l’on boit quand le soir tombe et que les enfants sont couchés.

Ils avaient leurs idoles et nous avons les nôtres. Une idole, c’est ce qui occupe le plus clair de notre temps, et ce qui nous préoccupe le plus souvent. C’est ce qui donne des réponses à nos questions, ne nous laisse pas dans l’inconnu.

Une idole, cela mobilise notre intelligence et notre argent. Mais au bout du compte ce n’est rien de plus qu’un veau, fut-il en or.

Nos pères sont les Égyptiens qui n’ont pas reconnu que tu voulais la liberté de ton peuple.
Nos pères sont les Hébreux qui ne supportaient pas de ne pas savoir où Moïse les emmenait.

Nos pères ne pouvaient rien nous transmettre, tant qu’ils n’étaient pas devenus des fils, qui se reçoivent de Toi, l’unique Père.
Il a fallu pour eux apprendre à naître fils.

Seul un fils peut nous apprendre à être fils.
Moïse, l’ancien meurtrier, fut pour Toi un fils.
Il trace le chemin où le Fils unique, un jour, posera ses pas, pour nous délivrer définitivement de nos idoles et de nos chaînes.
]]>
<![CDATA[Plus puissant que ses adversaires - Psaume 104 23-45]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-104-plus-puissant-que-ses-adversaires https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-104-plus-puissant-que-ses-adversaires Mon, 30 Sep 2013 00:00:00 +0100 Il faut essayer de comprendre ce texte comme un écrit vieux de 3 000 ans. Il faut aussi remarquer qu’en aucun verset Dieu n’invite l’homme à l’imiter dans la répression. Il y a aussi que si la Bible est la Parole de Dieu, elle est également l’histoire du dialogue des hommes avec Dieu.

Il y a une bonne tranche d’humanité dans ces textes. Enfin, puisque nous savons que Dieu est amour, il faut lire ce passage comme une métaphore. Une métaphore rugueuse et scandaleuse, mais qui ne décrit pas les événements comme ils se sont déroulés. C’est le psalmiste qui voit dans les plaies d’Égypte la main de Dieu. À nous d’avoir la sagesse du bon lecteur, capable d’interpréter le récit. Le psaume chante la libération inespérée et la Providence divine. Dans sa violence jubilatoire, il annonce aussi le messie. « Dieu rassasie son peuple d’un pain venue du ciel ; il ouvre le rocher et l’eau jaillit. » Or, nous dit Saint Paul, « ce rocher, c’était le Christ » (**). Il donne sa vie pour que nos déserts refleurissent. de son coeur transpercé par une lance jaillit la vie (***) pour tous les hommes, pour nous… et pour les Égyptiens !
]]>
<![CDATA[Une poignée d'immigrants - Psaume 104 1-22]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-104-une-poignee-dimmigrants https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-104-une-poignee-dimmigrants Sat, 28 Sep 2013 00:00:00 +0100 Esclaves, nous le sommes, d’un futur qui fait peur. Inquiets transits, mourant de ne croire en l’avenir. C’est fini, après nous qui veillera encore ?

Mais Jacob au désert, Lévi à sa table, et Marie à la Croix ? N’ont-ils pas eux aussi eu bien raison de dire : « C’en est fait, je suis mort, parce que Dieu meurt en moi. » Entravés par le doute, ferrés par l’abandon, captifs d’un avenir qu’ils n’espéraient même plus, ils furent les témoins de ce que Dieu peut faire quand l’homme est désarmé. Quand s’usera l’ultime stratégie sensée raccommoder la tunique trop vieille, quand nous aurons veillé jusque tard dans la nuit, en réunions futiles aux discours compliqués, quand rien ne tiendra plus qu’au miracle, à la grâce. Alors on pourra dire : Assez de souffrances, c’est le temps des prophètes ! Parce que l’homme ne peut rien, par Dieu tout est possible. Alors nous vivrons, car Il aura la place.
]]>
<![CDATA[Profusion dans tes oeuvres - Psaume 103 24-35]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-103-profusion-dans-tes-oeuvres https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-103-profusion-dans-tes-oeuvres Fri, 27 Sep 2013 00:00:00 +0100
Elle ne puise pas sa force dans le souci pour l’avenir de la vie sur cette terre, aussi sensé, urgent et noble soit-il. Sa force, elle la puise dans une présence qui accompagne toujours notre vision du monde, mais qui ne se laisse observer ni au téléobjectif, ni au microscope. Elle est insaisissable et c’est pourquoi elle affole l’esprit et le met en crise. Cette présence ne se tient au repos que dans la prière, invisible mais bien là. Elle ne trouve son Nom que dans le souffle d’une louange. Le péché de l’homme enténèbre le monde, mais l’Esprit du Seigneur, l’Esprit de Sainteté est plus fort que le péché. Il renouvelle sans cesse la face de la terre !
]]>
<![CDATA[Aux ânes et aux marmottes - Psaume 103 1-23]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-103-aux-anes-et-aux-marmottes https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-103-aux-anes-et-aux-marmottes Thu, 26 Sep 2013 00:00:00 +0100 Ce n’est pas seulement le ciel et le mouvement des astres que célèbre ce psaume c’est beaucoup plus encore la richesse de la terre dès qu’elle est fécondée par les eaux, les eaux du ciel et par celles qui sortent de la terre, des sources et des fleuves. Des ânes sauvages et des oiseaux aux chamois et aux marmottes, tous ont leur part dans cette bonne et sage organisation du monde où l’homme cultive la terre et peut élever ses troupeaux.
L’ancien testament entretient la nostalgie d’un monde rural où chaque famille peut vivre en paix, chacun “sous sa vigne et sous son figuier, à condition que ce bonheur ne soit pas ruiné par les “désastres de la guerre” (*). La douceur de la fraternité (**) s’inscrit de manière naturelle dans l’horizon d’un monde que Dieu a revêtu de magnificence. Sa sollicitude ne se limite pas à l’homme, car elle s’étend à la nature toute entière, aux bêtes comme aux plantes.
Celui qui a créé ce monde avec une telle magnanimité est un Dieu écolo qui se réjouit de la formidable complémentarité de toutes les créatures entre elles. “L’ordre” que la société industrielle a voulu imposer à la nature est loin d’avoir la même “sagesse”.


]]>
<![CDATA[Bénis le Seigneur - Psaume 102]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-102-benis-le-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-102-benis-le-seigneur Wed, 25 Sep 2013 00:00:00 +0100 Croire que malgré la destinée du monde, notre Dieu est tendresse et pitié, qui met loin de nous nos fautes, qui ne profite de nos vulnérabilités, un Dieu qui fait justice et porte les humbles. Croire. Comme supplier, l’autre face de bénir, demande aussi de croire que quelqu’un entend. Je ne sais comment. Mais je le crois de tout mon être, de toute ma vie. Bénir est ce geste de gratitude sans lequel l’humain n’est pas lui-même.

Si tout est un dû, une évidence, ou une indifférence, alors quelque chose de notre humanité s’est éloignée en nous.
Gratitude devant la beauté de toute naissance, car elle est une victoire sur la mort et une promesse. Reconnaissance devant le visage ridé qui relate mieux qu’un livre l’histoire d’une vie, ou devant l’amitié, la beauté d’un paysage, d’une voix. Gratitude car sans don la vie humaine n’est plus. Le Dieu du psalmiste est celui du don : qui ne retient pas son offense, dont les entrailles restent accueillantes, qui délaisse sa colère et offre sa fidélité aux cœurs égarés.
Le priant qui bénit a traversé l’épreuve. Elle se love au creux de sa bénédiction. Alors ressemble-t-elle à un instant d’éternité. Comme un mot de passe qui nous est transmis ce matin encore.

]]>
<![CDATA[D'Age en Age - Psaume 101]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-101-dage-en-age https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-101-dage-en-age Tue, 24 Sep 2013 00:00:00 +0100
« Mais toi Seigneur, tu es là pour toujours ».

Au commencement du monde, tu es là, et ton souffle ouvre dans le chaos la possibilité que ton amour prenne visage.
Au commencement du monde, quand Adam le terreux, qui lorsqu’il sourit te ressemble tant, se cherche une compagnie pour supporter la solitude, tu es là et lui façonne une vivante compagne. Et lorsqu’il se cache au jardin, saisi de honte après son premier mensonge, tu es là, tu le cherches, tu le guettes, tu l’appelles, lui qui semble ne plus être là. « Où es-tu ? »
Et lorsque Caïn, que tu aimais tant, a tué son frère, que tu aimais tant, tu es là, tu le cherches, tu le guettes, tu l’appelles, et tu graves sur son front cette marque qui le protègera des méchants.

Tu es là, pour retenir le couteau d’Abraham, et glisser à la place de son fils un bélier, qui passait par là.
Tu es là, quand ton peuple esclave en Égypte crie vers toi qu’il n’en peut plus. Tu es là, dans la nuit de son désert, comme un feu pour éclairer la route, et le jour comme une ombre pour l’abriter du soleil.
En exil, du côté des exilés,
affamé, du côté des affamés,
sans maison, du côté des sans maison,
et finalement cloué sur un morceau de bois, tu es là, comme un coupable avec les coupables.

« Emmanuel, Dieu avec nous », est le nom que tu as choisi, car si ton Fils s’est fait l’un de nous, Il demeure l’un de nous, lui qui est ton visage, ta présence qui est là pour toujours.
Tu es là.
Et ta présence en nous est notre identité la plus profonde.
]]>
<![CDATA[Coeur tortueux et ambitieux - Psaume 100]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-100-coeur-tortueux-et-ambitieux https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-100-coeur-tortueux-et-ambitieux Mon, 23 Sep 2013 00:00:00 +0100
Ce sont des petits fauves lâchés dans les rues. Ils font des dégâts et quand on s’en rend compte, il est trop tard pour les faire rentrer en cage. »
Il nous faut la force de l’Esprit-Saint pour retenir les paroles mauvaises. Quand elles sortent de notre bouche, c’est trop tard. Le mal est fait. Le monde serait bien meilleur si nous arrêtions de juger, de dénigrer et de balancer. Dans sa première homélie, le pape François a fait remarquer : « Un peu de miséricorde changerait l’ambiance. » Ce miracle est à notre portée. Que l’Esprit mette une garde vigilante à notre bouche ! Notre cœur se dilatera et le venin de la médisance ne risquera pas d’empoisonner le monde.
]]>
<![CDATA[L'allégresse chantante - Psaume 99]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-99-lallegresse-chantante https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-99-lallegresse-chantante Sat, 21 Sep 2013 00:00:00 +0100
Je chante et je sais bien que l’on pleure aussi, pas loin. Je chante sans mépriser la douleur et le doute. Je chante, au Christ mort, délaissé par les siens. Je chante car au Calvaire personne n’a pu bercer son agonie terrible. Je chante pour remédier à celui qui trahit. Je chante le réconfort de l’homme abandonné. Je chante, pour que la mort n’ait pas le dernier mot. Je chante sans raison, la raison n’y peut rien. Car ni science, ni effort, ni mérites ni peines, n’ont produit le miracle que mon péché non plus n’a pas pu empêcher : à l’instant, ce matin, je me suis réveillé. J’étais vivant, c’est bête, mais c’est immense aussi. Comme ressuscité, debout après la nuit. Je suis vivant, par Lui. Voilà, qui me suffit.
]]>
<![CDATA[Au pied de son trône - Psaume 98]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-98-au-pied-de-son-trone https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-98-au-pied-de-son-trone Fri, 20 Sep 2013 00:00:00 +0100
Il est « l’auteur du droit ». Il assure « la justice et la droiture ». « Car il est saint ! » Cette orientation très ferme du sens de « saint » vers la « justice » se retrouve à la toute fin de la Bible, au livre de l’Apocalypse. La sainteté de Dieu y est triplement acclamée par les quatre vivants : « Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu » (*). Et la sainteté de Dieu, c’est la justice de son jugement : « Tu es juste, toi le saint, parce que tu as exercé le jugement » (**). Mais à quoi bon retrouver le sens de ce que « saint » veut dire ? Pourquoi la prière irait-elle dans ce sens ? Pourquoi, sinon pour ouvrir à une vie une voie de sainteté ? La finale de l’Apocalypse adresse ainsi à tout priant cet appel : « Que le juste pratique encore la justice et que celui qui est saint se sanctifie encore ! » (***).
]]>
<![CDATA[Sonnez, chantez, jouez - Psaume 97]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-97-sonnez-chantez-jouez https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-97-sonnez-chantez-jouez Thu, 19 Sep 2013 00:00:00 +0100 car il a fait des merveilles. »

Quand on entonne un chant nouveau, on y met toute sa joie.

Quelle joie éclatante émane de ce psaume ! D’abord, il y a le chœur de ceux qui chantent. Puis ces voix sont accompagnées d’instruments tels que la lyre, la trompette et le cor. Laissez-vous porter par cette harmonie, puissante et joyeuse symphonie. Qui n’a jamais fait l’expérience d’une telle allégresse ? Lequel d’entre nous n’a jamais participé à de tels transports, soit en mêlant sa voix à d’autres voix qui montent vers le Seigneur, soit tout simplement en goûtant à la musique sacrée ?

Il est digne en effet de te bénir, Seigneur, parce que tes merveilles nous emplissent de joie. Dans notre vie, dans notre histoire, tu nous as montré que tu étais le Sauveur, notre Sauveur. La création toute entière avec les instruments de musique, se joint aux habitants du monde dans une vaste symphonie pour célébrer leur sauveur.

Tout ceux parmi nous qui ont admiré la beauté de la nature – celle de la montagne notamment – ont vécu, à l’unisson de cette joie où l’univers entier rend gloire au Seigneur.
« La terre et la mer acclament Dieu, les fleuves l’applaudissent et les montagnes crient de joie. »

Au chapitre 5 de l’Apocalypse, Saint Jean parle aussi d’un chant nouveau adressé, celui-ci, à Jésus, sauveur du monde. Ce sont les quatre vivants et les vingt quatre anciens qui l’entonnent. Ils sont rejoints par une multitude d’anges et par toutes les créatures de l’univers entier ; celles qui vivent dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer. Une mise en scène extraordinaire pour chanter. Ils concluent leur chant en s’exclamant « A celui qui siège sur le trône ainsi qu’à l’Agneau, la louange, l’honneur, la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. »

]]>
<![CDATA[Cœur simple - Psaume 96]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-96-cur-simple https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-96-cur-simple Wed, 18 Sep 2013 00:00:00 +0100 Mais existe-t-il un tel cœur ? Un humain peut-il se prévaloir d’aimer ainsi ? De devenir un, véritablement lui-même. Non pour se regarder, mais au contraire pour se détourner de lui, au profit de la vie bonne, de la justice, pour d’autres.
Moi, Seigneur, je suis empêtrée dans mes ambiguïtés, ma part obscure, mes peurs, tout ce qui retient mon âme d’être vraiment libre, pour toi mon ami et mon Dieu ; pour d’autres, dont la peine, la question, la plainte, le silence, m’implorent.

En ton Fils, c’est ainsi que tu as vécu, l’homme vrai, le cœur pur. Non une pureté de séparation, hautaine, lointaine, mais celle qui traduit la blessure d’aimer avec justesse. « Heureux les cœurs purs » dis-tu dans les Béatitudes (*). Heureux ceux qui vont de compagnie, consentent à la douleur de l’amitié, du don. Ceux qui prennent tout ensemble : la peine et la joie, la colère et la douceur. Heureux ceux qui liguent de concert leur cœur, leur pensée, leur volonté, pour les orienter tous trois vers ce qui fait vivre, vers ce qui restaure. Là est l’unité véritable, la simplicité.
C’est ton courage seul qui peut nourrir ma pauvre force. La porter si nécessaire. Juste pour m’approcher de toi. De mon humanité aussi. Sur ce chemin, ta joie est offerte avec largesse, y compris par gros temps.


]]>
<![CDATA[La joie des arbres - Psaume 95]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-95-la-joie-des-arbres https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-95-la-joie-des-arbres Tue, 17 Sep 2013 00:00:00 +0100
« Les arbres des forêts dansent de joie »
Les arbres se réjouissent et la terre entière chante.
Les ruisseaux ont donné aux hommes l’eau dans laquelle le Christ fut baptisé.
Les montagnes ont donné la hauteur, où il s’est installé pour proclamer l’heureuse nouvelle : « Heureux les cœurs qui ne s’agrippent pas, qui ne possèdent pas, qui n’ont rien à eux, le Royaume, la maison de Dieu est pour eux. »
Les champs de blé ont donné le grain à partir duquel on fait le pain.
Le Seigneur prit le pain et le pain fut béni, et le pain fut rompu, et le pain fut donné.
Les hommes ont pris le Christ, et le Christ fut béni, et le Christ fut rompu et le Christ s’est donné.

« Les arbres des forêts dansent de joie »
L’un des leurs, le premier arbre du premier jardin, a donné à la création le bois de la croix. Et la croix a donné le trône où siège le roi de pauvreté, le trône où se dresse l’agneau vainqueur ; la croix a donné à l’univers entier le trône où Dieu se donne.

« Joie au ciel ! La campagne toute entière est en fête. »

La terre a donné tout ce qu’elle possédait.
C’est l’heure de moissonner et l’heure de vendanger.
Tout est prêt pour le banquet des noces du ciel et de la terre.

Il n’y a plus qu’à rassembler les convives.
S’ils traînent, alourdis de ce à quoi ils s’agrippent et qu’ils n’ont pas encore donné, le jardinier du petit matin de Pâque vient les prendre un à un par la main.

Chantons le Seigneur qui ne nous a pas oubliés, car il vient !

Alors ne reste que la joie.

La joie, c’est ce qui reste quand on a tout donné.
]]>
<![CDATA[Le cœur égaré - Psaume 94]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-94-le-cur-egare https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-94-le-cur-egare Mon, 16 Sep 2013 00:00:00 +0100
Même les paroles de bonté sont difficiles à entendre : « Pardonne jusqu’à 70 fois 7 fois ! » (**). « Si on te gifle, tends l’autre joue ! » (***). La parole de Dieu nous ébranle. On préfère ne pas l’entendre. Et pourtant des milliers de saints et de saintes en ont fait leur miel. Jean-Paul Kauffmann, otage au Liban pendant trois ans, a tenu en captivité avec un seul livre : la Bible. Thérèse de Lisieux, qui n’avait pas de Bible dans son Carmel, apprenait par cœur les lectures pendant la messe pour les recopier dans un cahier et pouvoir ainsi méditer le Cantique des cantiques et l’Apocalypse.
La Parole de Dieu parle de nous et de Dieu, de nous dans notre relation à Dieu. Pour écouter la Parole de Dieu, c’est comme pour la prière : il faut s’opiniâtrer. Croyez-moi, la Parole de Dieu devient alors source de vie, de force, d’espérance, un cocktail rafraîchissant qui dilate le cœur. Ouvrez le livre et laissez-vous saisir par Dieu.

]]>
<![CDATA[Caché en Dieu-silence - Psaume 93]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-93-cache-en-dieu-silence https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-93-cache-en-dieu-silence Sat, 14 Sep 2013 00:00:00 +0100 Ce silence c’est en Dieu que je le trouverai. Et c’est avec ses yeux que je regarderai. Blotti dans sa paix j’écouterai le monde, sa rumeur, ses cris. Me retirer en Dieu, caché dans son silence : voilà tout mon désir. Ce n’est pas m’absenter des hommes et de leurs luttes. Ce n’est pas déserter et renier mes frères. Jésus est-il plus loin, depuis qu’il est monté ? Son Esprit court encore, sur la terre des vivants et porte jusqu’au Père le grand remous du monde. Je veux joindre ma vie à ce mouvement divin : je veux prêter mon âme à la prière du Fils qui porté par l’Esprit remonte vers le Père. Je veux donner mon corps, ses yeux et ses oreilles, que mes sens aiguisés vibrent chacun plus fort, traversés par la plainte de l’univers entier. Je veux me fatiguer à être dans le monde, et porter dedans moi toute angoisse et toute peine pour les montrer à Dieu qui peut tout apaiser. Je serai son veilleur.
Silence ! Le bruit en moi s’achève. J’éteins toute violence, je mène un peu du monde jusque dans mon refuge. Silence ! Ma paix est contagieuse, lorsque Dieu me rejoint.
]]>
<![CDATA[Vêtu de magnificence - Psaume 92]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-92-vetu-de-magnificence https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-92-vetu-de-magnificence Fri, 13 Sep 2013 00:00:00 +0100
Et ce symbole biblique des périls du monde, flots du déluge, flots de la mer qui engloutirent pharaon et ses armées, flots de la tempête où le prophète Jonas fut jeté au monstre marin , flots redoutables qui s’élèvent et élèvent leur voix et leur fracas, comme pour emporter le ciel dans leur fureur, ces flots sont impuissants devant la majesté divine : « Plus que la voix des eaux profondes, des vagues superbes de la mer, superbe est le Seigneur dans les hauteurs. »

Jésus, qui as marché sur les eaux et qui, sur ton ordre, as fait s’apaiser une tempête, toi qui nous invites à ne pas avoir peur de ce qui peut nous arriver, donne-nous de savoir trouver en toi notre paix profonde.
]]>
<![CDATA[Fougue du taureau - Psaume 91]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-91-fougue-du-taureau https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-91-fougue-du-taureau Thu, 12 Sep 2013 00:00:00 +0100 Le bonheur, la musique, et la joie aussi !« Devant l’ouvrage de tes mains je m’écrie : que tes œuvres sont grandes Seigneur, combien sont profondes tes pensées! » Quel élan d’exultation, de dépassement, d’étonnement envahit le croyant en prière ! En contraste, quelle pitié pour celui qui n’entre pas dans la compréhension de ta geste, Seigneur. Quelle pitié pour l’homme borné, l’insensé, celui qui ne peut rien saisir de cet amour que tu lui portes.
« Tu me donnes la fougue du taureau, tu me baignes d’huile nouvelle » (***).

L’image est puissante. Elle dit cette énergie que toi, Seigneur, tu mets en moi, cette énergie qui fait que je fonce dans la direction que tu m’indiques. Aucun obstacle ne peut résister à ma course fougueuse sur le chemin que tu éclaires par ta parole.
Le cèdre du Liban, au verset 13, évoque la réussite harmonieuse du croyant, sa noblesse, sa royauté. Il porte du fruit, car il est irrigué de sève. Souvenez-vous du psaume 1, l’homme qui murmure la loi du seigneur est «  comme un arbre, planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ». De psaume en psaume, les images se répondent, la vie circule ! La verdeur du croyant peut lui faire dire alors avec assurance  au verset 16 : « Le Seigneur est droit, pas de ruse en Dieu mon Rocher ! »
]]>
<![CDATA[Sous son aile un refuge - Psaume 90]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-90-sous-son-aile-un-refuge https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-90-sous-son-aile-un-refuge Wed, 11 Sep 2013 00:00:00 +0100 Ces femmes et ces hommes me portent pour que mon pied ne heurte les pierres de trop de dureté de l’existence, de trop de violence. À toute heure ils sont là, fidèles, se tenant debout devant le Seigneur de leurs vies de nos vies, de ma vie. Ils prient le psaume 90 qui devient une rumeur du monde. Du monde qui refuse que le désespoir l’emporte et de se soumettre à la convoitise qui tue. Une rumeur qui croit à l’impossible.
Leurs vies sont pourtant telles que la mienne, que la nôtre.

Grandes souvent, mais avec leurs lots de petitesses, d’ombres, de douleurs de vivre aussi. Nos soucis sont les leurs. Nos bonheurs les touchent. Ils sont des compagnons d’une humanité intégrale avec ses hauts et ses bas. Mais une humanité qui prend soin du monde des hommes en les portant vers le Seigneur afin qu’il soit un refuge pour chacun. Tous les hommes sont là. Rassemblés en cette prière. Portés par les priants visibles et invisibles.
Je ne sais ce que la prière peut accomplir: « Tu trouves sous son aile un refuge, tu ne craindras pas les terreurs de la nuit ou le fléau qui frappe à midi. Le malheur ne pourra te toucher. »
Non, je ne sais. Car le mal est là. Mais je sais ce que la prière nous épargne de plus de malheur encore. De plus de laideur et de barbarie en ce monde. Alors, reprendre. Ensemble.
]]>
<![CDATA[Nos jours s'enfuient - Psaume 89]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-89-nos-jours-senfuient https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-89-nos-jours-senfuient Tue, 10 Sep 2013 00:00:00 +0100
Tout passe si vite !
A peine ai-je eu le temps de me détourner de mon enfance, que j’ai déjà les cheveux blancs.
Et pourtant, du dedans, je balbutie encore, et c’est à peine si j’ai appris à murmurer ton Nom.

Il me faudrait mille ans, ou peut-être l’éternité entière pour que j’aie le temps d’apprendre à écouter le bruit de fin silence qui émane de ton souffle quand tu t’adresses à moi. Et mille ans de plus pour savoir te répondre, avec cette délicatesse que tu as pour nous. Et plusieurs vies, pour comprendre ce que tu attends de moi.

Le printemps est là ; mais à peine ai-je le dos tourné, que c’est la fin de l’été !
Nous avons semé les graines de tomates, nous avons pensé à autre chose, et le fruit rouge est là.

Tu l’as chauffé de ton soleil, et la pluie du ciel l’a nourri. Pendant ce temps, nous étions ailleurs, nous perdions notre temps en billevesées et nous t’oubliions.

Qu’est-ce que ce souffle, Seigneur, que tu retires de la gorges de l’homme avant même qu’il ait appris à respirer à ton rythme ?
Combien de ceux que nous aimons sont partis en terre trop tôt ?
Avons-nous su seulement leur dire des mots de profondeur, et recevoir les leurs, sans tourner la tête trop vite ?

Qu’avons-nous le temps de bâtir, qui soit solide, si le souffle du temps s’acharne à accélérer le rythme des jours et des ans ?

A moins de déposer nos années et nos petites œuvres, en kit, là devant toi, et nos égarements, et nos étourderies, pour que tu reconstruises tout cela à l’endroit, dans l’éclat de ta présence ?


]]>
<![CDATA[Où donc, Seigneur ? - Psaume 88 39-53]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-88-ou-donc-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-88-ou-donc-seigneur Mon, 09 Sep 2013 00:00:00 +0100 Pourquoi Dieu se cache-t-il ? Par timidité, par pudeur, par respect ? Ou pour ne pas nous effrayer ? Se retrouver comme ça devant l’ami que nous avons si souvent oublié, et peut-être même trahi, ça risque de nous impressionner. J’imagine surtout que Dieu se cache par délicatesse.

Il ne veut pas s’imposer, comme un lointain membre de la famille qui s’installerait soudain dans notre famille, qui s’imposerait dans notre salon, dans notre cœur…
En réalité, Dieu ne se cache pas. Il est là. Il se tient à la porte et il frappe (***). Il frappe doucement à la porte de notre cœur. Il vient dans le doux murmure d’une brise légère. Il est là et nous ne le voyons pas. Il parle à voix basse et nous n’écoutons pas. Il nous tient la main dans une caresse et nous ne le sentons pas.
Ouvre mes oreilles, Seigneur, que je reconnaisse ta voix ! Ouvre mes yeux, Seigneur, que je contemple ton visage ! Ouvre mon cœur, Seigneur, que je t’accueille avec empressement dans la joie et l’émerveillement.
]]>
<![CDATA[Un trône pour David - Psaume 88 20-38]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-88-un-trone-pour-david https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-88-un-trone-pour-david Sat, 07 Sep 2013 00:00:00 +0100 Et je lève les yeux : vers la lune et le ciel. Ils en ont vu passer des royaumes superbes, des règnes fanfarons.

Mais un jour, pour un roi, ce ciel s’est obscurci. Son trône était de bois. Une couronne d’épine. Un sceptre comme une croix. L’amour pour toute doctrine.
Je suis sujet d’un roi qui a pour Père Dieu. Un homme sur la terre, mais descendu des cieux. Je suis sujet d’un roi qui sans le conquérir, possède l’univers, la mer, les terres, les airs, car c’est lui qui les fit. Depuis l’homme revendique ce qui n’est pas à lui. Il trace des frontières, s’invente des pays : aucun n’est vraiment mien, ma demeure est ailleurs. Je suis sujet d’un roi qui n’est pas sur la terre et qui me veut debout, car je suis roi, par lui. Ce roi m’a tout donné, bien que tout soit à lui. A lui je veux tout rendre, jusqu’à ma propre vie.
]]>
<![CDATA[Qui est comme toi? - Psaume 88 1-19]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-88-qui-est-comme-toi https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-88-qui-est-comme-toi Fri, 06 Sep 2013 00:00:00 +0100
Dieu ne cesse pas de nous être fidèle : « C’est un amour bâti pour toujours, ta fidélité, plus stable que les Cieux. » Elle porte ce qu’il y a de plus merveilleux dans toute la création, la communion des saints : « l’assemblée des saints te rend grâce pour ta fidélité, Seigneur ! » Les saints ont su puiser dans la fidélité de Dieu la force de tenir ferme dans la foi. Et leur sens de la foi les a mis sur la voie de la vie éternelle.

Jésus, ton apôtre saint Paul nous dit de toi : « Si nous sommes infidèles, lui il reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (*). Ta fidélité, Seigneur, est plus forte que toutes nos infidélités. Elle sait comment réveiller notre foi et raviver en nos vies la joie d’être sauvé.

]]>
<![CDATA[Au plus profond de la fosse - Psaume 87]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-87-au-plus-profond-de-la-fosse https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-87-au-plus-profond-de-la-fosse Thu, 05 Sep 2013 00:00:00 +0100
Même quand on a toutes les raisons de penser que Dieu nous en veut, que sa colère pèse sur nous, quand on ne comprend pas pourquoi il nous rejette et pourquoi nous sommes enfermés dans le malheur, dans la nuit, il ne reste qu'un seul recours : crier vers Dieu, avec l'espoir qu'il entendra et que ma plainte lui parviendra.

Apparemment, il n'y pas d'issue, il n'y a que la solitude et la perspective d'une mort prochaine dernière étape de l'exclusion qui débouche sur le royaume de la mort. Reste le cri, le cri de Job, le cri d’Israël réduit en esclavage en Egypte : j'ai entendu le cri que lui arrachent ses surveillants.


Ce qui rend cette souffrance insupportable, c'est l'absence des amis ; ils se sont éloignés, comme si c'était Dieu lui-même qui non seulement restait loin, mais se chargeait d'éloigner les proches.

Peut-on encore parler d'amour, de fidélité et de justice ? Reste le cri, l'appel au secours. Dernier requis tant que le souffle n'est pas totalement éteint.

L'expérience chrétienne parle de « nuit », de traversée de la nuit, que connaissent aussi Saint Jean de la Croix que Thérèse de Lisieux. Elle fait partie de la croix du Christ qui lui aussi est mort dans un grand cri, abandonné de Dieu lui-même.
]]>
<![CDATA[Naître - Psaume 86]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-86-naitre https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-86-naitre Wed, 04 Sep 2013 00:00:00 +0100 Violence des inégalités dès les commencements. Si nous pouvons nous émerveiller, il nous arrive tout autant de craindre pour la vie, l’avenir, du petit d’homme qui vient au monde.
Une autre naissance est racontée par le psalmiste. « On appelle Sion : « Ma mère ! » car en elle, tout homme est né. » (*)
Pour le priant, Jérusalem - Sion - est ville universelle, la cité fondée non de mains d’hommes mais par le Seigneur. Tous les peuples pourront ainsi renaître, Jérusalem sera comme leur mère. Dieu donne à chacun, d’où qu’il vienne, droit de cité dans la ville sainte.


Donner droit de cité. N’est-ce pas là ce que réalise l’amitié du Christ ? Lui qui ne fait acception de personne : enfant, malade, pécheur, étranger… Tout un chacun a droit de cité auprès de lui. À commencer par celles et ceux qui n’ont plus de lieu à eux : un paralytique passé par le toit, une femme qui va être lapidée, un homme pendu au bois d’une croix, comme Jésus. Chacune, chacun est de plein droit en sa présence aimante. En son secours.
Si le droit d’asile est loin d’être garanti en ce monde, il n’en est rien auprès de Dieu. La vraie cité sainte n’est plus une ville, mais un corps vivant, aimant, un corps ouvert à toute détresse comme à toute joie. Oui, en lui, en Jésus, tout homme est né. Et chacun peut renaître (**), même vieux ou abîmé, car c’est de l’eau et de l’Esprit, donnés par le Fils, qu’il revient vers la vie véritable. Celle qui retrouve un avenir.

]]>
<![CDATA[Toi que j'appelle - Psaume 85]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-85-toi-que-jappelle https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-85-toi-que-jappelle Tue, 03 Sep 2013 00:00:00 +0100
Écoute, ô mon Dieu, le souffle de ma voix, si petite, si pauvre devant toi, ce tout petit murmure de rien du tout que je lance vers le ciel. Seigneur, toi qui tends l’oreille, toi qui n’es qu’oreille tendue vers nous, écoute, écoute la respiration de tes enfants qui te supplient et l’immense rumeur des peuples qui s’adressent à toi.

Ils tentent de murmurer ton Nom ; ils le découvrent en le balbutiant ; ils l’habitent en le chantant ; ils en font leur maison, leur abri, le sol où déposer leur pas. Quand se lève le chant de ceux qui te cherchent, quand des hommes acclament ton Nom, quelque chose en moi s’agenouille, et quelque chose en moi se redresse.
Quand je murmure ton Nom, Seigneur, en laissant mon souffle se mêler à celui du vent, ton souffle me ranime et vient rassembler mes petits bouts de vie éparpillés.


Ton Nom, imprononçable, aux multiples facettes, murmuré chaque fois pour la première fois,
ton Nom est le secret le plus intime de chacun.
Tu es celui qui vient, qui ne cesse de venir, d’être là et de venir encore.
Jésus – Dieu sauve –, Emmanuel – Dieu avec nous –, dit déjà tout de toi.

A ton Nom, Seigneur, tout être tombe à genou ; La terre se prosterne, le ciel s’agenouille et toutes les nations s’inclinent devant toi.

Viens Seigneur ! Viens murmurer en moi ton Nom, l’inscrire dans ma croute, le graver sur mes mains, toi qui as gravé mon nom sur ta peau, et le nôtre à chacun, gravés sur tes paumes, à en saigner.

Et que tout en moi s’agenouille et proclame que tu es Seigneur !
]]>
<![CDATA[La joie de ton peuple - Psaume 84]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-84-la-joie-de-ton-peuple https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-84-la-joie-de-ton-peuple Mon, 02 Sep 2013 00:00:00 +0100
C’est un Dieu qui danse et qui crie quand il nous rencontre. Ce n’est pas un Dieu qui nous en veut d’avoir tué son fils et qui nous le fait payer, c’est un Dieu qui aime cette terre et l’a faite belle pour notre plaisir.
Dieu aime tellement cette terre qu’il y passe le plus clair de son temps. Dieu traverse nos vies. Dieu est là mais nous ne le voyons pas. Nous sommes trop absorbés par nos soucis, nos envies, notre nombril. Dieu établit pourtant sa demeure dans notre cœur par la grâce du baptême. Nous le portons en nous, nous le portons sans y penser. Alors que par son Esprit-Saint le Seigneur nous fasse aimer cette terre. Et que cette terre chante son amour du Seigneur.
]]>
<![CDATA[Un jour dans tes parvis - Psaume 83]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-83-un-jour-dans-tes-parvis https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-83-un-jour-dans-tes-parvis Sat, 31 Aug 2013 00:00:00 +0100 Ce parvis est gravé par les pas trop pressés de ceux qui vont et viennent et rarement ne s’arrêtent.

Ils courent, ils s’affairent : l’argent, la gloire, ou bien d’autres soucis, la maladie, la peine. Figés dans leurs pensées ils n’entreront jamais. C’est donc moi qui pour eux parlerai à mon Dieu : « Tu la vois cette ville, je te l’offre aujourd’hui. Prends pitié de la foule qui t’oublie chaque jour, qui meurt sans le savoir de t’avoir ignoré. Prends pitié de mes frères, pas un ne doit se perdre. Avec eux je viendrai sur ce seuil béni, je gravirai les marches d’où l’on voit et la ville et Dieu. Et ce seuil si étroit se changera en place où l’arbre de la vie offrira ombre et abri. Alors tu sortiras et tous verront ta face. » Sur le seuil un chemin s’est ouvert en mon cœur. Il va de l’homme à Dieu : le Temple est intérieur.
]]>
<![CDATA[Contre ton peuple. - Psaume 82]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-82-contre-ton-peuple. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-82-contre-ton-peuple. Fri, 30 Aug 2013 00:00:00 +0100
« Vois tes ennemis qui grondent, les adversaires qui lèvent la tête. » Mais non, le psalmiste sait bien que les idolâtres du pouvoir ne peuvent pas se maintenir devant sa face : « Rends-les pareils au brin de paille, à la graine qui tourbillonne dans le vent. » C’est la cause de l’homme que défend le psalmiste. Et sa prière porte plus loin que la seule situation de son peuple humilié. Elle rejoint la prière de tous les humiliés de la terre.

Jésus, au jour de Ta passion, Ponce Pilate a appris de ta bouche qu’un seul a pour nom Le Seigneur, lorsque tu lui as dit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut » (*). Délivre-nous de tout esprit de domination, donne-nous l’amour des pauvres !
]]>
<![CDATA[Libérez le faible - Psaume 81]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-81-liberez-le-faible https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-81-liberez-le-faible Thu, 29 Aug 2013 00:00:00 +0100 Quand on pense à un juge, on pense le plus souvent à l’homme chargé de rendre froidement la justice en appliquant des lois. Pourtant un juge, c’est aussi celui qui sert d’arbitre dans une contestation, celui qui est appelé à évaluer une situation, donner son avis. Dans la situation que décrit le psaume d’aujourd’hui, Dieu est qualifié pour donner son avis et prendre parti devant tous ceux qui jugent sans justice. « Rendez justice au faible, à l’orphelin. Faites droit à l’indigent, au malheureux. Libérez le faible et le pauvre ».
Tel est le visage de notre Dieu qui se lève comme juge pour nous sauver. Il est notre délivrance et nul Dieu n’est comme lui. Il juge avec justice parce qu’il libère de la main des impies, des profiteurs, les êtres sans défense.

L’ordre injuste qui règne sur notre monde, favorise souvent les impies au dépens des pauvres opprimés et humiliés. Cette situation, Dieu ne l’accepte pas. Si Dieu se lève et prend parti pour les faibles, les malheureux, les humiliés, c’est parce qu’ils doivent être libérés, c’est-à-dire mis en sécurité, protégés.
Exercer la justice à leur égard consiste à les délivrer de leurs oppresseurs dont ils sont victimes et à rétablir leurs droits. Telle est la promesse de Dieu et de son Messie. A notre petite logique humaine du profit, Dieu oppose sa propre logique. Celle de l’Evangile, où les derniers sont premiers. Notre espérance, c’est que l’Esprit de Dieu se répande sur le monde et saisisse toutes les nations, impies compris car, comme le dit le psaume, c’est à Dieu que tous appartiennent.

]]>
<![CDATA[Les eaux de la discorde - Psaume 80]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-80-les-eaux-de-la-discorde https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-80-les-eaux-de-la-discorde Wed, 28 Aug 2013 00:00:00 +0100 Les fils d’Israël n’en peuvent plus. Ils s’adressent alors à ses intercesseurs : Moïse et Aaron. Est-ce parce qu’ils sont à bout de force ? Est-ce Moïse et son frère Aaron qui eux-mêmes doutent ? En tout cas la défiance est là : nombre des compagnons de la première génération sont morts avant d’atteindre le pays de miel. La seconde génération commence à craindre le même sort.
Terrible temps du doute.
La discorde, la querelle habitent parfois nos vies. Y compris en notre Église où il peut être si difficile de débattre sereinement, dans le respect de chacun et de sa sensibilité.

La querelle prend le pas sur la primauté de la relation à Dieu et de l’attention à l’autre.
Jésus lui-même a fait face aux eaux de la discorde de ses disciples (**), eux qui se disputent sur leur place dans le Royaume, plutôt que d’entourer Jésus, dans sa marche difficile. Querelle dérisoire devant la gravité de la confiance à faire. Controverses insignifiantes de nos existences où nous épuisons nos forces. Des forces pourtant si précieuses pour croire à la Parole qui fait vivre, dans les nuits du doute. « Cœurs endurcis » aussi des grands prêtres qui, au long de l’évangile, craignent pour leurs pouvoirs et leurs avantages. Le cœur endurci empêche d’être touché par le vrai Dieu, celui qui veut « décharger notre fardeau » en le portant avec nous.

Préférons un cœur blessé, peut-être, mais vivant et confiant.

]]>
<![CDATA[Que ton visage s'éclaire - Psaume 79]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-79-que-ton-visage-seclaire https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-79-que-ton-visage-seclaire Tue, 27 Aug 2013 00:00:00 +0100
C’était un grand cru.
Le maître de chais soignait cette vigne comme son épouse. Chaque matin, il passait dans ses rangs, goûtait là un raisin, caressait ici une feuille, dégageait ailleurs un cep.
Il connaissait la couleur de la terre et son goût, qui se retrouvaient dans la robe de son vin, et la chaleur du soleil qui lui donnait sa profondeur.
C’était un grand cru, présent à toutes les fêtes. Tous les mariés en avaient bu, à chaque naissance on trinquait.

Mais le temps de la fête n’est plus.
La vigne, abandonnée aux éléments et aux animaux, périt. Les sangliers s’en mêlent. Ils la dévastent et mangent un peu de tout, ceps, feuilles, fruits. Car le sanglier ne connaît ni le prix du vin ni celui de la fête. Et l’homme seul pleure quand la fête n’est plus.

Le soin séculaire du maître de chais est réduit à néant. Il n’y a plus ni ouvrier, ni vendangeur. Ils ont été tués. Plus de fête, plus de vin, plus de joie.

Le maître du domaine avait pourtant tenté de sauver sa vigne. Il avait envoyé son Fils, son unique héritier. Mais, comme les raisins foulés, son sang a rougi la terre de cette vigne ; il « couvre les montagnes » et s’étend « jusqu’à la mer ».

Et le grand bois où le Fils fut sacrifié se dresse comme un nouveau cep, d’où jaillit ce nouveau vin.

Inutile de reconstruire la clôture. Ce vin est pour tous.
Il est le grand vin de la fête, celui que l’on sert en dernier, celui que l’on n'attendait plus.
Il est Dieu lui-même qui s’offre en libation, pour sauver nos fêtes dévastées, et leur rendre la joie.
]]>
<![CDATA[Risée - Psaume 78]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-78-risee https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-78-risee Mon, 26 Aug 2013 00:00:00 +0100 Peut-être vaut-il mieux cette risée que l’indifférence. Peut-être pouvons-nous répondre avec humour au conformisme bien-pensant qui juge que les trucs de curés sont réservés aux vieilles filles mal dans leur peau et aux bigots.

Peut-être pouvons-nous nous souvenir des moqueries et des crachats que le Christ eut à subir (*). Peut-être pouvons-nous plaindre les voisins qui se gaussent, sûrs de leur supériorité de libres-penseurs voltairiens pourtant bien ringarde. Peut-être devons-nous nous souvenir que les mêmes qui nous pointaient du doigt sont venus nous trouver en cachette pour demander de mettre un cierge à la grotte pour leur fils drogué. Peut-être devons-nous ne pas oublier les fiers qui gloussent mais qui viennent nous trouver en cachette pour qu’on leur donne des raisons d’espérer lorsqu’un décès les surprend.
Seigneur, garde-nous de nous moquer de ceux qui ne croient pas comme nous.
]]>
<![CDATA[Comme un arc infidèle - Psaume 77 43-72]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-77-comme-un-arc-infidele https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-77-comme-un-arc-infidele Sat, 24 Aug 2013 00:00:00 +0100 ]]> <![CDATA[Foi en Dieu - Psaume 77 19-42]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-77-foi-en-dieu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-77-foi-en-dieu Fri, 23 Aug 2013 00:00:00 +0100 ]]> <![CDATA[Tends l'oreille - Psaume 77 1-18]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-77-tends-loreille https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-77-tends-loreille Thu, 22 Aug 2013 00:00:00 +0100
Il y a un devoir de mémoire, une nécessité de se remémorer les hauts faits de Dieu dans les âges passés. Pour le peuple hébreu, le passage de la Mer Rouge, la nuée pour le conduire dans le désert ou le rocher fendu, sont autant d’évènements fondateurs.
Il y a un devoir de mémoire, car la connaissance du passé éclaire les hauts faits du présent. Non seulement pour Israël, mais aussi pour nous, frères de la Nouvelle Alliance. Ainsi, le verset 16 :  « De la roche, il tire des ruisseaux qu’il fait dévaler comme un fleuve » éclaire le sens de l’eau tirée du côté du Christ sur la croix, lui, notre Rocher. C’est le nouveau baptême de l’Eglise dans l’eau et l’Esprit.
Il y a un devoir de mémoire, un devoir de transmission aux générations qui suivent : « Qu’ils se lèvent et racontent ces exploits à leurs fils pour qu’ils placent en Dieu leur espoir ». L’oubli menaçait et menace toujours de recouvrir cette extraordinaire histoire entre Dieu et son peuple : « Ils avaient oublié ses exploits, les merveilles dont ils furent les témoins » (*)
Il y a un devoir de mémoire, une urgence pour notre génération d’une nouvelle évangélisation, pour reprendre l’expression de Jean-Paul II. Il s’agit de proposer aux hommes d’aujourd’hui la Bonne Nouvelle dans des mots qui les rejoignent, qui les aide à mieux vivre en frères, à mieux réussir leurs amours, à mieux surmonter les épreuves de la vie.
Puisse la force de l’Esprit venir « nous désaltérer en eau profonde », à la source même de notre baptême.
]]>
<![CDATA[Tes exploits, je médite - Psaume 76]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-76-tes-exploits-je-medite https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-76-tes-exploits-je-medite Wed, 21 Aug 2013 00:00:00 +0100 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays. Voici, les cris d'Israël sont venus jusqu'à moi ». (*)

Un Dieu qui entend et tient parole.
La parole, c’est ce qui nous tient, tous, chacun. C’est ce qui nous fait vivre. Et peut nous faire mourir quand elle se métamorphose en mensonge, en dédain, en désinvolture.
Quand elle ne prend pas au sérieux la douleur, l’oppression, le silence.
Le psalmiste souffre : Son Dieu serait-il un Dieu inconstant qui hier accomplit des merveilles, étendit son bras contre les ennemis, et aujourd’hui il aurait oublié ? « La droite du Très Haut a changé. » (**)
C’est là aussi que se faufile ma plainte.

Où est-il le Dieu de mon Salut ? Celui de toute pitié ? Est-il trop occupé pour prendre soin de ma supplique ? De celle que je porte avec d’autres ? Questions sans réponse. Mais question juste devant la douleur et le non-sens.

Alors je tente un pas de côté, modeste.
Car mon Dieu est celui du psalmiste mais autrement que pour lui. Car sa parole, celle qui fait sa force, nous a été donnée, entièrement, dans le Verbe fait chair, Jésus, Parole du Père où tout est dit.
Parole d’un pauvre. D’un Fils qui tient sa Promesse non par son bras puissant, mais par sa vie confiée, par son côté ouvert d’où coule la vie.

Oui, mon Dieu tient parole. Sinon je suis perdue. Mais le Christ Jésus l’adresse à mon cœur, pour me soulever vers les vivants.
« Quel Dieu est grand comme Dieu ? » (***) Le « Très bas » qui s’invite chez moi.
]]>
<![CDATA[mon âme refuse le réconfort - Psaume 75]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-75-mon-ame-refuse-le-reconfort https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-75-mon-ame-refuse-le-reconfort Tue, 20 Aug 2013 00:00:00 +0100
Il est des hommes qui ont fait croire aux autres que Dieu avait double visage. Un visage de bonté pour ceux qui observaient ses lois, et un visage de colère contre ceux qui s’en éloignaient.
Il est des hommes qui ont utilisé la peur de Dieu, pour asseoir leur autorité, au prétexte de dire son Nom.

Mais c’est bobards et menteries !

Ils flattent en nous les forces qui veulent venir à bout de Toi !

Et voilà que tu viens faire les comptes et prononcer ton verdict.
Ils peuvent trembler – oui – avoir peur, ceux qui ont monté les hommes les uns contre les autres, accusés ceux-ci, divisés ceux-là et fait de ton Nom une arme de guerre !


Tu viens briser – oui – briser le bouclier, l’épée, briser la guerre, casser la guerre, (sans briser le guerrier) ; qu’elle ne soit plus !
Alors, il peut se figer, le char ! Son avenir est la décharge.
Et l’armure du guerrier peut perdre sa brillance ! Elle est destinée au feu de la forge, qui en fera de jolies balustrades, et des râteaux de jardiniers.

Tu viens tordre – oui – tordre les paroles fausses de ceux qui ont tordu ton Nom. Et les menteurs peuvent trembler, car tout ce qui est faussé et vrillé, va subir ta force de redressement !
Une fois déshabillés de leurs menteries, tu les regarderas bien dans les yeux, et ils verront que Toi Seigneur, tu as connu la peur à chaque fois qu’un de nous a tremblé.

Alors, ils connaîtront la « crainte de Dieu », cette phobie que les amoureux éprouvent à l’idée de blesser celui ou celle qu’ils aiment.
]]>
<![CDATA[Il abaisse et il relève - Psaume 74]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-74-il-abaisse-et-il-releve https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-74-il-abaisse-et-il-releve Mon, 19 Aug 2013 00:00:00 +0100 Oui d'accord, mais ce programme, est-ce pas une utopie ? Ou alors est-ce seulement une espérance pour le paradis ? Quand les honneurs seront-ils renversés ? Est-il possible qu’on laisse une place pour les étrangers, les boiteux, les filles moches et les garçons qui bégaient ? Les enfants trisomiques peuvent-ils jouer avec les blondinets dans le square ?
Les saints et les saintes ont le génie de reconnaître les enfants de Dieu dans le troupeau des petits et des disgraciés.

Voyez sœur Emmanuelle avec les chiffonniers qui ont la morve au nez et des hépatites dans les veines, Voyez Padre Pio avec les paumés de la modernité, le père Damien avec les lépreux d’Océanie, l’abbé Pierre avec les SDF, le père Wresenski et Geneviève de Gaulle Anthonioz avec les mères débordées et illettrées, Paul VI qui fit assoir Joseph, paysan du Burkina, parmi les évêques du Concile au beau milieu de Saint Pierre de Rome. Jeanne Jugan avec les vieillards abandonnés, les sœurs de Saint-Vincent de Paul qui soignent les malades du SIDA en Centrafrique, les chefs scouts qui organisent des grands jeux entre les tours des banlieues, les grands-parents qui donnent des cours de rattrapage au petit Mohamed et à la petite Jennifer, tous, tous, ils prouvent en douce que le royaume de Dieu est déjà là.
Fais de moi, Seigneur, le signe de la révolution des cœurs qui a déjà commencé.


]]>
<![CDATA[Dieu, mon roi dès l'origine - Psaume 73]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-73-dieu-mon-roi-des-lorigine https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-73-dieu-mon-roi-des-lorigine Sat, 17 Aug 2013 00:00:00 +0100
Se souvenir de Dieu au milieu de ces ruines. Mais un passé glorieux console-t-il d’une défaite ? En quoi la mémoire d’un temps bien révolu pourrait en ce matin me donner de revivre ? L’homme que je suis se rappelle le passé, celui que j’ai vécu, celui qu’on m’a conté. Mais Dieu ? Dieu, c’est d’aujourd’hui, maintenant, que tu dois te soucier.
Rappelle-toi de moi et l’Eglise sainte, celle que tu voulus, inébranlable sur terre. Celle dont les portes tiendront sur l’Adversaire. Et vois aujourd’hui : la détresse la gagne. Il y a tant à faire, et si peu de moyens. Va-t-on longtemps encore s’inquiéter et gémir, regretter le passé sans plus croire à l’avenir ? Mais l’avenir, aujourd’hui, c’est cela que je veux. Je ne veux pas mourir, je veux connaître Dieu. Je veux vivre mille fois, debout, vivant, heureux. Je veux en moi la force et l’espoir des prophètes. Je veux des frères chrétiens assemblés pour la fête. Je veux la paix aussi, la douceur tranquille de celui qui s’endort dans un silence simple. Je veux cela maintenant, car demain, que m’importe, il ne m’appartient pas, et il est bien trop loin. A toi le jour, à toi la nuit. Le jour de mes espoirs, la nuit de nos échecs. Le passé dans tes mains est recueilli déjà, l’avenir tu le scrutes et je ne le vois pas. Mais toi et moi, ô mon Dieu partageons cet instant. A l’heure où je te prie, maintenant, souviens-toi. Sans toi je le sais ma vie n’est qu’une ruine. Avec toi, montre-moi, que rien n’est impossible.
]]>
<![CDATA[Jaloux des superbes - Psaume 72]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-72-jaloux-des-superbes https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-72-jaloux-des-superbes Fri, 16 Aug 2013 00:00:00 +0100
Mais la prière l’a réveillé : « Je ne savais pas, mais j’étais avec toi. » Ce qu’un monde aveuglé par sa propre lumière ne peut pas voir, un cœur priant en garde la mémoire : il est bon Celui qui veille sur le cœur de l’homme. Elle est douce, Sa Présence, à qui lui porte attention. Qui s’oriente à la lumière des cœurs vivra. Qui s’en détourne, aurait-il conquis le monde entier, va errer dans la mort. Sans joie, sans espérance. La gloire du monde n’est qu’un rêve, une image. « À ton réveil, tu chasses leur image, comme un songe au sortir du sommeil. »

Jésus, au désert tu as résisté aux tentations de puissance et de gloire. Que nos cœurs éclairés par la foi guident notre marche à ta suite dans la nuit de ce monde.
]]>
<![CDATA[Tous les rois devant lui - Psaume 71]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-71-tous-les-rois-devant-lui https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-71-tous-les-rois-devant-lui Thu, 15 Aug 2013 00:00:00 +0100
La royauté en Israel est une restitution tardive et qui a été vivement critiquée par le prophète Samuel : au peuple qui demande un roi, il annonce que ce roi le fera souffrir par sa violence. Samuel finira pourtant par donner l’onction royale à David et lui fixera comme fonction l’établissement de la paix (*) - y compris et surtout la paix sociale. Il sera donc le défenseur du droit des pauvres (**) il répondra à leurs appels (**) et leur sang aura beaucoup de prix à ses yeux” (**).

Cette paix du Christ s’inscrit sur l’horizon d’une nature réconciliée et d’une paix “ pour toutes les familles de la terre “ (***). Dans l’ancien testament, seulement trois rois réussissent à plaire à Dieu : tous les autres pratiqueront la violence et l’idolatrie !
]]>
<![CDATA[Aux jours des cheveux blancs - Psaume 70]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-70-aux-jours-des-cheveux-blancs https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-70-aux-jours-des-cheveux-blancs Wed, 14 Aug 2013 00:00:00 +0100 Comme celui de cette amie - pourtant tout près de toi - qui, dans un souffle, me confie « depuis un an nous sommes dans les enfers de la terre, je suis dans les abîmes. Et rien. Pas une lumière pour réchauffer. Une caresse pour retrouver courage. Rien que la crainte - ou le secret désir - de se laisser tomber sans distinguer le fond. »

Pourtant, de toutes les forces de mon âme, je veux pouvoir dire comme le psalmiste, pour elle, pour tant d’autres, pour moi : « Toi qui m'as fait voir tant de maux et de détresses, tu me feras vivre à nouveau, à nouveau tu me tireras des abîmes de la terre, tu reviendras me consoler. » (*)

Une consolation, tout en discrétion.
Trop peut-être devant la persévérance du mal.
Croire que tu m’accueilles et me refais dans la prière solitaire. Tu me recrées. Tu tisses la toile de ma chair invisible. C’est elle qui tient ma vie qui se débat en ce monde. Que la prière soit désertique n’est pas grave. Je sais que ma solitude est habitée de toi. À mon insu. Mes larmes du dedans, tu les reçois. Il me faut juste me retourner. Revenir. Demeurer, avec mes pauvres mots.
Non tu n’es pas le Tout Autre, mais bien le tout proche, en ton Fils plein de miséricorde (**), aujourd’hui toujours. Si dans sa vie il s’est fait compagnon de ceux qui se croyaient au loin, il l’est encore dans la communion qu’il partage désormais avec son Père. Notre Dieu n’est pas au ciel. Mais là, accueillant et accessible en sa douceur d’aimer. Ses entrailles sont ouvertes. Rien ne saurait Le séparer de nous, pas plus les cheveux blancs que nos détresses, nos colères, nos doutes. Rien.

]]>
<![CDATA[Je suis pauvre et malheureux - Psaume 69]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-69-je-suis-pauvre-et-malheureux https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-69-je-suis-pauvre-et-malheureux Tue, 13 Aug 2013 00:00:00 +0100
Il y a urgence, Seigneur !

Tous ceux dont la vie s’effondre, poursuivis, acculés, ont un besoin immédiat de ton secours.
Tu dois venir !
Ou envoyer quelqu’un !

Il y a des moqueurs, qui se rient de ces petites gens qui ont mis en toi leur confiance ! D’autres disent que c’est bien fait, qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent, ces pauvres sots qui croient encore en Dieu ! Ils n’avaient qu’à ne pas être si naïfs ; ni si honnêtes !
Eux, les glacés, ils se moquent de cette foi qui brûlent du dedans ceux qui t’aiment !

Tu dois venir !
Sais-tu qu’il y a des puissants qui sont en train d’arraisonner la terre à leurs délires, de hacher menu tout ce qui tente de résister ? Ne tarde pas, Seigneur, ou plus personne n’y comprendra rien !

Tout nous échappe, nous sommes déroutés. Il y a vraiment urgence, Seigneur et les coups redoublés dont nous martelons le ciel doivent impérativement te réveiller !

A moins que tu ne dormes pas…
Et que déjà tu sois venu ?

A moins que tu ne te caches dans les convois d’exilés qui fuient leur maison ?
A moins que ce ne soit toi, cette silhouette assise derrière la vieille dame qui égraine son chapelet dans une église vide ? Ou toi encore, présent à côté de cet homme qui roule soigneusement son tapis de prière, avant d’aller embrasser ses enfants dans la nuit, sans savoir du tout, de quoi demain sera fait ?

A moins que ce ne soit toi, qui glisses à mon oreille cette supplique ardente :
« Je suis pauvre, viens vite, ne tarde pas, j’ai tant besoin de toi ».
]]>
<![CDATA[Je suffoque - Psaume 68 14-37]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-68-je-suffoque https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-68-je-suffoque Mon, 12 Aug 2013 00:00:00 +0100 Que je ressemble à la colombe ou à la girafe et non au cancrelat ou au scorpion. Donne-moi, Seigneur, un cœur nouveau. Transforme-moi par ta grâce. Que la Vierge Marie me tienne la main au milieu du gouffre des eaux et des bêtes grouillantes et féroces.
Oui je suis complice du mal et de la saleté. Je me vautre dans la médiocrité parce que je n’ai pas le courage de la sainteté. Arrache-moi à ces compromissions. Fais jaillir en moi les sources d'eau vives. Donne-moi une nouvelle chance, Seigneur. Restaure mon honneur. Je retrouverai alors la joie et la paix, j’apprécierai la simplicité. Tu me connais, Seigneur, et malgré ces sanies tu m’aimes et tu m’offres le Salut. Toi seul peux me sauver. Le mal semble incurable tant je suis encroûté dans mes petits vices. Tends-moi la main, guéris-moi, délivre-moi !

]]>
<![CDATA[Dans la vase du gouffre - Psaume 68 1-13]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-68-dans-la-vase-du-gouffre https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-68-dans-la-vase-du-gouffre Sat, 10 Aug 2013 00:00:00 +0100 Le regard brûlant de ceux qui ne croient pas. Ils me font mal ces yeux qui parfois dévisagent une bête de cirque : « Voyez, il croit en Dieu ! Serait-il donc idiot, ou bien juste inconscient ? N’a-t-il pas vu comme nous, l’évidence est contraire. Dieu, qui l’a jamais vu ? c’est qu’il n’existe pas. » Et puis viendra la liste, que l’on connaît déjà : les guerres, les catastrophes, et bien d’autres misères qui salissent le monde et endeuillent nos cœurs. Je m’use moi aussi, à entendre ces plaintes, et à constater comme eux l’absence pathétique de Dieu dans tout cela. Je m’use à l’attendre le Salut que j’espère, je m’use et suis usé de ces mots en rafale qui minent jusqu’à ma foi. Mais en moi une passion s’obstine malgré tout.

Vin nouveau, outre neuve, c’en est fait de l’usure. Je m’enivre en puisant à la source incroyable. C’est moi qui bois le vin, c’est moi qui déraisonne. Je suis ivre, perdu, livré à une réponse, un seul mot de mon Dieu qui viendrait renverser les évidences abjectes. Je suis fou, abandonné à la force muette qui là haut me viendra à l’heure ultime – qui sait –. Ma vie est suspendue à ce Dieu que j’adore, mon souffle est retenu à son souffle ténu. Car il est là, tout de même, et sans lui je le sais, la vie ne serait pas, et grâce à lui je suis. En moi il attend que germe sur terre le Salut semé autrefois. C’est lui-même qui attend que l’homme se réveille pour délivrer le monde du Mal qu’il a battu. C’est lui-même et c’est moi. La victoire est certaine.]]>
<![CDATA[Montre ta force, mon Dieu ! - Psaume 67 20-36]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-67-montre-ta-force-mon-dieu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-67-montre-ta-force-mon-dieu Fri, 09 Aug 2013 00:00:00 +0100
Il appartient au petit reste d’une nation détruite, exilée, déportée, écrasée sous le joug d’un peuple qui aime la guerre. Sa prière est d’abord une plainte : « désunis les peuples qui aiment la guerre. » Et l’ennemi contre lequel il voit Dieu se lever n’a pas de corps à livrer en pâture à la langue des chiens (*). Cet Ennemi se dresse en face de Dieu et le provoque. Cet Ennemi, c’est l’idole. L’immonde bête, qui a pouvoir de transformer une nation pacifique en une « bande de fauves », liés par la haine. Mais le priant n’est pas sans expérience. Ce qui n’est pas uni par l’amour ne va-t-il pas bientôt se défaire ? Il ne craint plus la mort. Car « les portes de la mort sont à Dieu. » Il ne maudit plus. Apaisé, il bénit !

Jésus, tu nous enseignes l’amour des ennemis, désarme en nous la haine !
]]>
<![CDATA[Comme fond la cire en face du feu - Psaume 67 1-19]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-67-comme-fond-la-cire-en-face-du-feu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-67-comme-fond-la-cire-en-face-du-feu Thu, 08 Aug 2013 00:00:00 +0100 Dieu, nous le nommons « Emmanuel », c'est-à-dire en hébreu « Dieu avec nous ». Dans le désert du Sinaï quand Dieu fait alliance avec son peuple et qu'il vient le visiter, il est enveloppé de lumière.La bénédiction divine donnée à Moïse, (**), offre alors une promesse pour toutes les générations : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce ! Que le Seigneur te découvre sa face et t'apporte la paix ! »
Le regard de Dieu est donc capable d'illuminer les hommes. Ils nous soutient de son regard d'amour, fidèle et plus fort que la mort. De psaume en psaume, la lumière est appelée, convoquée et se propage alors, contre la mort. « Donne la lumière à mes yeux, garde-moi du sommeil de la mort »
Pour nous, Dieu a révélé son visage en Jésus : « Je suis la lumière du monde » (***). La foi en Jésus est une lumière qui transforme le croyant lui-même en un être lumineux, comme le dit encore Jésus : « Croyez en la lumière et vous deviendrez fils de lumière ».

]]>
<![CDATA[La terre a donné son fruit - Psaume 66]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-66-la-terre-a-donne-son-fruit https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-66-la-terre-a-donne-son-fruit Wed, 07 Aug 2013 00:00:00 +0100 Nous passons des heures à contempler le visage du nouveau-né, de l’enfant endormi, le visage de l’être aimé.
Nous contemplons aussi le visage travaillé par les ans, ou creusé par la maladie et qui va mourir. Nous le contemplons, non qu’il soit esthétique. Mais parce qu’il est beau. Beauté de l’histoire partagée, de l’amour vécu, de la fidélité qui a traversé la violence des flots de l’existence. Beauté de son dénuement même. Lui qui est remis à notre responsabilité.
Le visage est ainsi unique. Nul ne lui ressemble. Non de par sa plasticité, mais par sa profondeur qui m’appelle, me convoque. C’est ce que déploie le philosophe Emmanuel Lévinas : Le visage est épiphanie, manifestation qui m’oblige à le secourir, à prendre soin de sa nudité, de sa vulnérabilité.
Voilà sa véritable beauté, celle qui dit le cœur de l’humain. Ce ne sont ni la cupidité, l ‘avidité, la convoitise, qui caractérisent l’homme.

Mais qu’il puisse, à tout moment, quitter la fascination de la puissance, au nom d’un seul visage véritablement rencontré.

Vocation véritable de l’humain.
Vocation de Dieu. Lui qui se donne à rencontrer par son visage.

« Que son visage s’illumine pour nous » invoque le psalmiste. Lui, le Dieu de l’Alliance, lui dont le visage fut bafoué, humilié, défiguré, qu’il vienne nous apprendre ce que nous sommes véritablement. Que son visage brille sur le nôtre, nous transforme.
Épouser le visage de Dieu. Se laisser renouveler par le visage du Christ, icône du Père.

Que notre Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse.
Que son visage se grave sur nos traits.


]]>
<![CDATA[Il a gardé nos pieds de la chute - Psaume 65]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-65-il-a-garde-nos-pieds-de-la-chute https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-65-il-a-garde-nos-pieds-de-la-chute Tue, 06 Aug 2013 00:00:00 +0100
L’eau inonde, et noie.
Il faut avoir pris la mer une nuit de tempête pour comprendre ceux qui y voyaient le lieu des enfers, emplis de monstres inconnus.

Le feu consume et brûle, il réduit en cendres tout ce qu’il trouve.
Et tout y passe.
Il faut avoir vu le feu crépiter et rougeoyer dans le noir des nuits d’été pour comprendre comment la terreur peut être mêlée de fascination.

Les Hébreux, pour quitter l’esclavage et ses chaînes, sont entrés dans la mer.
La mer, un instant, a retenu son souffle, éblouie de voir ce petit peuple déterminé à vaincre ses propres démons, pour aller au désert rendre un culte à son Dieu.
Et le peuple est passé à travers la mer, sans mouiller sa sandale, si ce n’est dans une flaque, ici ou là, où un poisson se débattait car ils n’allaient pas assez vite et que déjà l’eau lui manquait.


Car si l’eau tue quand elle inonde, elle tue aussi ceux qui en manquent.
Et le peuple l’apprit à ses dépends. Au désert, c’est dans le feu qu’il est entré.
Alors, il apprit Dieu.
Il apprit à mendier son eau, car Dieu donne aux mains vides.
Et il apprit du feu à brûler ses idoles, à marcher dans la nuit.
Car Dieu, son Dieu, était le feu qui éclairait sa nuit et réchauffait son cœur.
Toujours, le peuple doit passer par l’eau et par le feu.
Engloutir les chaînes qui le lient, et brûler ses idoles.

Au petit matin de Pâques, tu nous laisses, Seigneur, l’eau et le feu, sans danger désormais.
A ceux qui ont traversé la nuit avec toi, tu fais de l’eau un vin de joie, et ton feu brûle en nous du désir d’inviter le monde à cette fête.


]]>
<![CDATA[Tout exulte et chante - Psaume 64]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-64-tout-exulte-et-chante https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-64-tout-exulte-et-chante Mon, 05 Aug 2013 00:00:00 +0100 Voilà la bonne nouvelle et si Dieu détournait une demi-seconde son attention de notre petite planète bleue, le tohu-bohu originel reprendrait son empire, le soleil et les météorites nous dégringoleraient sur la tête et les Mozart du vingt-et-unième siècle retourneraient se cacher dans les cavernes.
Oui Dieu veille à chaque instant sur chacun de nous. Il nous donne la vie et nous fait vivre. Cette Alliance est pour lui définitive. Elle est scellée par l’amour. Quand le psalmiste décrit Dieu qui abreuve la terre, il ne parle pas seulement de la pluie féconde. Il parle aussi de l’Esprit- Saint. Dieu est à l’œuvre en chaque créature comme la rosée qui descend sur la terre. Il lui donne la vie et la grâce, il suscite la beauté et la tendresse… de l’intérieur.
Donne-nous Seigneur un cœur abreuvé de ta présence.
]]>
<![CDATA[Les flèches de la langue - Psaume 63]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-63-les-fleches-de-la-langue https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-63-les-fleches-de-la-langue Sat, 03 Aug 2013 00:00:00 +0100
Mais nos mains sont bien propres, que nous tendons vers toi. Et le cœur qu’on te montre est digne, n’est-ce-pas ? »
Et la flèche est tirée, traversant le cœur des hommes malhonnêtes. Non que Dieu les châtie et veuille ainsi leur perte. Mais leur mal caché, dissimulé d’eux-mêmes, les pêcheurs endurcis ne pourront l’ignorer à l’heure où la Lumière viendra les éclairer. Dieu pénètre les cœurs, c’est là leur jugement. « Cela était en moi, ce mauvais, cette haine ? Je me mentais moi-même, jouant dans la pénombre. Pardon ! » La vie n’est pas un jeu. Il n’y a pas de cachette. Dieu me voit, je le sais. Et son regard d’amour éclaire ma ténèbre : « Que mes yeux soient les Tiens, à l’heure de la nuit ! »
]]>
<![CDATA[Je te cherche dès l'aube - Psaume 62]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-62-je-te-cherche-des-laube https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-62-je-te-cherche-des-laube Fri, 02 Aug 2013 00:00:00 +0100
Par les rues et les places ? À l’horizon lointain où l’aube se lève ? Au sanctuaire ? Non, je t’ai cherché à l’extérieur de moi, alors que tu étais là présent à l’intérieur de moi-même, dira plus tard un grand priant des psaumes. C’est en son âme qu’il a retrouvé le Bien-Aimé, le soutien de sa vie : « Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient. » La respiration de son âme, sa prière, l’arrache à la solitude affolée, où il périssait dans l’absence.

Jésus, en nous apprenant à demander l’Esprit Saint à Notre Père céleste, tu nous inities à la vraie prière. Là où souffle l’Esprit, à l’appel du désir, le priant ne se sent jamais seul. Dans la paix de l’âme se lève pour lui la Présence.
]]>
<![CDATA[En Dieu, mon repos - Psaume 61]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-61-en-dieu-mon-repos https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-61-en-dieu-mon-repos Thu, 01 Aug 2013 00:00:00 +0100
Le Rocher, c’est ce qui tient bon, comme le point d’appui solide dans un monde qui passe, quand l’homme n’est qu’un souffle. Ce Dieu-Rocher, le peuple de l’Exode dans son histoire s’est adressé à Lui souvent. Mourant de soif au désert, il récriminait alors contre Moïse qui l’avait libéré de l’esclavage du Pharaon. Car il lui fallait endurer des privations plus dures que celles en terre étrangère. Mais l’impossible s’était alors produit : Moïse avait fait jaillir de l’eau du rocher. C’est l’épisode des eaux de Massa et Mériba, au chapitre 17 du livre de l’Exode. Dieu est donc Celui qui est sûr et fidèle. Au moment même où on allait l’accuser de surdité et d’abandon, Il manifeste sa bienveillance et étanche toutes les soifs.

Mais un verset résonne avec une étrange actualité dans nos pays riches (*) : « Si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur » . N’allez pas faire de votre argent, de vos propriétés, de vos biens de consommation, une nouvelle idole. « Là où est votre trésor, là sera votre cœur » nous dit Jésus dans l’Evangile de Matthieu (**). Le pouvoir de l’argent est à ce point tyrannique que Jésus déclare deux versets plus loin : « Personne ne peut servir deux maîtres. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ».
L’auteur du psaume est donc informé de tous les obstacles qui peuvent entraver, pervertir, pourrir la relation de confiance en Dieu. Et c’est donc d’un cœur et d’un élan sans partage qu’il se tourne vers Celui dont il assure :  « Devant lui, épanchez votre cœur : Chez Dieu, mon refuge, mon rocher imprenable »
]]>
<![CDATA[Des terres lointaines - Psaume 60]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-60-des-terres-lointaines https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-60-des-terres-lointaines Wed, 31 Jul 2013 00:00:00 +0100 Terres lointaines du cœur dur, du repli sur des habitudes faussement rassurantes, ou un monde qui nous ressemble et de certitudes.

Qui n’est pas parti vers des terres lointaines ?
Nul besoin de bagages ou de papiers. C’est nous, la terre lointaine.

Comme si une part de nous-même pouvait toujours s’en aller à la dérive. Par trop de peine, d’esseulement, de mirages.

« Je t’appelle mon Dieu quand mon cœur vient à me manquer. » Tant que j’appelle, je suis sauvée. Tant que je me tourne vers toi, rien n’est perdu. Je peux crier, hurler ma détresse, pleurer, devant le non-sens de la vie. Ou te supplier pour qu’enfin que tu viennes et prennes en souci les damnés de la terre.
Tout, sauf se taire, et laisser gagner le murmure du serpent que rien ne te touche depuis ton ciel.

Toi, le Dieu de mon amour, viens à mon aide. Ne t’éloigne pas quand mon cœur me manque et que la terre de ma vie devient étrangère. Viens me sauver, quand il fait noir au dedans.


]]>
<![CDATA[Vin de vertige - Psaume 59]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-59-vin-de-vertige https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-59-vin-de-vertige Tue, 30 Jul 2013 00:00:00 +0100
La coupe est pleine, mon Dieu.
Il serait temps que tu nous donnes à boire autre chose que cette piquette qui nous saoule, et nous disloque de l’intérieur. Nous sommes comme des pantins, abandonnés par un enfant trop gâté qui change de jouets chaque matin.

Est-ce que par hasard tu délires ? A quoi joues-tu ? Si tu es en colère, dis-le !
Ceux qui croient voir encore ta trace dans le reflet du monde n’en peuvent plus des moqueries, et se demandent s’ils n’ont pas eu la berlue !

Le train du monde déraille, nul ne sait où est le frein. Et tu crois que je vais te laisser faire, sans crier vers toi, en tapant une belote au jardin, après le barbecue ?

Il en est tant et tant qui n’ont plus de mots pour t’appeler.
Leur langue a été arrachée.
Ils n’ont plus de larmes non plus.
Même plus cette colère qui me brûle, car elle est partie de leur ventre.


Sais-tu qu’il y a des femmes dont le ventre est ouvert, et d’autres à qui l’on a arraché un enfant ?
Sais-tu qu’il y a des pères dont on a tué le fils ?
Sais-tu qu’il y a des enfants qui n’ont plus de musique dans la tête, qui ne chantent plus en allant à l’école, des enfants sans sourire et sans rire ? Le sais-tu ?

Et en plus, il faudrait que je me taise ?
Tu entends ce que disent les notables de ton peuple ? Non mais je rêve !

Dans le sanctuaire, Dieu a parlé
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Le cri de ton Fils unique, qui a bu jusqu’à la nausée ce vinaigre de vertige, résonne encore dans tous les cris du monde.

N’oublie pas, ô notre Père,
qu’Il crie vers toi, tant que des hommes crient.
]]>
<![CDATA[Au temps de ma détresse - Psaume 58]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-58-au-temps-de-ma-detresse https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-58-au-temps-de-ma-detresse Mon, 29 Jul 2013 00:00:00 +0100 « Alors il est vrai que le serviteur n’est pas plus grand que le maitre » (*). Jésus a souffert jusqu’à la mort ce mystère d’iniquité. La consolation du juste agressé, la consolation de Job, c’est de savoir que Dieu, lui, ne l’oublie pas. La consolation de l’innocent bousculé, c’est aussi sa profonde paix. La paix est le plus grand trésor en ce monde. Même si je subis la vindicte de mes ennemis, je sais que je suis dans le droit chemin. Ma force, c’est ma conscience.


Et le Seigneur va me délivrer. Il a délivré Adam de la mort. Il a délivré la femme adultère de ses lapidateurs. Il a délivré Zachée de ses compromissions. Il a délivré saint Pierre de sa trahison. Dés maintenant, Jésus me protège. Il a donné ordre à ses anges de garder mes pieds du faux-pas. Il y a une manière chrétienne de juger l’injustice. Elle procède en trois temps : d’abord reconnaître que les choses pourraient être pires, et rendre grâce à Dieu pour le bien qu’il me fait. Ensuite tirer parti de l’épreuve pour grandir dans l’amour et la fidélité. Enfin combattre l’injustice avec les autres, pour que ce qui m’arrive n’écrase jamais plus les chétifs.
Par l’épreuve, Seigneur, donne-moi la force de me battre pour les autres et avec les autres.
]]>
<![CDATA[Venin de vipères - Psaume 57]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-57-venin-de-viperes https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-57-venin-de-viperes Sat, 27 Jul 2013 00:00:00 +0100 Je n’en vois qu’une : elle est au centre. Une brèche qui d’un coup a bu toute violence. Celle qu’ouvrit un jour sur le côté, le centurion romain, au corps pendu en croix. Qui aurait pu prévoir pareil retournement ? Qui savait que les coups mérités depuis toujours par l’impie retomberaient sur qui n’aurait jamais péché ?

Au jour du jugement, Dieu ne transperce personne, mais c’est l’homme dans sa folie qui transperça son Dieu. Au jour du jugement le sang nous a lavés, mais c’est le sang du juste qui baignera nos pieds : au pressoir de la croix, le vin pour nous tiré. Et l’eau, précieuse et pure qui jaillit du côté n’ira jamais se perdre. Elle coule désormais, vivifiant mon baptême.
Il existe donc un Dieu pour juger sur la terre et son grand tribunal est un poteau dressé. La justice jusqu’à lui était bien bâillonnée, mais sa Passion muette l’a pour nous libérée.
]]>
<![CDATA[À l'ombre de tes ailes - Psaume 56]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-56-a-lombre-de-tes-ailes https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-56-a-lombre-de-tes-ailes Fri, 26 Jul 2013 00:00:00 +0100
Une force qui ne peut qu’exciter la fureur des violents. D’autant plus qu’ils sont impuissants devant elle. Et leur fureur alors les destine à tomber tôt ou tard dans le trou qu’ils ont creusé pour lui. Voilà pourquoi il crie vers Dieu. Il n’attend pas de Lui le secours d’une légion d’anges guerriers, mais un esprit d’amour qui protège son âme : « Que Dieu envoie son amour et sa vérité. » Et cet esprit, nous savons qu’il l’a déjà reçu. Sa prière nous le dit. Ce qu’il demande à grands cris agit déjà en lui, à la source de sa prière.

Jésus, tu nous enseignes qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (*). Tu as donné ta vie pour nous. Tu veux que nous vivions nous aussi de cet amour.
]]>
<![CDATA[Le jour où j'ai peur - Psaume 55]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-55-le-jour-ou-jai-peur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-55-le-jour-ou-jai-peur Thu, 25 Jul 2013 00:00:00 +0100 Il compte mes pas vagabonds et recueille mes larmes dans ses outres (**). Comme quoi, elles ne sont pas perdues !

Même si je ne sais pas trop ce que Dieu peut en faire ?…..
Comme les marins bretons pris dans la tempête, je peux faire des promesses, des vœux qui se transformeront en « ex-voto » dans les églises. C’est un échange de bons procédés entre ceux qui sont liés par une alliance et ce qui plait à Dieu. Dans le sacrifice d’action de grâce, ce n’est pas le rite, mais quelque chose qui va se graver dans le cœur la « gratitude, la reconnaissance »; quelque chose qui n’a rien à voir avec des remerciements dictés par la politesse, mais un sentiment qui va s’installer au fond du cœur et nourrir l’amour pour toujours !
]]>
<![CDATA[Un frisson me saisit. - Psaume 54]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-54-un-frisson-me-saisit. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-54-un-frisson-me-saisit. Wed, 24 Jul 2013 00:00:00 +0100 Un intime, qui a charge de me protéger, alors que son mensonge m’enserre, me déchire au dedans et outrage ainsi l’enfant qui continue de vivre en chacun de nous.
Ou même encore ce croyant qui dénonce - parfois de façon anonyme - son frère dans la foi car il estime que ses mœurs ou ses propos ne sont pas conformes à l’idée qu’il se fait de la règle ou du vrai.

Quand l’adversaire frappe, le coup est dur, mais logique. Mais quand il s’agit de celui, de celle que j’aime, avec qui je partage le pain (*) - compagnon de route, de travail, de foi, de vie - comment survivre ? Comment ne pas se durcir, ou laisser l’aigreur m’envahir, elle qui empoisonne et emprisonne ?


Où trouver le goût et la force de rouvrir la confiance ?
« Tu donneras ta vie pour moi ! Affirmes-tu ? En vérité je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois. » (**) C’est ce que répond Jésus à Pierre, alors qu’il partage un dernier repas avec ses compagnons. Ce qu’il vit alors, dans son cœur d’homme, vient se lover dans nos peines : un parmi les Douze - eux qui ont tout reçu de Jésus - Judas, va vendre son Seigneur pour quelques dérisoires pièces d’argent. Un autre, Simon-Pierre, lui que le Christ va faire « berger de ses brebis » (***), prémices de son Église, va par trois fois le renier.

Pourtant, c’est à ces hommes qui se sont dérobés et l’ont trompé que le Ressuscité donnera toute sa paix et un avenir inédit.
]]>
<![CDATA[Mon appui entre tous - Psaume 53]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-53-mon-appui-entre-tous https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-53-mon-appui-entre-tous Tue, 23 Jul 2013 00:00:00 +0100
Jamais le psalmiste n’est complaisant avec ce qui l’abîme et qui détruit le monde.
Toutes les puissances qui blessent l’homme et menacent sa vie n’ont qu’un avenir, la destruction.

Détruis, Seigneur, ce qui nous tue !
Détruis, Seigneur, ce qui en nous savonne la planche et nous entraîne à glisser loin de toi.
Détruis ce qui me guette, la peur de manquer, le désir de mettre la main sur ce monde, la sournoise envie de domination.
Détruis la petite voix qui accuse ceux avec qui je vis, de mille maux divers et usurpés.
Et quand bien même ce serait vrai, fais-la taire !

Que le mal retombe sur le mal,
Que la violence fasse violence à la violence,
Que soit détruite la destruction,
et que meure la mort !


La vérité de ta parole et son tranchant, c’est de faire retourner le néant au néant, oui, d’ anéantir ce qui n’a pas de consistance.
Ce que tu veux, c’est que l’homme vive, délivré de ce qui le soumet, délivré de son esclavage. Mais quelle épreuve pour celui qui aime ses chaînes !

Détruis mes ennemis Seigneur !
Toi qui détruis ce qui abîme l’homme sans jamais détruire l’homme, défais, en mon ennemi, toutes les forces de destruction qui abîment ceux qu’il blesse.

Toi Seigneur, tu détruis ce qu’il y a à détruire : les puissances qui nous asservissent, la vanité, l’amour de la puissance, l’esprit calculateur, évaluateur.
C’est ta parole de vérité qui tranche dans le vif pour extraire la vermine, le mensonge et l’illusion…
Afin que l’homme soit sauf de ses ennemis.

« J’ai vu mes ennemis détruis ». ]]>
<![CDATA[Qui cherche Dieu - Psaume 52]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-52-qui-cherche-dieu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-52-qui-cherche-dieu Mon, 22 Jul 2013 00:00:00 +0100 Pour le croyant, impossible de dire qu’il n’y a pas de Dieu, puisqu’il l'a rencontré. Pour l’incroyant, impossible de dire qu’il y a un Dieu, puisqu’il ne l’a jamais vu. Chacun doit-il rester sur son quant à soi ? Non ! l’homme de foi ne renonce pas à dire à l’incroyant : Dieu existe, Dieu existe, je le connais.

Et comme Bernadette Soubirous, il peut ajouter : « Mais je ne suis pas chargé de te le faire croire , je ne suis pas chargé de te faire croire en Dieu, je suis juste chargé de t'annoncer la bonne nouvelle. Dieu existe. Le chrétien doit prouver que l’affirmation de Dieu n’est pas déraisonnable. Mais quant à la foi, elle est un don de Dieu. À l’Esprit-Saint de faire son travail et de convertir le mécréant.
Il me semble d’ailleurs qu’au café du commerce ou dans les rédactions des magazines on fait moins le procès de Dieu aujourd'hui que celui des religions. Elles seraient responsables de la violence dans le monde.
Fais de nous, Seigneur, des instruments de paix. Notre vie peut témoigner que tu es vivant, notre vie doit prouver que tu nous as confié la paix.
]]>
<![CDATA[Comme un bel olivier - Psaume 51]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-51-comme-un-bel-olivier https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-51-comme-un-bel-olivier Sat, 20 Jul 2013 00:00:00 +0100 La parole peut tuer, mais elle peut nous faire vivre. Le Vivant lui-même, du haut de son ciel nous a un jour remis ce pouvoir étonnant de parler pour bénir.

Nous serons-nous jamais assez tus, avant d’ouvrir la bouche ? Aurons-nous jamais assez médité sur la force cachée dans les mots les plus humbles ? La maison de mon Dieu, d’où je serai si fort, ce sont ces mots vénérables que lui nous a donnés. C’est sa Parole sacrée, déposée dans le Livre, et ces psaumes rocailleux venus du fond des hommes. Il y a tout caché au profond de moi-même un lieu sûr et paisible où je reposerai ces mots frêles mais puissants. Ils jailliront, sans prévenir au temps de la détresse, ils fleuriront, gracieux, lorsque je bénirai. Ils consoleront, tranquilles, lorsqu’auprès de mes frères je serai comme celui, fidèle et généreux, qui a fait de son Verbe la tente où je demeure.
]]>
<![CDATA[Pitié pour moi, mon Dieu - Psaume 50]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-50-pitie-pour-moi-mon-dieu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-50-pitie-pour-moi-mon-dieu Fri, 19 Jul 2013 00:00:00 +0100
Elle cède la place à la douleur d’avoir péché, douleur des cœurs brisés à la vision d’un désastre, lorsque la brume des illusions se dissipe. Oui, j’ai failli à aimer comme Lui aime. « Contre toi et toi seul, j’ai péché. » Et le voilà de retour en mon âme, Celui qui l’a créée et vient la recréer. Il souffle à nouveau l’Esprit de vérité. Il console. Il lave. Il purifie. Il rend plus blanc que neige. Et il fait entendre une douce musique. Elle se reconnaît entre mille. C’est la joie ! Et la joie ne trompe pas. Déjà le salut est à l’œuvre. Un esprit généreux travaille au cœur. Il rend zélé pour aimer comme Il aime.

Esprit de sainteté, viens laver nos cœurs de ce qui les souille ! Redresse ce qui est faussé ! Donne-nous la joie éternelle !
]]>
<![CDATA[Le chemin d’action de grâce - Psaume 49]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-49-le-chemin-daction-de-grace https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-49-le-chemin-daction-de-grace Thu, 18 Jul 2013 00:00:00 +0100 Nous pouvons ainsi offrir ainsi un sacrifice dans un but clairement intéressé, attendant de Dieu un bénéfice. Le sacrifice va nous permettre de marchander. C’est la logique du donnant-donnant, la logique d'une religion formaliste. En échange d'un sacrifice, une faveur! En échange de notre argent ou de notre temps, nous comptons bien que Dieu va satisfaire nos demandes.
Les prophètes ne se sont pas privés de le dire : Dieu a en dégoût ce genre de sacrifice car l'amour y est absent. Dans l'évangile de Marc, un scribe dit justement à Jésus: «  Aimer Dieu de tout son coeur, de toute son intelligence, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices. »

Il est toutefois un sacrifice – celui d'action de grâce- que nous sommes invités à vivre. Puisque Dieu nous aime le premier, nous voulons lui exprimer notre reconnaissance, notre action de grâce: « Merci !». Pour ce qu'il est, pour ce qu'il donne. Parce qu'il est avec nous et que nous reconnaissons sa présence, lui qui traverse avec nous les joies et les difficultés de notre vie.
Et la meilleure façon d'offrir un sacrifice d'action de grâce, c'est de s'offrir soi-même: « Tu ne demandais ni holocauste, ni victime. Alors j'ai dit « Voici, je viens ».Voilà le chemin qui nous est proposé, chacun à notre mesure: Suivre le Christ qui par amour s'est donné lui-même.
]]>
<![CDATA[Racheter son frère. - Psaume 48]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-48-racheter-son-fregravere. https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-48-racheter-son-fregravere. Wed, 17 Jul 2013 00:00:00 +0100
Seigneur, nous aimerions tant rattraper le temps qui a fui sans prévenir, les amours perdues, les rancœurs tenaces.
Mon Dieu, je voudrais délivrer enfin de la souffrance ceux qui sont si chers à mon cœur. Qu'elle n'enserre plus leur vie.
Oui je voudrais racheter la vie de ceux que j'aime, proches et lointains, et les tirer des griffes du malheur, du désespoir, de la désolation.

Je ne sais répondre à cette plainte que j'adresse moi-même si souvent.
Un homme a été traversé par le même drame.

Comment sauver ceux qu'il aimait ? Comment leur dire que Dieu n'a pas voulu la maladie de l'enfant épileptique (*), ni l'épuisement de la femme hémorroïsse (**) ? Ni le joug qui pesait sur les plus pauvres.
Cet homme-là ne fit qu'une seule chose dans sa courte vie. Aimer infiniment. Aimer sans considération envers le fait d'être un homme ou une femme envers la religion, la condition sociale ni l'âge.
Toutes les questions restent. Et sont vraies.
En même temps je crois qu'il a tout racheté. Non à un dieu sadique.
Il a racheté nos fausses images de Dieu. Afin que nous puissions nous fier à un Dieu dont la seule force est la tendresse.

Tout est sauvé. Gratis. Il n'y a rien à ajouter au don de Jésus.
Juste à nous mettre dans le creux de son amour.]]>
<![CDATA[Dans la ville de notre Dieu - Psaume 47]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-47-dans-la-ville-de-notre-dieu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-47-dans-la-ville-de-notre-dieu Tue, 16 Jul 2013 00:00:00 +0100
Il faut bien s’orienter d’une manière ou d’une autre pour marcher dans la brume ou la nuit.

Jérusalem, dit-on, fut construite au lieu où Abraham s’en fut sacrifier son fils. Mais au moment du sacrifice, Dieu prend la place, et c’est Jésus qui mourut là, un peu à côté, hors les murs.

C’est le pôle du monde et le pôle du temps.
Le centre du monde, le cœur du temps.
Dont l’axe, le pivot, est la croix, où tout bascule.
La croix comme un trône pour notre roi.
Dieu le très haut s’y est affaissé du côté des coupables, entre deux pauvres types.
Les coordonnées du monde en sont complètement inversées.

C’est ainsi que Dieu s’entrace en nous. Coupable et maudit avec les bandits et les coupables, afin qu’ils soient saufs de la malédiction et de la faute.
Avec nous pauvre, avec nous seul.
Et nous avec lui, affermis.
Avec lui, princes et rois.


Il nous faut désormais régner, goûter à cette liberté du dedans qui ne se déploie que dans l’assurance de ceux qui se savent de sang royal, héritiers du royaume, fils.

Fils, sûrs de ce que personne ne peut nous déchoir de ce rang. Sûrs aussi que tout homme est fils, et prince. Que tout homme est Grand malgré sa misère, grand même au cœur de sa misère. Capable du meilleur, même s’il a commis le pire.

Fils, héritiers d’un royaume de liberté, où les princes marchent peut-être pieds nus, mais tête haute.
Un royaume fait de mendiants qui donnent, tous fils d’un Dieu mendiant qui frappe de son sceptre nos portes et mendie notre présence comme un quignon de pain.

]]>
<![CDATA[Battre des mains - Psaume 46]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-46-battre-des-mains https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-46-battre-des-mains Mon, 15 Jul 2013 00:00:00 +0100

Il y a dans ce verset une utopie de concorde. Tous les hommes pourraient dialoguer, s’entendre sur l’essentiel, se respecter par delà les frontières, échanger à travers les différentes cultures, partager le patrimoine des différentes civilisations… C’est le mythe catholique, dont le pape est le symbole. L’unique pasteur pour un peuple bariolé, pour une communauté internationale. Le rêve de Dieu est déjà commencé dans l’Eglise. À Bobigny ou à Evry, telle paroisse réunit plus de quarante nationalités qui prient, célèbrent, partagent, battent des mains et chantent d’un seul cœur. Rendons grâce à l’Esprit-Saint qui réussit ce tour de force, par son espièglerie, de faire communier des hommes qui n’ont rien en commun que l’amour de Dieu.
]]>
<![CDATA[Dieu, notre citadelle - Psaume 45]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-45-dieu-notre-citadelle https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-45-dieu-notre-citadelle Sat, 13 Jul 2013 00:00:00 +0100 Car la violence a pour elle d’enivrer les puissants.
Mais Dieu domine jusque la violence. Et sa puissance infinie aura raison de tout. Elle se déverse déjà dans le cœur de ceux qui sans relâche œuvrent pour la paix. On sait la force de ces humbles. Tout s’effondre alentour et ils restent debout. Il y a toujours plus de force dans celui qui s’abstient de frapper que chez celui qui frappe. Dieu, qui est la force même, ne l’exhibe jamais plus que sur la croix.

Lorsque tous l’exhortent à agir, lui s’abstient. Suspendu au gibet il suspend sa puissance.
Tout s’effondre autour du Crucifié et il tient car il sait : « Il est avec nous le Seigneur de l’univers. » Puis Jésus dit : « En tes mains je remets mon esprit » et les mains du Père, à cet instant, lui ouvrent son Royaume, sa citadelle, la ville forte, la Jérusalem céleste où tous nous ferons un.
Cette citadelle, pas plus que Jésus, nous ne la prendrons de force. Pourtant il faudra nous faire violence : choisir d’aimer, quoiqu’il en coûte, et le silence pour réponse à ceux qui veulent détruire. Oui, nous sommes à notre place, en pleine tourmente du monde. Tout chavire et bascule ? Dieu est avec nous ! Rien ne l’emportera, si ce n’est son amour.
]]>
<![CDATA[Une onction de joie - Psaume 44]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-44-une-onction-de-joie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-44-une-onction-de-joie Fri, 12 Jul 2013 00:00:00 +0100
C’est par toi Jésus-Christ que l’espérance du psalmiste s’est accomplie pour nous. Toi le fils premier-né d’une race de fils, tu nous apprends à prier Notre Père céleste. Tu veux nous révéler la sainteté de Sa manière unique d’être Père. Ta joie, c’est que nous vivions debout, en héritiers de la vie éternelle.
]]>
<![CDATA[Réveille-toi, Seigneur - Psaume 43]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-43-reveille-toi-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-43-reveille-toi-seigneur Thu, 11 Jul 2013 00:00:00 +0100 Ton peuple se souvient de tes hauts faits, des victoires qu’il a remportées, non pas grâce à la supériorité de son armement, mais bien parce que tu étais là. C’est Toi qui décides des victoires de Jacob. C’est par Ton Nom que nous « écrasions nos adversaires ».
En ces temps dont nous évoquons la mémoire avec nostalgie, le monde tournait rond, tu nous aimais, tu « couvrais nos ennemis de honte » et nous célébrions ta louange ! Aujourd’hui, rien ne va plus, le monde tourne à l’envers. Le rejet, l’humiliation, la déchéance dont nous sommes les victimes, les sarcasmes, les moqueries de l’entourage, nous n’en pouvons plus, il faut que ça s’arrête !
Oui, il faut que ça s’arrête parce que « c’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt, qu’on nous traite en bétail d’abattoir » A cause de positions courageuses prises au nom de la justice, de la fraternité, au nom de notre foi au Jésus de l’Evangile, beaucoup – ceux qui se battent pour la dignité au travail, avec les migrants de Calais, avec les chômeurs, ceux qui partent à l’autre bout du monde offrir leurs services ou aident leur voisin âgé en lui apportant la soupe quotidienne- beaucoup sont en butte aux sarcasmes des esprits forts, ou à des procès d’intention venimeux  !
Alors, les paroles du psaume sont les nôtres: «  Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu Seigneur ! Nous touchons la poussière,  notre ventre colle à la terre ; Debout ! Viens à notre aide !
]]>
<![CDATA[Ta lumière et ta vérité - Psaume 42]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-42-ta-lumiere-et-ta-verite https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-42-ta-lumiere-et-ta-verite Wed, 10 Jul 2013 00:00:00 +0100
Oui, mon âme et tout mon être peuvent être troublés à en mourir, assombris, désolés. Qui va me relever ? Qui va m’inviter afin que mon cœur puisse doucement s’entrouvrir ? Qui peut me délivrer, me rendre visage d’humanité ? Je ne sais.

Mais que faire alors si l’obscurité ne semble pas se lever ? Se cacher ? Se figer ? Rester pétrifié ? Ou, lentement, non sans peur et les yeux écarquillés, se risquer à avancer. Avec tous les aléas que cela comporte : se tromper de chemin, être trop fatigué pour aller jusqu’au bout… Mais un autre choix humain est-il possible dans l’existence ?

Avancer à tâtons, ne serait-ce pas synonyme d’espérer ? Commentant le psaume, saint Augustin déclare : « Espère en Dieu, dira à son âme celui qui est troublé par elle… Entre-temps, vis dans l’espérance . »

« Espère en Dieu, il est mon sauveur, mon Dieu. » C’est ma supplication à chaque aurore, dans ce voyage au tracé inconnu, affronté au non-sens, mais goûtant aussi aux joies des presque riens. Espérer. En mon Dieu, mais encore en celles et ceux qui refusent mon exil. C’est grâce à eux que ma maison, mon histoire, restent une terre habitable et habitée.

]]>
<![CDATA[Comme un cerf altéré - Psaume 41]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-41-comme-un-cerf-altere https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-41-comme-un-cerf-altere Tue, 09 Jul 2013 00:00:00 +0100 Si seulement j’avais soif,
une soif altérée, avivée par l’impérieuse nécessité de te chercher.

Mais c’est toi qui as soif, mon Dieu, bien plus que moi.
Et tu guettes jour et nuit nos pas, avec cette brûlure au cœur des pères inquiets qui tremblent pour leur enfant qui tarde.
Tu as soif et rien ne te calme, sinon ce léger détour que nous faisons parfois pour venir te parler. Et tes entrailles se serrent alors, au son de nos balbutiements, de nos prières malhabiles, de nos secrets chuchotés à toi seul, et de nos peurs d’enfant.
Tu as soif, de notre soif.

Tu as soif mon Dieu, et tu sais que cette soif brûlante va durer encore longtemps, car tu ne seras apaisé qu’à l’heure où le dernier sera rentré à la maison, en ta maison où tout est prêt.
Le vin des noces et le banquet,
et une place, toute prête, marquée d’un caillou blanc, une place pour chacun.


Tu as soif mon Dieu, depuis l’aurore du temps,
une pauvre soif, qui commença dans le jardin où tu cherchais Adam.
Tu as soif, et pour qu’enfin nous le sachions, et pour qu’enfin nous l’entendions, ton Fils avant le grand coup de tonnerre qui retourna le monde, nous le cria :

« J’ai soif »

J’entends son cri qui traverse les siècles, qui transperce le temps comme lui-même le fut de la lance. La terre s’agita et frémit. Les puits tremblèrent, et les éboulis de soucis accessoires dégagèrent l’accès à la source.

L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et il sortit aussitôt du sang et de l’eau.

Et de cette eau, jaillit la soif ! Et une grosse pierre roula.]]>
<![CDATA[ Frappé du talon - Psaume 40]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-40-frappe-du-talon https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-40-frappe-du-talon Mon, 08 Jul 2013 00:00:00 +0100
Quand tous sont partis, quand l’obscurité gagne, quand la solitude glace le sang de l’âme, le Seigneur est là, silencieux, fidèle, debout à côté de nous, la main sur notre épaule. Celui qui dans sa peine a senti la présence de l’ami divin ne l’oubliera jamais. À chaque homme, on souhaite qu’il puisse confesser : « Je ne me suis jamais senti seul, Dieu était là dans le pire désarroi. » On demanda à Louis de Funès : « Pour vous, qui est Jésus-Christ ? », il répondit : « Jésus- Christ est le merveilleux compagnon de chaque instant de ma vie. » Même quand l’ami nous abandonne, une ombre hospitalière rôde : le merveilleux compagnon est là à chaque instant.
]]>
<![CDATA[Voici, je viens - Psaume 39]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-39-voici-je-viens https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-39-voici-je-viens Sat, 06 Jul 2013 00:00:00 +0100 Il y a donc une chose qui jamais ne passera. Une conviction pure, qui n’est pas le bonheur. Serait-ce même la foi ? Serait-ce une certitude ? C’est bien plus que cela. Cela me vient des entrailles et me tient pour la vie. C’est la certitude intime que Dieu est avec moi, ou plutôt qu’il m’appelle à être, à être avec Lui. Il faut donc que j’aille là, droit devant, où toujours il me précède.
Alors je viens, sans offrande, sans sacrifice. Je viens moi-même dépouillé de mes certitudes et mes envies, remisant les projets et les plans. Je viens vers Lui, forcément mal préparé, forcément indigne, forcément petit. Je viens tel que je suis, sans attendre d’être celui que je ne serai jamais. Me voyant ainsi marcher, tout le monde pourra se dire : « D’où lui vient cette force ? Comment peut-il aller si droit, si loin, si juste ? Et ce chant si joyeux qui monte sur ses lèvres… » Ils croiront que cela vient de moi : quelle erreur ! S’ils savaient comme je suis faible, si fragile. Mais comme cette faiblesse me rend fort ! Oui, le regard fixé sur Toi, je peux tout. Je marcherai sur les eaux troubles ; je fendrai la foule hostile ; je passerai la mort, pour te rejoindre, Mon Dieu, ma Vie.
]]>
<![CDATA[L'homme n'est qu'un souffle - Psaume 38]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-38-lhomme-nest-quun-souffle https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-38-lhomme-nest-quun-souffle Fri, 05 Jul 2013 00:00:00 +0100
L’avenir s’est refermé devant lui. Il regarde en arrière et ses yeux s’ouvrent. Il comprend qu’il partage le destin de ses pères. Il n’y en pas d’autre qui soit donné à l’homme. Mais ce destin est-il vraiment si implacable ? Dieu n’est-il pas toujours là qui le regarde ? Si ce regard l’oppresse, il sait désormais où se tient le Salut. Elle est en Lui son espérance ! N’a-t-il pas su purifier son désir ? Il lui enlève ses péchés. Il le protège des injures des impies, ces fous !

Seigneur Jésus, dans ton abaissement volontaire à la Croix, tu nous montres le néant des puissances humaines, tu nous révèles un amour plus puissant que la mort (*).
]]>
<![CDATA[Corrige-moi sans colère - Psaume 37]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-37-corrige-moi-sans-colere https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-37-corrige-moi-sans-colere Thu, 04 Jul 2013 00:00:00 +0100 Tout d’abord le sentiment d’être abandonné, « qu’est ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir le cancer ? » et serais-je vraiment la proie d’une colère de Dieu dont la main s’est abattue sur moi ?
Peut être suis-je aussi un peu coupable de je ne sais quelle faute ou quelle erreur ?
Je suis dans le noir (*), sans force, brisé, écrasé, à bout.
Socialement, la maladie peut être une catastrophe. Nos proches s’éloignent (**) car elle fait peur. Ceux qui ne nous aiment pas pour toutes sortes de raisons sont tentés d’annoncer notre fin (***) et d’aggraver encore notre angoisse de la mort.

Que reste-t-il dans ce naufrage ? Le désir de vivre, le désir tout court qu’il faut mettre devant Dieu et la certitude que Dieu entend notre souffrance.
La non violence évangélique n’attend rien d’une vaine espérance de rendre coup par coup, mais elle attend tout de Dieu. Comme le dit Etty Hillesum une jeune juive qui découvre la prière juste avant de partir pour Auschwitz, « je dresse autour de moi les hauts murs de la prière et dans les bras de Dieu, j’échappe aux mains des SS ».
« Ne m’abandonne jamais Seigneur, ne sois pas loin de moi ». Parce que sur la croix, tu as connu la détresse de la souffrance et la crainte de la mort, tu es passé par là avant moi. Et parce que tu connais mon épreuve, tu es capable de me venir en aide : tu me caches au secret de ta face car c’est « entre tes mains que je remets mon esprit » . Je ne suis plus seul .
]]>
<![CDATA[Il n'abandonne pas ses amis - Psaume 36 23-40]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-36-il-nabandonne-pas-ses-amis https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-36-il-nabandonne-pas-ses-amis Wed, 03 Jul 2013 00:00:00 +0100
Comment croire le psalmiste, alors que mon cœur bat avec Job ? Car là est la tragique énigme pour tant de pauvres comme de défenseurs de la justice et de la paix. Pour beaucoup de ceux que j’aime, aussi. Chacun, nous pouvons, nous devons, reprendre la protestation de Job et la porter devant Dieu. Peut-être entendra-t-il enfin ?

Écoutons le philosophe S. Kierkegaard écrire, comme pour lui-même : « Job, tu fus le témoin fidèle de toute les détresses et de tous les déchirements du cœur, le porte-parole osant se plaindre “dans l’amertume du cœur” et contester avec Dieu. J’ai besoin de toi, j’ai besoin d’un homme qui sache se plaindre à pleine voix… Parle, élève la voix, parle fort . » Alors oui, parlons, élevons la voix. Portons la clameur de ceux qui n’ont plus même cette force.

Éviter le mal, c’est déjà le dénoncer, ouvrir les yeux. Car le pire mal est de ne pas le voir. Y compris en nous. Alors faire tout notre possible. Non pour vivre longtemps, ni même heureux. Juste par refus de devenir des brutes, et pour t’aimer toi, Seigneur. Un mal que tu as pris en ta chair et qui est pourtant toujours là. Ta croix annonce qu’un jour enfin ce mal sera vaincu. Ouvrir nos cœurs, et croire à cela, en espérance.
]]>
<![CDATA[Laisse ta colère - Psaume 36 1-22]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-36-laisse-ta-colere https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-36-laisse-ta-colere Tue, 02 Jul 2013 00:00:00 +0100 Les doux, bien souvent, traversent l’existence à pas de loup.
On réalise qu’ils ne sont plus là, après coup, quand le bouquet de fleurs se fane sur la table, quand l’eau n’est plus changée, ni les rosiers taillés.

Les doux, qui sait, se relèvent peut-être la nuit, pour recouvrir ceux qui dorment de leur couverture qui a glissé, pour mettre de l’huile dans le gond de la porte, faire cuire la brioche du matin, ou encore essuyer une larme secrète, consoler un sanglot réprimé dans le froid ?

Les doux parfois sont durs, quand il s’agit de trancher entre ce qui nourrit la vie et ce qui la pourrit. Ils sont alors sans concession. Leur parole tranche. On dira qu’ils sont durs, qu’ils ne savent pas négocier, qu’il faut prendre des gants.

Ils savent pourtant qu’il n’en est rien et que certaines situations ne peuvent pas se dénouer autrement. Leur douceur est secrète, dans la douleur qu’ils éprouvent à percevoir ce que d’autres ne voient pas.

La terre est leur domaine, et le corps, et le pain. Le plus infime.
Ils parlent peu, mais ils sont là.
Ils sont là, quand il faut laver le sol, préparer le repas et le linge, soigner la terre.
Ils sont là, quand il faut panser une plaie, rire un bon coup, acheter du pain pour la voisine ou conduire un ami à la gare.
Ils sont là, à l’heure de la naissance et à l’heure de la mort, entre langes et linceuls, de la crèche à la croix, du berceau au tombeau.
Ils sont là.
Leur prière est un souffle, une respiration, un secret.
Elle supporte le monde et le dépose entre les mains de Dieu.
]]>
<![CDATA[En toi la source de vie - Psaume 35]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-35-en-toi-la-source-de-vie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-35-en-toi-la-source-de-vie Mon, 01 Jul 2013 00:00:00 +0100

Aucun des liens d’amour noués sur cette terre ne sera brisé au ciel. C’est pourquoi l’amour que nous portons aux bêtes, mais aussi la tendresse du gros matou, la fidélité du chien d’aveugle, la générosité du dauphin, le courage de l’âne ne sont pas perdus. L’œuvre de Salut de Dieu n’est pas mesquine. Elle englobe tout, les galaxies et les coccinelles, les hommes et les baleines à bosse. Ouvrons nos yeux pour voir l’œuvre de Dieu rayonner au bout du brin d’herbe, dans l’odeur des orangeraies, dans le rire du chimpanzé. Que chaque montagne enneigée, chaque sauterelle guillerette, chaque vache philosophe chantent avec nous la gloire de Dieu.
]]>
<![CDATA[Pour me défendre - Psaume 34]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-34-pour-me-defendre https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-34-pour-me-defendre Sat, 29 Jun 2013 00:00:00 +0100 Plus longue encore est la liste du mal que je leur souhaite. Autant que je te le dise : à toi, je n’ai rien à cacher. J’ai honte – Ô Dieu que j’ai honte – de désirer ce mal. Mais enfin, c’est ainsi, il fallait que je parle, car la haine sinon m’aurait consumé tout à fait.
Je te parle, Grand Dieu, mais pour que tu me répondes. Ce n’est plus l’autre, ce moi trop lisse, qui fait mine de prier. Ce n’est plus l’autre, trop belle image, que j’envoie devant toi. Il n’y a plus de masque, tu me vois comme je suis. C’est moi, désarmé, dans ma haine violente. C’est moi, pauvre homme, prisonnier de rancunes. C’est moi, qui n’ai pas su respecter ton commandement, le seul, l’unique : « Aimez ! »
Peut-être cet aveu te fera-t-il fléchir.
« Tu es franc – me diras-tu – et j’aime ta franchise. Me confies-tu le mal que tu voudrais leur faire ? » « Je te le donne Seigneur »
Alors tu répondras, et c’est mon seul espoir :
« Le mal, je le prends, car ma Miséricorde vaut toute ta colère ! »
]]>
<![CDATA[Goûtez et voyez - Psaume 33]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-33-goutez-et-voyez https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-33-goutez-et-voyez Fri, 28 Jun 2013 00:00:00 +0100
Un simple sourire, un instant, a pour lui l’éclat du Ciel : « Qui regarde vers lui resplendira sans ombre, ni trouble au visage. » Le pauvre se réjouit chaque fois que son chemin croise les pas d’un homme qui ne l’écarte pas avec mépris. Signe que cet homme-là ne place pas sa gloire en lui-même, mais en Dieu, père des pauvres. Il se réjouit au sortir d’un péril. Pas un os brisé ! Il se réjouit de pouvoir se glisser dans l’enclos du Seigneur, sous la protection de son ange. Il se réjouit de la déroute des méchants et de la délivrance du juste.

Jésus, en ta Passion tu as pris la place du pauvre, tu t’es laissé broyer par les pouvoirs de ce monde. Par l’enseignement de ta Passion, fais-nous aimer le pauvre, le petit, en nous et chez nos frères humains.
]]>
<![CDATA[Criez de joie pour le Seigneur - Psaume 32]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-32-criez-de-joie-pour-le-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-32-criez-de-joie-pour-le-seigneur Thu, 27 Jun 2013 00:00:00 +0100
C'est vrai qu'il y a de quoi être heureux, immensément et profondément heureux quand on mesure même obscurément à quel point Dieu nous aime. L'alliance d'amour entre Dieu et l'humanité, elle est vieille comme le monde; depuis Noé, Abraham, ou Moïse… Cette alliance nous révèle que Dieu tient à nous et qu'il veut habiter parmi nous.

Dieu « avec nous », c'est d’ailleurs la façon dont il s'est révélé à la montagne du Sinaï.
Cependant, en entendant « Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu », on est saisi d'un doute: Dieu aurait-t-il « son » peuple à l'exclusion des autres peuples ? Dès la Genèse, nous avons la réponse, avec d'Abraham : « En toi seront bénis tous les peuples de la terre ». Que Dieu choisisse Israël n'empêche pas son amour universel et son projet de salut pour l'humanité. Alors, dans un chant de louange, le psalmiste se tourne vers Dieu, parce qu'il reconnaît la façon dont Dieu agit dans l'histoire et dans sa propre vie.
Quant à nous, nous sommes entraînés dans un souffle: au coeur de l'histoire, de notre histoire, Dieu est là, vraiment présent. C'est une espérance invincible.
]]>
<![CDATA[Tu as enlevé l'offense - Psaume 31]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-31-tu-as-enleve-loffense https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-31-tu-as-enleve-loffense Wed, 26 Jun 2013 00:00:00 +0100
Une promesse est là. Par-dessous toute faute, toute errance, tout égarement, notre Dieu se tient présent. Mieux, il prend tout avec lui. Alors que ses forces s’épuisaient en ce dernier combat contre les puissants qui décidèrent de le mettre à mort, Jésus, librement, remet sa vie en faveur de la nôtre. Le stratagème des Juifs est alors de le faire exécuter par le bras armé romain. Ainsi va-t-il mourir crucifié : comme un bandit ou un esclave. Un quasi-sacrifice humain, supplice honni de tous – Juifs, Romains, Grecs. Pourtant Jésus y consent. Le « fils bien aimé » du Père meurt sur le bois maudit de la croix (**). Ultime retournement de l’histoire, prémices improbables et pourtant tangibles de la résurrection.

Le poteau de la honte devient, par Jésus, signe d’un don « par-dessus le marché », d’une victoire inespérée.

Lui qui a aimé jusque-là, sans mesure, prend ainsi avec lui tout ce qui nous écarte de lui, tout ce qui nous éloigne du Père. Comme ce qui abîme notre lien aux autres, à chacun. Sur la croix, chaque « billet de dette » est enlevé (***). Oui, le péché est remis et la faute extirpée.

Tout est achevé par Jésus. Plus personne n’est loin de Lui ni oublié du Père. Tout, en nous, est sauvé, retourné vers la vie. Rien n’est laissé de côté. Pas même nos fautes : là où nous n’avons pas aimé, espéré. Là où le courage nous a manqué. Nous sommes consolés, jusque de nous-mêmes.


]]>
<![CDATA[Ma forteresse et mon roc - Psaume 30]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-30-ma-forteresse-et-mon-roc https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-30-ma-forteresse-et-mon-roc Tue, 25 Jun 2013 00:00:00 +0100
Mes jours sont dans ta main.
Dépossédés comme un trésor fragile,
abrités dans cet écrin
qu’est la douceur de ta patience.
Mes jours sont dans ta main.

Comme Isaac, sauvé du couteau de son père, par ta bonté qui pourvut au bélier,
comme Moïse, sauvé des eaux, dans son couffin,
comme Jonas, protégé de la tempête dans le ventre du gros poisson,
comme Daniel, sauvé du lion par ta prévenance, et ses amis, sauvés du feu,
mes jours sont dans ta main.

Tes mains sont le temps qui nous berce,
une sorte de navire, qui passe, et nous emmène.
Tes mains, qui ont tout créé, tout pétri et tout façonné,
sont encore là pour chacun de nous,
une sorte de crèche, juste à notre taille,
pour que nous ne nous sentions pas perdus.

Tes mains ont abrité Adam, l’ont revêtu de peau.
Tes mains, encore, ont revêtu ton Fils, de langes et de tendresse.
Tes mains ont retenu le monde,
à l’heure du grand chaos, ce jour de nuit où l’on a tué ton Fils unique, dans le silence abyssal du grand sabbat, grand jour long de trois nuits,
à l’heure où tout s’est arrêté dans le ciel, car le Fils du Très haut gisait dans les profondeurs d’un tombeau de mort,
à l’heure où tout s’est arrêté, sauf ton amour.
Car tes mains sont l’amour et l’amour ne meurt pas.

Aux heures où nous pourrions douter de ta présence, lorsqu’à notre tour nous sommes plongés dans un lac de glace et de nuit, donne-nous de nous souvenir que nos jours sont dans ta main.

« Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur ! »

]]>
<![CDATA[Au matin, les cris de joie - Psaume 29]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-29-au-matin-les-cris-de-joie https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-29-au-matin-les-cris-de-joie Mon, 24 Jun 2013 00:00:00 +0100 Le premier signe de Dieu dans le monde, ce fut l’arc-en-ciel après le déluge. Oui, le soleil peut percer les nuages. C’est ça la foi : croire que Dieu peut nous ressusciter. La foi est folle. C’est ça l’espérance : croire que Dieu peut consoler notre immense peine. L’espérance est insensée. C’est ça l’amour : croire que Dieu nous aime tant qu’il vient mourir avec nous pour nous ressusciter avec lui.
Marthe se jette aux pieds de Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère Lazare, ton ami ne serait pas mort.

Mais je sais que maintenant encore Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. Je le crois tu es le fils de Dieu. Alors Jesus s'approche du tombeau et crie : « Lazare, viens dehors ! » (**) Et Lazare déchire les bandelettes. Il se met debout, il sort du tombeau. Notre vie est faite de mille morts, les déceptions, les lassitudes, les rêves vains, l’usure du quotidien, la fatigue, les soucis. À chacun de nous Jésus dit : Mon ami, mon frère, mets-toi debout et viens dehors. Arrache les bandelettes de la fatalité. Choisis la vie (***). La vie âpre, la vie rude, la vie débordante. Je suis la Vie bouillonnante. Bien sûr il y a des abandons difficiles, des pertes apparemment irréparables. Mais la mort n’aura pas le dernier mot. Il y a un temps pour tout : un temps pour pleurer, un temps pour être consolé (****). La vie est un don à chaque seconde offert à nouveau par Dieu. Et la joie accompagne le maître de la vie.

]]>
<![CDATA[Voix du seigneur - Psaume 28 ]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-28-voix-du-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-28-voix-du-seigneur Sat, 22 Jun 2013 00:00:00 +0100 C’en est fini, le temps d’une tempête, de nos rêves naïfs. Qui arrêterait le vent ? Bien des choses comme lui nous échapperont toujours. Le vent souffle, et l’homme reprend sa place : il n’est plus dieu, il n’est qu’un homme. Un homme, c’est déjà bien ! Un homme, avec sa tête, son cœur et toute sa science. Un homme qui pense et qui invente. Quel génie dans cet homme, que Dieu a daigné faire. Et ce soir, pourtant, il semble si petit.
L’entendez-vous ? Le Roi visite son bien : A moi, cet arbre qui plie sous la bourrasque, à moi ce rocher qui frémit sous mon souffle, à moi la mer démontée par le vent ; à moi ces bêtes tapies dans leurs tanières, à moi ces hommes réfugiés chez eux.

Le vent souffle, inquiétant. Car Dieu est inconnu, bien mystérieux parfois. Dans ses mains toute puissantes, il tient tout l’univers. Alors quoi, vais-je fléchir moi aussi sous ce vent ? Vais-je m’épouvanter de ce Dieu téméraire ?
Non. Je le prie, ce soir dans la tempête. Car ce Dieu si terrible s’est approché de moi. Il est là dans mon cœur comme une brise légère Celui qui au-dehors donne toute sa voix. Je l’adore, debout, ce grand Dieu des puissances : plus fort que les bêtes, plus fort que les hommes, mais plus fort surtout que la mort et sa loi. Puissant comme l’amour, superbe, comme la vie.
]]>
<![CDATA[Seigneur, mon rocher - Psaume 27]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-27-seigneur-mon-rocher https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-27-seigneur-mon-rocher Fri, 21 Jun 2013 00:00:00 +0100
Mais ceux qui discourent sur la paix et ne la font pas « n’ont compris ni l’action du Seigneur ni l’œuvre de ses mains. » Ceux « qui parlent de paix, quand le mal est dans leur cœur » n’ont pas idée de l’un de ces moments prodigieux où la violence s’arrête, interdite, sur la foi d’un simple signe, le signe de la paix. Et quel plus beau signe de paix adressé à un homme, un adversaire, que le vis-à-vis d’une main dressée vers le Ciel, imposée à distance, sensible, au regard étonné.

Mains ouvertes sur le bois de la Croix, Jésus trace pour nous le signe de la paix. Il dit le non-sens de tous ces murs faits de haine qui divisent l’humanité en factions adverses. Il rend présente dès ici-bas l’immense paix de Dieu, au-delà de tous les conflits de ce temps.
]]>
<![CDATA[Espère le Seigneur - Psaume 26]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-26-espere-le-seigneur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-26-espere-le-seigneur Thu, 20 Jun 2013 00:00:00 +0100 Parce qu'il a connu l'humiliation, les déchirements, les batailles perdues, les reniements, les trahisons, parce qu'il est passé à travers le feu des épreuves sans perdre tout à fait son âme, ce peuple des Psaumes peut affirmer avec une force extraordinaire sa confiance inébranlable en son Dieu. C'est à la mesure des dangers traversés qu'il atteste que même face à une armée rangée en bataille, « son coeur est sans crainte » !
Il s'agit ici de confiance en Dieu. Et non de la vantardise pitoyable de celui qui reçoit des raclées plus souvent qu'à son tour et qui dirait quelque chose comme « même pas mal ! »
Cette confiance semble buter cependant devant une grande inquiétude. Il ne s'agit plus de faire face à des ennemis comme nous, il s'agit de faire face à son Dieu, au silence de son Dieu, à la crainte qu'il ne réponde pas, qu'il nous abandonne, loin « des routes sûres » ; Il y a toujours des « faux témoins » pour ajouter de l'embrouille, de la violence à une situation déjà confuse.
La seule réponse possible à cette grande inquiétude est une confiance à la mesure de cette inquiétude, plus forte encore. Parce qu'elle exprime au présent - là, c'est maintenant !- cette certitude est « de voir la bonté du Seigneur sur la terre des vivants »
Oui, notre Dieu est bonté et non vengeance. Notre Dieu est le Dieu des vivants et non des morts. Notre Dieu, c'est l'Aujourd'hui du monde, oui, « je verrai la bonté de Dieu sur la terre des vivants » ! ]]>
<![CDATA[J'aime ta maison - Psaume 25]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-25-jaime-ta-maison https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-25-jaime-ta-maison Wed, 19 Jun 2013 00:00:00 +0100 oikos en grec, l’habitat mais encore la famille, le « chez soi ». Salomon veut construire un temple pour le Seigneur : la Bible raconte cette construction somptuaire, à grand renfort d’ouvriers et de matériaux rares (*). Non une maison, mais un palace, qui rend la présence de Dieu inaccessible, lointaine. Tout l’inverse d’Abraham, Père des croyants. Lui qui quitta son pays d’Ur en Chaldée, puis celui d’Harân, pour habiter de tente en tente vers la terre que Dieu lui avait promise. Tente où Dieu vient à lui, le visite, jusqu’en ce jour où trois voyageurs s’arrêtent près des chênes de Mambré (**). Là, ils annoncent à Sara qu’elle va avoir un fils, elle la « stérile » (***). Dieu annonce l’inouï de la vie, de sa proximité, de son souci pour l’homme, près d’une simple tente, demeure itinérante, provisoire, où il veille sur nous et sur notre avenir.


La maison de Dieu, c’est un lieu à portée d’existence, à hauteur d’homme. Car Il habite là où nous sommes. La maison du Seigneur est celle de l’homme qui fait de la place pour son Dieu. « Dans la maison du Seigneur, je compte pour toujours et à jamais sur la tendresse de mon Dieu » (****). Me revient cette parole de Madeleine Delbrêl : « La maison c’est là où quelqu’un habite, qu’on rencontre dans le quartier. C’est quelqu’un qui est toujours là. »
]]>
<![CDATA[Ton amour est de toujours - Psaume 24]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-24-ton-amour-est-de-toujours https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-24-ton-amour-est-de-toujours Tue, 18 Jun 2013 00:00:00 +0100
La honte est une misère grise et sournoise Elle insinue à qui se trouve pris en son filet qu’il eut mieux valu pour lui ne pas être né.
Celui qui se tient sous la domination de la honte éprouve un sentiment de salissure, quelque chose de collant qui le retient au sol, le nez dans la poussière. Impossible pour le honteux de regarder à hauteur d’homme. Son regard tombe, ses yeux se baissent, son dos se voûte.

La honte grignote de ses dents acérées tout ce qui tombe sous son museau, l’estime de soi, la possibilité de regarder l’autre dans les yeux, la joie. Elle pousse à refuser l’amour.
Celui qui vit sous la honte se trouve indigne de la bonté d’autrui, qu’il prend pour de la pitié, indigne de son amour, qu’il prend pour de la commisération.

Ô Seigneur,
Épargne-moi la honte !

Pour rejoindre l’homme perdu dans sa honte, il fallait que Dieu s’abaissât plus bas que lui, pour se tenir à la hauteur de ce regard à ras de terre. Il fallait que Dieu lui-même subît la malédiction des coupables, la honte qui naît du regard méprisant que l’on porte sur eux. Ce qu’il fît.


A contempler le Crucifié humilié,
lui qui prit la honte sur lui, et sa malédiction,
lui qui est mort en son lieu même, pour qu’elle n’ait plus de lieu pour nuire,
nous pouvons en être guéri.

Humilité.
Croire que nous ne pouvons pas nous élever nous-même au-dessus de l’humus, mais que Dieu s’est abaissé jusque-là pour nous saisir par les cheveux et nous en relever.

Fierté.
Croire que de cet humus, Il a fait sa demeure, un jardin où nous pouvons vivre sans honte. ]]>
<![CDATA[Portes, Levez vos frontons ! - Psaume 23]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-23-portes-levez-vos-frontons https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-23-portes-levez-vos-frontons Mon, 17 Jun 2013 00:00:00 +0100 Les habitants de Jérusalem accueillent David : les portes de la ville doivent se hausser à la hauteur digne du roi.
Le roi David accueille l’Arche du Seigneur : les portes de sa capitale doivent s’élargir pour que Dieu ne soit pas à l’étroit.
La ville en fête accueille le Messie juché sur un âne. Les citoyens l’accueillent avec des palmes. Ils prient les portes de lever leurs linteaux pour honorer le Seigneur.
Or le Christ, lui, nous invite au contraire à choisir la petite porte, la porte étroite et basse. Il dit aux disciples d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (*) Il en est de même pour nous. Il faut que le vieil homme meure pour laisser place à l’homme nouveau.

Alors nous entrons par les grandes portes du ciel pour partager la gloire éternelle. Tout ce qui est vain, sec, racorni dans notre vie doit être arraché, épuré, émondé, brûlé. Les scories de notre égocentrisme doivent être nettoyées par le feu. Ce n’est pas facile, ce n’est pas une épreuve agréable. Chacun est soucieux de son petit « moi ». Mais lorsqu’on s’est râpé les fesses et le ventre en essayant de passer par la porte étroite, il nous reste l’essentiel. On est en sang, mais on est vivant.
Alors que les portes de notre cœur s’ouvrent de haut en bas, de gauche et de droite pour laisser toute la place à Dieu. Il vient établir chez nous sa demeure. La joie et la paix sont ses compagnes.
]]>
<![CDATA[Le seigneur est mon berger - Psaume 22]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-22-le-seigneur-est-mon-berger https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-22-le-seigneur-est-mon-berger Sat, 15 Jun 2013 00:00:00 +0100 Mais je risque ainsi de perdre le meilleur. La prairie, l’herbe fraîche et le clou de la scène : la table dressée là-haut devant mes ennemis. Seul, c’est sûr, je ne trouverais jamais le chemin. Il m’est inaccessible le sentier escarpé qui conduit à la table aux convives impossibles. Et puis, vous m’imaginez, seul avec eux sur la route ? C’est à qui poussera son voisin le premier ! Vite, un berger pour me garder du loup qui sommeillait en moi.
Il faut donc accepter, parfois, d’être brebis. Mais toute la différence, c’est que moi j’ai le choix. Le choix de le suivre, les yeux ouverts, sur la route. Tant pis pour le vertige, et adieu mon orgueil. Je rentre dans le rang, de tous ceux qui l’écoutent. Déjà d’autres brebis sont parties avant moi. Je file : attendez-moi !
]]>
<![CDATA[Rejeté par le peuple - Psaume 21]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-21-rejete-par-le-peuple https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-21-rejete-par-le-peuple Fri, 14 Jun 2013 00:00:00 +0100
Le Christ, qui meurt sur la Croix, donne librement la vie qu’on veut lui prendre. Il subit l’extrême violence sans entrer dans la haine. Et le Christ meurt, des témoins nous l’ont dit, en priant ce psaume 21 sur la Croix (*).
]]>
<![CDATA[Dresse-toi dans ta force - Psaume 20]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-20-dresse-toi-dans-ta-force https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-20-dresse-toi-dans-ta-force Thu, 13 Jun 2013 00:00:00 +0100 «Dieu se réjouit de sa force», il se dresse dans sa force (versets 1 et 14). Mais quelle est cette «force», et contre quels «ennemis» ?
Oui, Jésus avait en lui une force extraordinaire, capable de chasser les démons ; il s’est fait aussi des ennemis mais sa victoire au matin de Pâques n’était pas sur ceux qui ont voulu sa mort, mais une victoire sur la mort elle même et sur le péché.
Comme Jésus, nous sommes confrontés au mal, nous sommes appelés à être «victorieux du mal par le bien».
Mais cette force qui habitait Jésus et qu’il nous donne n’est pas la force militaire des romains, ni la force politique des grands prêtres, c’est la force de son amour pour les petits, les malades, les pauvres, les exclus.
Le désir de son cœur (verset 3) n’est pas de dominer ses ennemis, ni de les renverser ni de les terrasser (verset 13), mais d’assurer la victoire du bien.
Oui, la volonté de puissance, le fanatisme, l’argent, l’orgueil de la richesse, l’incapacité à comprendre la souffrance des petits font des ravages ; mais celui qui «s’appuie sur le Seigneur» qui rend inébranlable n’a pas d’autres armes que la non-violence, la tendresse, la fidélité.
Ce combat est encore aujourd’hui le combat de Jésus. Nous avons besoin de savoir qu’il a remporté sur la croix la victoire de la fraternité: même si les frères de Tibhirine ont «perdu» leur vie, ils ont cependant gagné une grande victoire. Elle marque aujourd’hui le combat de ceux qui croient toujours à une fraternité possible avec les musulmans.
]]>
<![CDATA[À la mesure de ton coeur - Psaume 19]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-19-a-la-mesure-de-ton-coeur https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-19-a-la-mesure-de-ton-coeur Wed, 12 Jun 2013 00:00:00 +0100

Mais sa réponse est dans nos mains. J’ai vu sa bonté à l’œuvre dans le corps d’hommes et de femmes, tel le docteur Denis Mukwege, qui, malgré fatigue et peine, secourent, accueillent, tentent l’impossible pour consoler et raccommoder des avenirs et des corps volés. Oui ce sont ces femmes et ces hommes qui sauvent l'humanité, à main nue. Ce sont eux qui viennent à ton secours, toi mon Dieu. C'est grâce à eux que je peux encore croire que tu n’as pas déserté cette terre désolée par la folie des hommes. Qu’un jour enfin, le mal sera vaincu.
« Je sais que mon défenseur est vivant et, le dernier sur la terre, il se lèvera » (**).
]]>
<![CDATA[Le regard clair - Psaume 18 b]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-18-le-regard-clair https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-18-le-regard-clair Tue, 11 Jun 2013 00:00:00 +0100
Ce qui clarifie le regard, ce qui redonne vie,
une unique chose : la reconnaissance et la tendresse, lues dans les yeux d’un autre. Dans la caresse de son toucher, dans son sourire, esquissé en douce du coin de l’oeil.
La tendresse n’est pas bavarde, ne cherche pas à plaire.
Elle ne dit pas qu’elle aime, ou bien dans le secret, et souvent elle se cache sous une certaine rudesse chez les taiseux.

Elle est présence, patience, temps donné.
Elle construit la paix. Elle aime la joie.
Elle magnifie le fait d’exister pour quelqu’un.
Le reste, tout le reste, est vain.

Cette tendresse, si claire aux yeux de ceux qui l’ont vue,
fait demeurer l’ami quand les autres s’en vont,
elle tient ferme la main qui tremble de maladresse
et frissonne avec celui qui a froid de chagrin.


Cette tendresse peut traverser la violence et affronter la déception.
Elle en ressort endolorie, saignant parfois, les yeux usés, lavés de larmes,
mais elle est là, le regard plus clair qu’avant, limpide.
Elle n’accuse pas, jamais, et excuse souvent.

Elle n’est pas d’abord un sentiment. Mais un commandement.
Comment peut-on pourtant donner l’ordre d’aimer ?

Simplement, parce que rien d’autre ne tient le monde, sinon elle, la tendresse, rugueuse ou discrète, selon ceux qui l’habitent.
Parce qu’elle ne passe pas et survit à la mort.
Parce que le premier cri du nouveau-né ne peut pas revêtir d’autre forme que ce commandement : Aime-moi.
Parce que c’est le cri de Dieu en nous, avant d’être notre cri.
Que l’amour soit offert.
Partagé.
Reçu.
Limpide.
]]>
<![CDATA[L'ouvrage de tes mains - Psaume 18 a]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-18-louvrage-de-tes-mains https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-18-louvrage-de-tes-mains Mon, 10 Jun 2013 00:00:00 +0100 Oui, les cieux proclament la gloire de Dieu, et les montagnes aussi, et la coccinelle. Ma petite amie Julie aussi traduit le talent divin : tant de fraîcheur, d’ingénuité, de gentillesse et de tendresse, de drôlerie et de douceur…
Les chrétiens qui chantent les psaumes ne peuvent s’empêcher de voir dans cette hymne au soleil un hommage au Christ. Notre soleil, c’est Jésus Christ !

Quand il apparaît hors de sa tente, il traverse les nuages pour descendre sur la terre. Quand il s’élance en conquérant joyeux, les disciples partent avec ferveur annoncer la bonne nouvelle dans le monde entier. Quand rien n’échappe à son ardeur, il veut tout réunir dans son amour et faire de chacun son frère et sa sœur. Sa Parole est un feu. Les mystiques – surtout les femmes – voient le Christ dans un rêve. Elles sont touchées au cœur par un rayon de soleil, chaleureux, réconfortant et illuminateur. « C’est une si douce caresse d’amour qui se fait entre l’âme et Dieu, que je le prie dans sa bonté de vous la faire éprouver » dit sainte Thérèse d’Avila. Oui, que la présence de Dieu autour de nous soit comme un doux rayon de soleil printanier dans un jardin d’oranger.
]]>
<![CDATA[Une agilité de chamois - Psaume 17 31-51]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-17-une-agilite-de-chamois https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-17-une-agilite-de-chamois Sat, 08 Jun 2013 00:00:00 +0100
Suis-je fait pour le combat ? Pourquoi le Seigneur m’imagine-t-il à tout prix en guerrier ? Je n’ai pas vocation à poursuivre l’ennemi – en ai-je seulement – ? Il y a erreur de casting : ce psaume n’est pas le mien. Il est daté, dangereux. Je rends les armes, sans les avoir usées.
Certes, je le sais : l’injustice court les rues, le mal ronge les hommes. La maladie continue de tuer, la misère, la solitude… Ce chapelet de malheurs : il suffit d’ouvrir les yeux, tout cela est devant moi. Il y aurait tant à faire. Je l’avoue : c’est le courage qui me manque. Voilà, c’est cela : je ne veux pas combattre. Pas pour les autres ; pour moi c’est déjà si difficile. Je n’en ai ni la force ni le temps. Qu’ils prennent la relève : les idéalistes, les militants, les orateurs publics ; moi je bafouille, je doute. Ils pourraient soulever une foule, j’ai déjà bien du mal à me lever !
Ou alors il faudrait… qu’un autre combatte pour moi. Qu’on lutte en moi pour libérer tout au fond, ma révolte endormie. Vivre, c’est crier parfois. Depuis longtemps, je ne crie plus. Pourtant, cela me ronge de l’intérieur : « Il n’y a rien à faire, à quoi bon ? » La tiédeur me tient, ma fougue m’a fui : l’amertume amère des illusions perdues.
Il n’y a que Dieu qui pourrait réveiller ma colère, la colère de l’homme révolté par le mal. Qu’il me donne l’ardeur du guerrier, la fougue de la jeunesse. Vivre, c’est se battre. Délivre-nous du mal, et prends-moi dans ta lutte. C’est un feu, n’est-ce pas, que tu allumes sur terre !
]]>
<![CDATA[Libéré et mis au large - Psaume 17 1-30]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-17-libere-et-mis-au-large https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-17-libere-et-mis-au-large Fri, 07 Jun 2013 00:00:00 +0100
Jésus, tu es notre justice, la lumière de nos pas, notre chemin vers Dieu. Par ton angoisse à Gethsémani (*), viens visiter nos angoisses. Réveille en nous l’amour des pauvres. Libère-nous de l’injustice.
]]>
<![CDATA[Ton visage au réveil - Psaume 16]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-16-ton-visage-au-reveil https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-16-ton-visage-au-reveil Thu, 06 Jun 2013 00:00:00 +0100 « Cache-moi à l'ombre de tes ailes », comme sous les ailes déployées d'un grand oiseau, tel un aigle protecteur qui inspire confiance. Oui, Seigneur! Ne permets-pas que mes ennemis aient le dessus. Je sais ce que je te dois; ta sollicitude me protège.

Ces paroles sont celles d'un homme imprégné par la foi de tout un peuple, le peuple d’Israël. Cette foi s'étend à travers le temps et l'espace depuis Abraham jusqu'à aujourd'hui. Elle nous dit l'alliance d'amour entre Dieu et l'humanité. En elle, le croyant a trouvé un refuge, puissamment encouragé à saisir avec fermeté l'espérance qui lui est proposée; celle de la vie dans laquelle nous précède le Christ.
Rendre compte de cette espérance qui est en nous, c'est la partager avec beaucoup de simplicité et d'humilité avec ceux qui ne voient d'avenir ni pour eux ni pour ceux qui les entourent.
Et ce sur quoi repose notre assurance, c'est que notre Dieu est un Dieu juste. Au début et à la fin du psaume, on fait appel à la justice de Dieu: « Seigneur, écoute la justice » et « Et moi, par ta justice, je verrai ta face »: Dieu écoute le pauvre qui crie vers lui… et il le justifie, il l’ajuste à la Vie qu’il nous propose .
]]>
<![CDATA[Toi mon refuge - Psaume 15]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-15-toi-mon-refuge https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-15-toi-mon-refuge Wed, 05 Jun 2013 00:00:00 +0100
Oui, mon Dieu est mon refuge. Non pour fuir le monde avec ses soucis, ses contradictions, ses violences. Non pour me fuir, avec mes ambiguïtés, mes ombres, mes peurs. Mon refuge est une maison, un abri. Il me protège pour tenir dans la vie difficile, devant des choix douloureux et incertains.

Un asile pour habiter avec moi-même, pour de vrai. Pour me défaire, autant qu’il est possible, de ces idoles qui me mentent : reconnaissance, succès, facilités, opinion publique…

Mon Dieu me fait vivre car il me fait hospitalité. C’est son humanité qui est hospitalière à toutes nos vies et au tout de nos vies. Il est mon lieu sûr, celui qui me déloge de trop de certitudes pour m’aventurer à chercher le vrai, pas sans lui. Lieu ouvert.
«  Voici que je me tiens à` la porte et que je frappe, si quelqu’un ouvre, j’entrerai et prendrai mon repas avec lui et lui avec moi » (*).
]]>
<![CDATA[La tente de la parole - Psaume 14]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-14-la-tente-de-la-parole https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-14-la-tente-de-la-parole Tue, 04 Jun 2013 00:00:00 +0100 Ta tente

Qui séjournera sous ta tente ?
Celui qui met un frein à sa langue.

Ta tente est Seigneur un abri pour la parole,
un habit de silence pour abriter le Verbe.

Le silence est cette parole qui porte à l’aimé le trop plein de ce qu’on a à lui dire,
une barque qui glisse sur le gué, pour transporter les mots d’une rive à l’autre,
une densité de mots cristallisés, un diamant.

Tu n’as pas d’autre abri que notre silence, et notre soin des mots, toi qui est la Parole.
Séjourner sous ta tente ne peut se faire qu’avec toi au cœur de cette extrême pauvreté.
Tu te livres à notre silence, et si nous le couvrons de bruit, si nous le noyons, tu te tais.

Le silence est le plus sûr moyen de n’outrager personne,
c’est une crèche pour que naisse le Verbe,
c’est un don, une sainte montagne, un temple,
où l’homme peut apprendre à parler.


A celui qui guette ta parole comme on espère une lumière dans la nuit,
tu apprends à ne pas abîmer le silence de paroles vaines.
tu apprends à construire un abri à la parole,
une demeure pour la protéger du vent du bavardage, un écrin.

Apprends-moi à construire une tente pour ta parole qui balbutie en moi,
pour me tenir tout contre ta parole qui est en moi l’amour nu, comme l’enfant de la crèche.

Ô Seigneur, apprends-moi
à soulever une à une les couches de bruit qui me séparent de toi,
pour me tenir au plus près de toi,
là où tu es au plus près de moi, dans le silence qui prépare toute naissance,
dans cette profondeur où ta parole fait ce qu’elle dit.
]]>
<![CDATA[Manger mon peuple - Psaume 13]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-13-manger-mon-peuple https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-13-manger-mon-peuple Mon, 03 Jun 2013 00:00:00 +0100 L’indignation du psalmiste et du prophète ont des accents aussi forts que ceux de Karl Marx ou de Zorro.

Et c’est le chant de la Vierge Marie qui annonce le renversement définitif : « Le Seigneur comble de biens les affamés, il renvoie les riches les mains vides  !  » (**) C’est une leçon dont l’Église ne cesse de témoigner : les pauvres, les exploités, les faibles à la merci du caprice des puissants sont les bénis de Dieu. Bossuet osait le rappeler devant la cour de Louis XIV, devant des hommes à perruque poudrée et devant des femmes couvertes de rubans : « Les pauvres sont les vrais hôtes de l’Église, les riches n’y sont admis que par charité »…
Par ta grâce, Seigneur, fournis-nous l’antidote à l’oubli du pauvre. Apprends-nous la pauvreté, quand on sait qu’on reçoit tout de la main du Père des cieux.
]]>
<![CDATA[La lumière pour mes yeux - Psaume 12]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-12-la-lumiere-pour-mes-yeux https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-12-la-lumiere-pour-mes-yeux Sat, 01 Jun 2013 00:00:00 +0100 « Regarde, réponds-moi »

Je n’aime pas mon miroir. Cette satanée glace au matin qui renvoie mon visage. Je le connais par cœur, et aujourd’hui il m’écœure. Il est triste, bien trop triste ce masque que je porte. La vieillesse le ronge, la fatigue a miné mon front jadis si pur. Et les coups reçus, en ce combat que fut ma vie dessinent sur mes joues comme une méchante grimace. Mon passé me poursuit jusque dans la salle de bain. Une journée plombée par ce constat morose.
Je croyais pourtant et je sais que mon visage fut sculpté sur le plus beau modèle. Celui de l’homme-Dieu, qui vint sauver le monde. Celui de l’homme doux qui peut combler les pauvres. Celui de l’homme bon qui confondra tout mal. Ce matin, je voudrais tant voir un peu de cette beauté cachée dans mon visage. Mais ma glace, obstinément ne parle que de moi. Et je me connais trop, ou du moins je le crois…

Soudain une voie, jaillissant de mon cœur : « Regarde encore ! »
Etait-ce Lui ? Je ne sais, mais j’ai dit : « Donne la lumière à mes yeux, pour voir comme tu me vois. » Me voir, ce matin, comme il me vit au premier jour. Me voir comme il me voit, avec le bien immense que je voudrais tant faire. Me voir avec sa tendresse, et surtout sa confiance. Voir enfin cet avenir qu’il voudrait tant pour moi. Une mission unique à laquelle il m’appelle. Me souvenir du projet incroyable que Dieu formula à mon sujet le jour où pour la première fois, me regardant il m’aima. Me voir comme un avenir, voir en moi une promesse et non pas une histoire. Tout serait-il encore possible ?
Et soudain, dans la glace, Son visage m’a souri.
]]>
<![CDATA[Tenir parole - Psaume 11]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-11-tenir-parole https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-11-tenir-parole Fri, 31 May 2013 00:00:00 +0100
C’est le sort partagé par le psalmiste, qui fait entendre ici sa plainte : « Il y a ceux-là qui disent : à nous la parole ! » Mais le psalmiste ne se résout pas à l’insignifiance où l’on veut le résoudre. Il sait, lui, ce que c’est que parler vraiment. Il sait de « ceux-là qui disent : à nous la parole », qu’« entre eux la parole est mensonge. » Il trouve la force de résister à ce mensonge, car dans le murmure de la prière, il se fie aux paroles qui ne font pas violence, ne dominent pas, mais portent la vie. Dans le silence, il vit des « paroles pures » du Seigneur (****).

Jésus-Christ, tu es pour nous le Verbe de Vie. En marchant à la lumière de tes paroles, nous puisons en elles la force !
]]>
<![CDATA[Garder les yeux ouverts - Psaume 10]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-10-garder-les-yeux-ouverts https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-10-garder-les-yeux-ouverts Thu, 30 May 2013 00:00:00 +0100 Quand le monde vit sur une répartition des richesses aussi injuste qu’elle est aujourd’hui, c’est la structure de nos sociétés qui nous met en situation de péché collectif. Les fondations sont elles-mêmes menacées. Sortir de cette situation paraît aussi difficile que de nier la vérité du constat. On en est là.

« Quand sont ruinées les fondations que peut faire le juste ? » La réponse est simple, il ne peut rien seul. Rien qui soit à la hauteur du défi. Il faut ainsi se confier au Seigneur, « Lui qui garde les yeux ouverts sur le monde ». Garder les yeux ouverts, ne pas se voiler la face. Ce serait bien que nous prenions modèle sur Dieu, nous qui pratiquons si souvent la politique de l’autruche. Mais, attention, l’œil de notre Dieu n’est pas l’œil qui poursuit Caïn jusque dans la tombe, ou l’œil du Grand Inquisiteur ou du gendarme cosmique. Non c’est l’œil du juste juge, qui « aime toute justice ».
Laissant à Dieu le soin de « faire pleuvoir ses fléaux sur les méchants », -ce qui dispense de toute vengeance personnelle -, les hommes droits peuvent alors espérer « voir Dieu face à face », Dans ce face à face, ils retrouveront enfin « l’image et à la ressemblance » de leur Dieu !
]]>
<![CDATA[Justice rendue - Psaume 9 b]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-9-justice-rendue https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-9-justice-rendue Wed, 29 May 2013 00:00:00 +0100
« Lève-toi, Seigneur ! Dieu, étends la main ! » « Brise le bras de l’impie, du méchant » (*). L’aventure humaine est toujours la même. La convoitise des hommes aussi. Elle qui chuchote de s’accaparer le bien de l’autre, du plus humble même, jusqu’à sa vie. Elle qui fait croire que dominer serait la clé de l’existence heureuse.

Jalousie qui rend oublieux de l’autre. Il n’est plus qu’une menace pour mon gain. Convoitise, péché des commencements, où un serpent susurre à l’oreille que Dieu n’est pas Dieu, mais juste un petit dieu de rien du tout, inquiet du pouvoir d’un homme qui deviendrait son égal.
Le drame commence là. Quand c’est ce faux dieu que nous écoutons, et non le Dieu de l’Alliance, Celui qui, en son Fils Jésus, n’a pas même jalousé « le rang qui était le sien » (**).
Ce vrai Dieu est protecteur des faibles dont il a épousé la cause, jusque sur la croix. C’est là qu’il a pris dans sa main, en sa chair, la douleur des pauvres et des opprimés. C’est là que la justice, la sienne, est rendue.
]]>
<![CDATA[L'espoir des malheureux - Psaume 9 a]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-9-lespoir-des-malheureux https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-9-lespoir-des-malheureux Tue, 28 May 2013 00:00:00 +0100 Je danserai

Tout au fond de moi, ce minuscule balbutiement s’essaie à prononcer ton nom.
Il dit la joie d’aimer et la peur de mourir, le trouble de la nuit, la surprise de l’aube.
Aux jours de violence et d’indifférence, il frissonne de honte, ou de chagrin, ou de colère.
Il bat pour dire sa solitude,
quand le soir se prolonge et qu’il n’y a personne pour partager le pain.

Il bondit de bonheur, se réjouit, s’enflamme,
quand la vie tout à coup se trouve une maison,
un endroit en ce monde, où elle se sente chez elle,
une épaule auprès de qui se reposer
des enfants à éveiller,
et le ravissement de la joie à donner.

Réveille ma vie, ô mon Seigneur, et cette infime palpitation qui cherche ton visage.
Ce n’est pas plus gros qu’un cœur d’oiseau,

Et le balbutiement de mon cœur qui palpite,
s’accorde à d’autres cœurs, à d’autres espérances.

Lorsque je me tiens là en secret devant toi, je peux entendre leur musique.
Ils sont la joie du monde, et son gémissement.

Tous ces murmures qui sourdent de la terre, maladroits ou déchirants, les cris des malheureux et la joie des heureux, montent vers toi et forment la vraie palpitation du monde, comme un cœur qui bat tout contre ta main, tout contre ta joue, comme un cœur qui bat tout contre le tien.

Et le cœur de ton Fils, l’Unique, déchiré de la lance, forme la porte par où entrer.
Il forme l’arche par où passer, le porche en lequel nos cœurs vivants peuvent venir se glisser pour murmurer ton nom.

Alors naît une danse, irrésistiblement,
la danse de l’amour qui a vaincu la mort.


]]>
<![CDATA[Des enfants, des tout petits - Psaume 8]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-8-des-enfants-des-tout-petits https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-8-des-enfants-des-tout-petits Mon, 27 May 2013 00:00:00 +0100 Ce verset du psaume fait songer à une scène curieuse de l’Évangile. On la trouve racontée seulement par saint Matthieu (*). Jésus entre à Jérusalem. La foule des bas-quartiers l’accompagne dans les cris de joie. On agite des palmes un peu poussiéreuses, on jette des manteaux rapiécés sous les sabots du petit âne. Ambiance de fête populaire. Ça sent la barbapapa et la merguez. Les badauds se laissent entraîner et la pétulante cohorte grimpe à travers les rues tarabiscotées. Mais au fur et à mesure, les adultes s’éclipsent dans les ruelles adjacentes. Arrivés au temple, à la vue des gardes du grand prêtre et de l’armée romaine menaçante, les enthousiasmes se refroidissent. Jésus et le petit âne poursuivent leur montée, parmi une troupe de plus en plus clairsemée.

Bientôt ne restent plus que les apôtres craintifs et… une bande de marmots excités. Ils entrent dans le temple en chantant. Ils agitent leurs palmes avec un enthousiasme irrépressible. C’est le scandale. La procession se métamorphose en carnaval. Les prêtres sont outrés. Le jour de sa gloire publique, Jésus a trouvé ses fidèles parmi les enfants, les tout-petits. Il s’est écrié ailleurs : « Tu es béni, Dieu notre Père : ce qui tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits ! (**) Et vous, les grands : « Si vous ne devenez pas comme ces enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume (***). » Entrons comme eux dans la demeure de Dieu, dans son Royaume, en chantant à tue-tête.
]]>
<![CDATA[Sur mes mains - Psaume 7]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-7-sur-mes-mains https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-7-sur-mes-mains Sat, 25 May 2013 00:00:00 +0100 « si j'ai vraiment un crime sur les mains »

Mes mains, mes pauvres mains. Elles ont secouru, c’est vrai. Elles se sont tendues parfois, pour relever mon frère ; elles ont fait l’aumône. Elles ont travaillé, et essuyé des larmes. Mais elles furent aussi complices du mal. Le doigt tendu, accusateur, le geste de menace et le coup porté. Et puis cette alliance aussi que j’ai souvent trahie, pour laquelle le pardon toujours est de rigueur. Qu’ai-je donc sur mes mains ? Le crime ou la justice ?
Mais ce sont d’autres mains, ouvertes, qui me reviennent, en scrutant mes paumes et mes doigts familiers. Les mains ouvertes du seul juste. Pas de sang sur ces mains là, pourtant ensanglantées à l’heure de la croix.
Christ en croix, mon crime sur ses mains pures, mon péché sur sa justice.
Le voilà, mon bouclier, sauveur des cœurs droits : il me protège, vaincu, le cœur ouvert, criblé par une lance. La voilà, mon innocence, celle qui parle pour moi : elle me défend, muette, pendue sur le gibet.
La justice de Dieu et la colère des hommes trouvent en Lui son apaisement. En ses mains seulement, les miennes seront pures et mes blessures ne guériront que bercées dans ses plaies.
Allons, ce n’est plus l’heure de regarder mes mains. Souillées et pures, complices et courageuses, que je les élève aujourd’hui pour lui rendre toutes choses. Le bien et le mal qu’avec elles j’ai commis ; mon histoire, sinueuse gravée sur mes deux mains. Puisse Sa paume si douce la recueillir un jour.
]]>
<![CDATA[Seigneur, que fais-tu ? - Psaume 6]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-6-seigneur-que-fais-tu https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-6-seigneur-que-fais-tu Fri, 24 May 2013 00:00:00 +0100
Elle n’a que faire de l’amour qui compte. Elle veut un amour plus fort que la faiblesse du pauvre homme. Elle veut être aimée de Dieu ! En raison de ton amour, Seigneur. À la mesure sans mesure de ton amour, oui, Seigneur, aime-moi, sauve-moi ! Mets mon cœur au large ! Donne-moi d’aimer un peu comme Tu aimes !

Et comme ton fils Jésus qui a marché aux jours de sa Passion sans dévier de son chemin vers Toi, sans être emporté par la haine, je veux traverser les épreuves de cette vie sans dévier de ma route. En quête d’un amour plus grand que moi, plus fort que la violence du monde, un amour, je le crois, plus puissant que la mort (**).
]]>
<![CDATA[L'abri de mon allégresse - Psaume 5]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-5-labri-de-mon-allegresse https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-5-labri-de-mon-allegresse Thu, 23 May 2013 00:00:00 +0100
Comment savoir si Dieu écoute? C’est dans ce psaume à la fois une affirmation, “un pauvre a crié, Dieu écoute”, mais c’est aussi une demande : “écoute-moi”.
Tout ce que nous savons de Dieu, c’est Jésus qui nous l’a révélé. Même si nous savons que depuis Adam, Caïn, Abraham, Dieu écoutait l’homme. Il lui parlait et l’invitait à lui parler : “je me tourne vers toi ! “ “je me prépare pour toi”.

Je reste en éveil, dit le psaume d’aujourd’hui, car j’ai beaucoup de choses à dire. Sur ma route, je suis confronté à des “ennemis, à des “pièges” (verset 10) qui me sont tendus et à des “paroles qui tuent”. Le gosier de mes ennemis est un sépultre béant!

Le dialogue avec Dieu “dans sa maison” permet de se réfugier en lui, de s’abriter en lui car il est le “bouclier des justes” (verset 13), celui qui “aplanit leur route” où rôdent des “hommes de ruse et de sang, des menteurs et des malfaisants”.

On est encore loin de l’amour des ennemis et du pardon des offenses! Le psaume au verset 7 parle de la “haine” de Dieu pour les malfaisants. Il parle même de leur “ extermination” au verset 6. Jésus, confronté à la haine de ceux qui ont voulu sa mort sur la croix, nous apprend à les aimer, “même eux” (Matthieu 5, 43 – 48)! C’est un des moines de Tibhirine, le frère Christophe qui nous rappelle que les mots des psaumes font corps avec la situation de violence, d’angoisse et de mensonge. Oui, il y a des ennemis! On ne peut pas nous contraindre à dire trop vite qu’on les aime. Mais son prieur, Christian de Chergé demandera à Dieu de laisser leur bourreau entrer avec eux au paradis… “larrons heureux”!
]]>
<![CDATA[ Que s'illumine ton visage ! - Psaume 4]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-4-que-sillumine-ton-visage https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-4-que-sillumine-ton-visage Wed, 22 May 2013 00:00:00 +0100 Trop de douleurs, trop d’angoisses, trop d’abîmes habitent ma vie et celle de ceux que j’aime, du monde que j’aime. Celui qui promet le bonheur ne peut-il alors être qu’un de ces charlatans, vendeurs du temple moderne ?
Mais alors comment rester en vie aux heures de chagrins ? quand mon corps et mon cœur flanchent ?

«  Quand je crie, réponds-moi, Toi qui me libères dans la détresse. » (*)

Mon Dieu, serait-ce toi  qui peux me faire traverser les ombres de la mort, me donner de croire, malgré tout. Il est parfois si violent ce « malgré tout », que seul un filet de lumière ou d’eau vive peut se frayer un chemin.

Comme celui à l’heure de ta mort, quand une lance ennemie a transpercé ton côté. De l’eau et du sang jaillirent et n’ont pas cessé depuis. Puissances de vie - malgré la mort - pour étancher nos soifs et nous retourner doucement vers le jour.

Croire alors en ta joie. Celle qui ne s’oppose plus au chagrin, au non-sens. Un tressaillement. Celui de l’amitié, de la fraîcheur d’un matin, de la tendresse d’un visage, du goût des petits riens ordinaires. Furtif, mais charnel. Lentement, aimer ma vie, telle qu’elle est car le Père l’aime, lui, sans attendre. Choisir alors de ne rien garder pour moi seule, ni la peur, ni les peines, ni le goût des vivants ou la timide espérance d’être aimée. Visitation secrète d’un Dieu qui a décidé de ne jamais nous délaisser. Sentir la vie, au risque d’en souffrir.
]]>
<![CDATA[Tu tiens haute ma tête - Psaume 3]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-3-tu-tiens-haute-ma-tete https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-3-tu-tiens-haute-ma-tete Tue, 21 May 2013 00:00:00 +0100 Tête haute

Il faut beaucoup de temps pour relever la tête,
quand on a dû longtemps marcher les yeux baissés.

Lorsque Dieu façonna le monde, et chaque tulipe, et chaque brin d’herbe, la poule et le lapin,
Lorsqu’il jardina dans le premier jardin,
Il fit ramper le serpent, mais Il pétrit l’homme vertical.
Comme un arbre planté au milieu du jardin, Il fit haute sa tête.
La vache qui broute, en attendant son train,
et le mouton, en attendant son abattoir, peuvent-ils en dire autant ?

Il suffisait à l’homme pour tenir sa tête à bonne hauteur,
de regarder un petit peu au-dessus de l’autre homme, comme s’il était plus grand.

Mais Adam a lorgné du côté du serpent, Caïn jaloux a dévisagé Abel, les frères de Joseph ont pris son regard de hauteur pour de la condescendance, et le peuple s’est retrouvé à porter des monceaux de briques, à courber l’échine comme de pauvres mules, et à baisser le front.


Il faut beaucoup de temps pour relever la tête,
quand on a dû longtemps marcher les yeux baissés.

Mais c’est fini, Seigneur, tu tiens haute ma tête. Tu la relèves, tu me redresses.

Puisque l’homme ne savait pas tenir les yeux levés, tu t’es incliné plus bas que nous, afin que même les yeux baissés, nous puissions te rencontrer.
Dans le monde, les princes marchent la tête haute, tandis que les pauvres gens n’ont personne pour porter leurs bagages. Mais, toi, Ô Christ, tu es un roi qui porte nos valises et nos boulets.

Jusqu’au bout.

Et tu nous as appris à redresser la tête.
Car par toi nous sommes libres, et princes, avec toi.

Seigneur, tu tiens haute ma tête.
Je tiens debout car tu me tiens.
Béni sois-tu !
]]>
<![CDATA[Tu es mon fils - Psaume 2]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-2-tu-es-mon-fils https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-2-tu-es-mon-fils Mon, 20 May 2013 00:00:00 +0100 Tu as raison, psalmiste ! Il est vain le « tumulte des nations » ! Elle est fatigante cette rumeur des peuples. Mais attention, tu précises : ce n’est pas le peuple qui assourdit les oreilles de Dieu, ce sont les puissants, les rois de la terre, les potentats de l’industrie, les virtuoses de la technologie et surtout, surtout, les jacasseurs des médias. Ce sont les porte-paroles autoproclamés, les professionnels du verbiage, vaniteux et suffisants. Le peuple, lui, se replie dans le silence. Le peuple, on ne l’entend jamais, sauf dans les révolutions. Mais alors, dans sa colère il ne papote pas, lui, il crie. Et ce cri monte jusqu’à Dieu.
Dieu entend le cri du peuple. Et il lui répond. Il dit : « J’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu son cri. »

Dans ce psaume, il dit aussi au Messie : « Tu es mon Fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Un grand silence couvre alors la terre. Les vedettes et les people se taisent, confus. La réponse au cri des malheureux, la réponse de Dieu aux gémissements de l’enfant battu, à la femme humiliée, au pauvre à qui l’on vole son baluchon, au timide dont on se moque, la voici : « Je ne punis pas les salopards. Je vous envoie mon fils. Il va rire et pleurer avec vous, rompre le pain, chanter et faire la fête avec vous. Il va mourir avec vous. Et vous ressusciterez avec lui. Il essuiera toute larme de vos yeux. Il transformera vos pauvres corps en corps glorieux. Alors vous saurez que je suis Dieu. »
]]>
<![CDATA[Heureux l'homme - Psaume 1]]> https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-1-heureux-lhomme https://psaume.retraitedanslaville.org/psaume/psaume-1-heureux-lhomme Sat, 18 May 2013 00:00:00 +0100 Heureux !
Ca tombe mal, je me suis levé, du mauvais pied ce matin. J’ai médit hier sur mes collègues, et je ne vois pas bien ce qui m’empêcherait de le faire aujourd’hui. D’ailleurs j’avais de bonnes raisons. Quant à murmurer la loi du Seigneur jour et nuit, ce n’est pas l’urgence. J’aimerais plutôt trouver le sommeil ! Il ne manquerait plus que je me lève de nuit pour réciter des prières. C’est vraiment mal parti cette affaire. Non, les psaumes, ce n’est pas pour moi. Sitôt ouvert, sitôt refermé : le Psautier c’est pour les pros ; moi je suis un âne, disons, un débutant.
Et pourtant, oui, j’aimerais porter du fruit. J’en porte d’ailleurs, mais à mon rythme. L’important est de tenir la longueur. J’en connais qui flambent, et qui s’écroulent d’un coup, engloutis par le tourbillon de leurs projets, et leurs chimères. Ils perdent pied, faute de racine. Vais-je courir après Dieu comme je cours après le temps ?

Mon urgence, je le vois, c’est d’aller lentement. Ca, je veux bien. Pas à pas, psaume à psaume. Un chemin buissonnier, parcouru à pas d’âne. Méditer, et ne plus médire. Flâner, pour ne pas flétrir !
Un autre avant moi m’a ouvert cette voie : le Juste par excellence. Le Christ, en son temps, a prié dans ce livre. Ces psaumes, il les connaît, je le voudrais comme guide. Ces prières, il les aimait, je le veux comme ami. Ces cris, ce fut sa Paix. Qu’elle descende sur moi et ceux qui aujourd’hui rentreront dans ce livre.
Ce matin, je ne me suis pas levé pour rien : Heureux !
]]>